Dans le Morbihan, le nom s’écrit Noluenn ou Nolwenn et il y a été déformé en Maluen ; la chapelle Sainte-Maluen a fini par devenir elle-même chapelle Sainte-Noyale, à Noyal-Pontivy. Il semble qu’il n’y ait jamais eu de sainte à porter ce nom tel quel. Mais, il y a eu une sainte, légitimement vénérée, dont le nom originel a été mal compris et déformé. « Gwenn », en breton et en gallois, revêt le sens de bienheureux ou saint ; « Noal » est la forme bretonne de « Noyal ». Ainsi, la « Sainte de Noal » (Gwenn-Noal, ou inversé en Noal-Gwenn) serait devenue un nom propre. Que l’on n’ait pu retrouver son nom authentique n’empêche pas qu’elle ait existé.
La légende nous raconte que Noyale était la fille d’un prince de Cornouailles insulaires. Elle avait résolu de se vouer totalement à Dieu. Et, pour être plus sûre qu’on ne vienne plus la demander en mariage, à vingt ans, accompagnée de sa nourrice, elle quitta l’île de Bretagne et débarqua sur la côte de Vannes.
Toutes deux montèrent vers l’intérieur du pays, à la recherche d’une solitude où elles se livreraient à la pénitence. Elles arrivèrent à Bignan, au village de Bézo, quand survient un tyran, nommé Nizan, qui s’éprit de la beauté de Noyale et voulut lui imposer le mariage. Elle lui répondit que, si elle avait voulu se marier, elle aurait tout aussi bien pu le faire dans son pays. Furieux, Nizan la fait décapiter. Mais Noyale était partie à la recherche d’une solitude, et elle doit continuer sa route.
Dieu permit alors qu’elle prît sa tête dans ses mains, et, avec sa nourrice, elle repartit. A Herboth, elles entendirent une femme blasphémer. Elles se dirent : « ce ne peut être là, cette solitude ». A Noyal, elles entendirent une fille qui injuriait sa mère : « pas encore là ». Elles arrivèrent enfin dans un vallon solitaire et se reposèrent.
Trois gouttes de sang tombent du cou de Noyale, et trois fontaines jaillirent. Elle planta en terre son bâton, qui devient une belle aubépine, et la quenouille de sa nourrice se changea en hêtre. Elles ont prié et dormi, et le lendemain prirent le chemin creux qui les conduit au désert prévu par Dieu. Noyale s’arrêta et dit : « C’est ici le lieu de ma sépulture ».
Alors, « Guelet oé er spern é krenein, Get er huerhiéz é tremenein. » (« on vit trembler l’aubépine, pendant que la vierge trépassait. »)
Ainsi fut l’histoire de cette jeune fille, martyre de la virginité. Elle est encore populaire dans le pays de Pontivy et a même été embellie, par la suite, avec la légende du sinistre seigneur Renorche, qui voulut détruire la chapelle de « Ste Maluen », en la noyant au fond d’un étang artificiel, mais c’est Renorche qui périt par la rupture de la digue. Dans ses Contes et Légendes, l’abbé Cadic a donné un savoureux récit et de l’histoire et de la légende.
A llegado a mis oídos que sois la gente más consevadora de Francia