[CARTE BLANCHE POUR NOEL] Conte de Noël pour les petits enfants (par Fañch Deaubour)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

Comme l’an passé, Ar Gedour laisse la plume à des lecteurs et à des contributeurs ponctuels, vous permettant par leurs mots de vous plonger dans le merveilleux de Noël. Ici, c’est Fañch Deaubour qui laisse la magie de ses mots pour que vous puissiez raconter cette histoire à vos enfants avant de les coucher.
Vous pouvez retrouver notre héros dans « Arzhel et la sorcière Gobelune. Une aventure d’Arzhel, le lutin de Brumeval »

Arzhel, le petit lutin de la forêt de Brumeval, avançait dans la neige, lentement, avec difficulté. Il était à la recherche de son amie Yaela, la petite Hermine bleue.

Le vent soufflait, emportant dans son sillage des milliers de flocons d’argent qui lui fouettaient le visage. Nous étions la veille de Noël, et Arzhel voulait passer la veillée avec Yaela. Mais depuis le matin, il l’avait cherchée en vain.

Notre lutin commençait à s’inquiéter car le jour baissait, et il allait lui falloir rentrer chez lui et fêter Noël tout seul.

Tout à coup, au détour d’un sous-bois, il aperçut quelques petites traces dans la poudre blanche.

« Ce sont les pattes de Yaela, se réjouit-il ; les traces sont fraîches, elle ne doit pas être bien loin ! »

Il essaya d’accélérer son pas, non sans peine. Son petit nez était tout rouge, et son bonnet blanchissait à vue d’œil.

Soudain, il s’arrêta net : il venait d’entendre un gémissement. Cela venait du côté de la mare. Il s’engagea dans un étroit sentier qui longeait la forêt, et arriva sur les lieux. L’eau était gelée, et au milieu du plan d’eau, gisait un petit lapin qui avait glissé et s’était foulé une patte.

Arzhel s’avança prudemment sur le miroir glacé, et ramena le petit animal sur le bord. Il sortit de son petit sac à dos de quoi lui faire une attelle, puis il le laissa repartir chez lui après l’avoir consolé et rassuré.

Le jour baissait de plus en plus, et notre petit lutin n’avait toujours pas retrouvé son amie. Il retourna sur la piste de Yaela, et, malgré la pénombre, continua de suivre les traces de la petite hermine.

Soudain, une petite lumière sembla briller entre les branches enneigées des arbres de la forêt. Arzhel leva les yeux, et reconnut le signal de Meliza, la petite luciole.

– « Ohoh, Meliza, c’est moi, Arzhel ! Je cherche Yaela. Je viens de repérer ses traces. L’aurais-tu aperçue ?

– Oui Arzhel, suis-moi, elle n’est pas très loin d’ici ! »

Le courage revint au cœur du petit lutin, et il se mit presque à courir en suivant son amie Meliza. La nuit était presque arrivée, mais la luciole éclairait le chemin, lui signalant les différents obstacles qui auraient pu le faire trébucher.

Une douce musique commença à venir charmer leurs oreilles, suivie de chants mélodieux. Ils arrivèrent enfin dans une petite clairière, au milieu de laquelle se dressait une toute petite chapelle, dont les vitraux étaient tout illuminés. C’était de là que s’échappait la merveilleuse mélodie.

Ils approchèrent lentement et se faufilèrent discrètement par la petite porte entrouverte.

Et là, émerveillés, ils découvrirent une magnifique crèche qui avait été décorée avec soin par les enfants du village, et toute une assemblée de familles qui chantaient la joie de Noël.

Ils se dissimulèrent derrière un pilier et observèrent la scène : un petit garçon s’avança en tenant l’enfant Jésus dans ses bras. Aidé d’une plus grande fillette, il le déposa dans la crèche, et tout le monde se mit à chanter « Il est né le Divin Enfant ».

C’était si beau. Des dizaines de bougies illuminaient le chœur, et leurs flammes tremblotantes créaient une lumière douce et chaude qui donnait vie à tout ce qu’elles effleuraient ; on aurait dit que les personnages étaient vivants. Marie était toute recueillie, en adoration devant son Enfant-Dieu, Joseph, penché vers eux, attentif à leur moindre besoin, souriait en rendant grâce, et le petit Enfant Jésus semblait sourire à tous, même aux animaux qui s’étaient glissés un peu partout.

En effet, Arzhel eut la joie d’apercevoir son amie l’Hermine bleue, blottie contre les moutons de la crèche, les yeux brillants de joie. Elle était accompagnée d’autres amis : des petits lapins tout timides, quelques mésanges, Moustic, le petit écureuil roux, une ou deux tourterelles, et bien d’autres encore qui avaient osé se mêler aux humains. La nuit de Noël, on n’a rien à craindre, c’est la nuit de la Paix.

« Le loup habitera avec l’agneau et la panthère se couchera avec le chevreau ; le veau, le jeune lion et le bétail qu’on engraisse vivront ensemble, et un jeune garçon les conduira. La vache et l’ourse auront un même pâturage, leurs petits un même enclos, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. Le nouveau-né s’amusera sur le nid de la vipère et le petit enfant mettra sa main dans la grotte du cobra, nous dit le prophète Isaïe »

Méliza la luciole voletait joyeusement autour d’eux, les illuminant de sa petite lanterne.

Arzhel ne regrettait plus sa veillée prévue avec Yaela chez lui. Il était si heureux de retrouver ses amis de la forêt et de contempler le mystère de Noël avec eux. C’était si beau de voir toutes ces petites créatures honorer leur Créateur, tout simplement, au beau milieu de la nuit, dans une grande paix.

Lorsqu’il s’en retourna chez lui, accompagné de Yaela et de Méliza qui leur éclairait la route, il se sentit rempli de joie et se promit qu’il reviendrait, lui aussi, chaque année, fêter Noël à la petite chapelle, pour rendre gloire à leur Seigneur, qui les a créés eux aussi, pour chanter ses louanges.

Les trois amis rentrèrent au chaud dans la maisonnette du petit lutin, à la clairière des Deux Saules, dans le creux d’un vieux tronc centenaire. Et là, ils continuèrent la fête en partageant les friandises qu’Arzhel avait préparées avec amour pour eux.

À propos du rédacteur Fañch Deaubour

Fañch Deaubour est contributeur occasionnel pour Ar Gedour.

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