Chaque année à Bieuzy-Lanvaux, les CPCR proposent les Rogations. La langue bretonne n’est pas absente du programme, bien au contraire. C’est pourquoi nous vous relayons volontiers l’information.
Les Rogations ont lieu traditionnellement les trois jours précédents le jeudi de l’Ascension, en écho à la parole de l’Évangile du dimanche « demandez ce que voudrez et cela vous sera accordé » (Jean 15, 7). Les rogations ont été instituées en 470 par Saint Mamère, évêque de Vienne, à la suite d’une série de calamités naturelles. C’est une sorte de christianisation de rites paiens qui étaient réalisés pour la fertilité des terres. On demande à Dieu de venir bénir la terre, et la rendre fertile. Les rogations ont longtemps été un moment clé de la vie rurale, et sont une manière de reconnaître que les sciences ne peuvent pas tout, de se mettre sous le regard de Dieu, avec cette terre qu’il nous a confiée, dans une attitude de confiance. C’est aussi l’occasion de poser un témoignage de foi.
« Vous êtes tous invités à vous joindre à nous pour demander à Dieu de bénir et faire fructifier le dur labeur des paysans, de leur accorder une juste rétribution de leur travail et surtout d’approfondir leur foi et vivre dans sa grâce »
(Re)découvrez notre article « Les rogations, un rite à sortir de l’oubli« .
Il s’agit ici des « litanies majeures », dites « procession ou Rogations de la saint Marc » qui paradoxalement sont considérées comme les » petites Rogations », car elles n’avaient pas la même succès que les Rogations d’avant l’Ascension, Il existe en effet deux processions similaires (la procession et la messe sont identiques) : celle du 25 avril, et celles des trois jours avant l’Ascension, qui sont les « litanies mineures, instituées par saint Mamert ».
Les litanies majeures furent quant à elles instituées à Rome par le pape saint Grégoire Le Grand en 589 suite à des calamités : (inondations et épidémies) en remplacement d’une procession païenne agraire romaine qui avait lieu le 25 avril : les Robigalia en référence à Robigus (dieu des cultures) qui demandait d’épargner la future récolte des maladies telles que la rouille (en latin rubigo) . Un prêtre se rendait alors dans le bois sacré du dieu pour brûler de l’encens, du vin ainsi que les entrailles d’une brebis.
La fête de l’évangéliste saint Marc est donc une pure coïncidence plus tardive, ce qui n’a pas empêché de nombreux chrétiens de solliciter son intercession. Saint Grégoire, champion de l’inculturation, a donc récupéré ce culte païen pour la liturgie de l’Eglise