Bernard Rio et « les chemins de pèlerinage de France »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Vous cherchez un beau livre à offrir pour Noël à l’un de vos adolescents et lui permettre d’échapper ainsi à l’emprise des écrans qui lui masquent la beauté du monde qui l’entoure ?

Voici le dernier ouvrage de Bernard Rio, du moins le dernier en date de publication, qui correspond tout à fait à vos recherches et ne manquera pas de répondre à votre légitime préoccupation tout en piquant la curiosité souvent latente de l’heureux bénéficiaire de votre générosité.

N’hésitez pas, avant d’emballer votre cadeau dans un joli papier étoilé de circonstance agrémenté d’un beau ruban, rouge de préférence, savamment noué comme il se doit, de le parcourir, de regarder les belles photos qui l’ornent, à commencer par celle de la couverture qui représente, à Rocamadour, « l’arrivée sur l’esplanade des sanctuaires au sommet des 216 marches de l’escalier ».
Et si la légende de la photo, page 66, précise le nombre exact de marches c’est qu’il les a comptées, Bernard Rio : l’escalier, s’il ne l’a pas monté, ahanant, essoufflé, mais jusqu’en haut, pour le moins il l’aura descendu, soyez en sûr !

Comptez sur lui pour vous raconter ce qui est et laissez-vous mener au fil des pages…
Et s’il vous vient des fourmis dans les jambes, c’est normal ! Ne soyez pas inquiet, d’autant plus que cette envie de marcher peut tout aussi bien naître chez votre adolescent et ses semblables au fil des pages ; alors, à votre tour de lacer vos chaussures de marche, de coiffer votre béret et d’empoigner votre bâton, penn-baz ou makila et, « yallah ! », « duc in altum » (Lc 5, 4), avance au large, emmène-moi loin. « Ultreïa ! » «Plus oultre, haut les cœurs, Dieu nous aide ! » chantait déjà le pèlerin du Codex Calixtinius, XII° siècle, cité page 15….

Mais attention, autant le préciser tout de suite : « le chemin de pèlerinage n’est pas un itinéraire de randonnée, En effet, cette marche n’est pas qu’un déplacement physique, une épreuve sportive ou un voyage culturel. C’est un élan et un cheminement intérieur qui changent la vie et bousculent le pèlerin »,
comme l’indique opportunément l’introduction, page 8, pour partie rappelée en 4° de couverture.

 

45 itinéraires différents

Voici donc 45 itinéraires différents, de Saint Jacques de Compostelle qui vous fera jacquet en plusieurs mois, voire, années, à la francigène qui vous mènera, romieu, à travers la France jusqu’à Rome. Miquelot en marche vers le Mont Saint Michel, ou encore sur les bords de la Loire à la suite de Saint Martin, le soldat romain né en Hongrie. De Bangor en Irlande à Bobbio en Italie en passant par Luxeuil en Haute-Saône sur les pas de Saint Colomban, ou sur la voie rigordane, une de celles qui mènent à Saint Gilles du Gard, voilà autant d’itinéraires au long cours présentés dans ce livre « qui ouvrent la porte du
sacré tout en redécouvrant la France en marchant ».

Vous n’avez pas le temps ? Qu’à cela ne tienne, Bernard Rio vous en suggère de plus courts et donc plus rapides, la journée ou un week-end, tout au plus : sur les pas de sainte Thérèse à Lisieux ou de sainte Bernadette à Lourdes, Sainte Marguerite Marie Alacoque à Paray le Monial, saint Bruno à la Grande Chartreuse en Isère, saint Dominique à Fangeaux dans l’Aude, le catenaccio à Sartène en Corse ou l’ile Madame dans l’embouchure de la Charente, vous n’avez que l’embarras du choix.

Et bien d’autres : « treize chemins de pérégrinations au long cours (une semaine et plus) et trente-deux pèlerinages d’une journée à quelques jours dont quatorze mariaux permettent de sillonner la France d’Est en Ouest et du nord au sud », voilà ce que nous propose l’auteur en bon connaisseur qu’il est de l’âme du pèlerin en marche : « quaerere Deum ».

 

La Bretagne n’est pas oubliée

Avouons qu’à juste titre, mais sans sombrer dans un chauvinisme de mauvais aloi, notre auteur lanvaudanais fait la part belle à la Bretagne !

Jugez-en : sans revenir sur la querelle portant sur le cours du Couesnon qui est dorénavant bien fixé, mettant, « dans sa folie », le Mont saint Michel en Normandie, en spécialiste avisé, Bernard Rio consacre un nombre de pages certain (13 : 40 à 53) au Tro-breiz, le pèlerinage aux sept saints de Bretagne, omettant toutefois dans la rubrique « guide pratique et bibliographie » les « chroniques d’un viator, tro-breiz 2008-2016, de Brangolo-Izel en Inzinzac à Brangolo-Izel en Inzinzac et rome, war hent ar baradoz » (Edilivre, 2016, 201 pages, 17 €) d’Yves Daniel dont le « crédential » figure en page 45.

Bernard Rio nous emmène aussi en dehors des chemins du Tro Breiz, mais toujours en Bretagne : à Querrien dans les Côtes d’Armor, « le petit Lourdes breton », à Notre-Dame de la Peinière en Ille et Vilaine, aux troménies de Locronan et de Landeleau dans le Finistère, sur les chemins de saint Yves entre
Lannion et Tréguier dans les Côtes d’Armor sans oublier le sentier des trois abbayes en Brocéliande : Saint Méen Le Grand, Montfort-sur-Meu et Paimpont.

Le chemin de croix de Pontchâteau en Loire Atlantique et, bien sûr, Sainte Anne d’Auray en Morbihan où est honorée « mamm Vari, mam gozh Jezuz».

Plus qu’un guide, plus qu’un livre de photos, l’ouvrage de Bernard Rio est une véritable invitation au voyage. Il vous sera autant utile avant, pour préparer votre pèlerinage qu’au retour pour vous remémorer votre marche, avant de repartir de nouveau.

Allez, laissez-vous tenter !…

Bernard Rio. « Sur les chemins de pèlerinages en France », Editions Ouest- France, Rennes, octobre 2018. 255 pages 20x 27,5. 32 €

Pour commander, cliquez ici

À propos du rédacteur Yves Daniel

Avocat honoraire, il propose des billets allant du culturel au théologique. Le style envolé et sincère d'Yves Daniel donne une dynamique à ses écrits, de Saint Yves au Tro Breiz, en passant par des chroniques ponctuelles.

Articles du même auteur

La chapelle Saint Yves du collège Jules Simon de Vannes

Amzer-lenn / Temps de lecture : 16 minConstruite de 1661 à 1685, la chapelle du …

Comment le Christ a, au cours de sa passion, assumé maladie et vieillesse qui ne l’ont pas affecté

Amzer-lenn / Temps de lecture : 15 min« Ce qui n’est pas  assumé, n’est pas sauvé » …

Un commentaire

  1. Merci cher maître de la chronique avisée et emphatique de mon dernier opus. Je prends note de l’oubli de votre propos opus dans la bibliographie trobreizienne et vous promets de le réparer dans un prochain ouvrage.
    Mes amitiés au chroniqueur gyrovague, c’est-à-dire à la façon colombanienne.
    Bernard Rio

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *