Voici que tintent les trois heures
Du lugubre Vendredi Saint :
Il faut, ô Jésus que tu meures
Pour le salut du genre humain.
Mais, dans trois jours, aux Pâques proches,
Le Sauveur ressuscitera …
Sonnez ! Sonnez ! Bourdons et cloches,
Chantez en chœur l’Alleluia ;
Alleluia !
Pieds meurtris, la tête sanglante
Après son douloureux combat,
La France est toujours pantelante
Au sommet de son Golgotha …
Mais elle est ivre d’espérance :
Pour elle aussi Pâques viendra !
Alleluia !
Sonnez ! Sonnez, clochers de France,
Sonnez ! Sonnez l’alleluia !
Alleluia !
Le vieux monde qui tangue et roule,
Comme un vaisseau désemparé,
Pleure, sur son passé qui croule,
Un angoissant « Miserere » …
Mais Pâques luira sur le monde,
Et l’amour ressuscitera !
Alleluia !
Sonnez ! Sonnez clochers, tous à la ronde,
Un fraternel Alleluia ! …
Alleluia !