Annoncer l’Évangile, animer les célébrations et la catéchèse en breton… Le projet missionnaire breton, rédigé en juin pour le diocèse de Vannes, apporte des réponses concrètes.
Annoncer l’Évangile dans le diocèse de Vannes en tenant compte de la culture et surtout de la langue bretonne… C’est l’objectif du projet missionnaire breton (rédigé en français et en breton), qui sera distribué dans les paroisses du Morbihan dès la rentrée. Pensé, élaboré, rédigé par un comité de pilotage d’une dizaine de personnes, il se veut incitatif et en aucun cas obligatoire. Il a le soutien de Mgr Centène, évêque de Vannes, sensible aux langues régionales (*). Le comité de pilotage a commencé par faire un état des lieux prenant en compte le renouveau de la culture bretonne depuis 40 ans et la contribution de l’Église à la survie du breton. « Si on parle breton aujourd’hui, c’est aussi grâce à l’Église qui, pendant la première moitié du XXe siècle, a continué les cantiques et prêches en breton, dit Jean-Jacques Le Floch, membre du comité de pilotage. La langue est le ciment de la culture. Sans langue, la culture devient folklore ».
Adopter la charte
Quelles sont les priorités du projet ? D’abord communiquer sur tout ce qui se fait dans le diocèse dans le domaine de la culture bretonne, par exemple annoncer les messes en breton. Mais aussi faire adopter prochainement la charte Ya d’ar Brezhoneg par le diocèse. Un symbole fort qui ne passera pas inaperçu. Le projet de missel romain en breton, initiative interdiocésaine, est presque sur les rails puisqu’il a reçu l’imprimatur de Rome en janvier 2013.
Collecter mutualiser oser
L’une des grandes priorités est aussi de collecter les textes existants, disséminés un peu partout, pour lancer une mutualisation des richesses documentaires, tant pour les supports catéchétiques que pour les textes liturgiques et les cantiques. Collecter, mais aussi oser le breton dans les célébrations… « On conseille aux paroisses de se lancer dans le breton, par exemple une messe de temps en temps. On est bien capable de chanter en latin ou en grec. Pourquoi pas en breton, avec la traduction en français bien sûr », dit Jean-Jacques Le Floch.
Des chorégies en breton
L’accent veut être mis sur la valorisation des pardons, spécificité bretonne. Avec une belle idée à la clef : les inscrire au patrimoine immatériel de l’humanité auprès de l’Unesco, à l’instar des festoù-noz… Enfin, le projet missionnaire bretonsuggère une forme de chorégies en breton, c’est-à-dire un rassemblement festif des chorales bretonnes paroissiales, sur une date, en un même lieu.
* Originaire de la région de Banyuls, dans les Pyrénées orientales, Mgr Centène parle lui-même le catalan.
Source : Le Télégramme
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