Patrick Belloir et Marc Gouédic sont les deux derniers musiciens à avoir gagné tous les titres de « l’ère moderne » avec le Bagad Kemper. Soit 19 sur 21, depuis 1975.
Inaugurée le samedi 27 juillet pour la soirée Dan ar Braz au Cornouaille, la nouvelle grosse caisse flambant neuve de Marc Gouédic fit sensation. « J’ai fait décorer son flanc avec des palmes sur lesquelles est gravée l’année d’un titre de champion du bagad Kemper » se félicitait celui qui, avec cet ensemble, vient d’en ajouter un de plus au palmarès, samedi dernier à Lorient. Vainqueur « préhistorique » en 1951 et 1952, alors que le concours ne s’intitulait pas encore « championnat » de Bretagne, ni encore moins « national », le Kemper a donc gagné son premier « moderne » en 1975. Soit huit ans après être remonté de façon définitive en première catégorie.
38 ans après
Pour ce premier titre, le bagad, conduit par Erwan Ropars, comprenait dans ses rangs deux jeunes du pupitre batterie qui, 38 ans plus tard, ne sont absolument pas blasés en enlevant leur 19e championnat. « Je sentais que ça pétait bien pendant le concours » confie Marc Gouédic, déjà prêt à remettre le couvert l’an prochain pour un 20e personnel. « Mais avec Bebel » précise-t-il d’emblée. Patrick Belloir (c’est lui Bebel), né en 1959 à Quimper, a été penn batteur de 1980 à 1991. Celui qui commença même par la bombarde à Ergué Armel, se souvient qu’il faillit ne pas participer à la victoire de 1978. « Je livrais des fruits et légumes et pour mon patron : »pas question de décrocher pour jouer du tambour, même en championnat ». » Entraide des « gens du bâtiment » : il a été aidé par un batteur qui devait jouer avec lui à 15 h. La tournée ainsi terminée plus tôt, permit aux deux musiciens de prendre la route Quimper-Lorient pour arriver juste au moment où le bagad se mettait en rang afin d’ entrer en lice pour la gagne. Ouf !
Le doyen
Marc Gouédic, (né en 1956), désormais doyen des musiciens de première catégorie au Kemper, est passé de la caisse claire à la basse « sans doute à cause de mon gabarit de bon porteur ». « J’en ai trimbalé des tonnes de lourde à travers l’Europe ! » ne se plaindra pourtant jamais celui qui a dû rester allongé trois mois après la victoire de 2004 à Lorient. « J’ai cru que c’était « echu (fini) » pour le compte » se souvient le responsable de maintenance chez Saupiquet. La médecine ayant fait un miracle, il est reparti de plus belle depuis ce mal de dos qu’il n’appréhende même plus. « Pourtant, il faut se les farcir les onze kilos du bazar » sourit-il, en pensant à la grande parade de l’Interceltique de dimanche, au défilé en fête du Cornouaille et à tous ces parcours que le bagad effectue, surtout l’été par tous les temps.Pratique Les 19 titres de Patrick et Marc : 1975, 76, 77, 78, 82, 84, 85, 88, 91, 94, 95, 97, 98, 2000, 02, 04, 11, 12, 13.
Source : Le Télégramme