[ERGUE-GABERIC] Un nouvel autel a été consacré par Mgr Dognin

Amzer-lenn / Temps de lecture : 9 min

DSC_0025.JPGLe 17 avril dernier, à l’occasion des 500 ans de l’église d’Ergué-Gabéric, Mgr Dognin, évêque de Quimper et Léon, a consacré le nouvel autel, lors d’une messe très enracinée puisque la culture bretonne était au rendez-vous et que l’esprit des pardons (qui, nous sommes convaincus, sont un modèle d’évangélisation) était bien présent. 

A l’occasion de cet anniversaire, les paroissiens ont souhaité renouveler le mobilier liturgique pour qu’il soit davantage en harmonie avec la beauté de l’ensemble architectural. Mgr Dognin a consacré l’autel en chêne réalisé par l’Atelier Le Ber de Sizun. L’évêque a béni l’ambon et le siège de présidence, complétant le mobilier renouvelé. Ewan Le Ber, menuisier, a présenté son travail devant l’assemblée. Il s’agit d’un autel en chêne massif étuvé ; une incrustation, dorée à la feuille, est réalisée en façade et la table d’autel rectangulaire est gravée de cinq croix. L’ambon en chêne porte une croix dorée à la feuille. Le mobilier comprend aussi un siège d’assesseur ainsi qu’un chandelier pascal en chêne.

 

Le 17 janvier dernier, Mgr Dognin avait consacré l’autel de l’église Saint Joseph d’Audierne. Ces consécrations permettent de rappeler aux chrétiens l’Essentiel. L’évêque, lors de son homélie, a ainsi redonné des points très importants, qui font en quelque sorte suite à sa récente lettre pastorale. In extenso, Nous citons son homélie du jour et, que vous soyez de son diocèse ou d’ailleurs, nous vous invitons à la lire (disponible ici) : 

 

Frères et sœurs,

Saint-Jean nous dit dans le livre de l’Apocalypse : « Celui qui siège sur le Trône établira sa demeure chez eux. » (…) « L’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie ».

Ce passage nous dévoile ce que sera la fin des temps. Il exprime magnifiquement notre espérance, celle de nous retrouver tous rassemblés autour du Christ dans une joie qui n’aura pas de fin.

Mais cette vision est déjà actuelle car Jésus est ressuscité des morts et par le don de son Esprit Saint aux apôtres, Il se manifeste vraiment comme notre Pasteur. C’est Lui qui, aujourd’hui, nous conduit aux sources des eaux de la vie notamment par les sacrements, et cela ne cessera jamais jusqu’à Son avènement glorieux à la fin des temps où nous vivrons cela dans la plénitude.

Jésus nous conduit par les hommes qu’Il s’est choisi : les apôtres et leurs successeurs les évêques et les prêtres. Il agit par eux, rassemble Son peuple par eux comme nous en faisons l’expérience en ce moment même.

La mission que Jésus confie aux évêques et, par eux, aux prêtres, est tellement belle : annoncer la Bonne Nouvelle, sanctifier le peuple chrétien et le gouverner, non pas à la manière humaine mais à la manière de Jésus, en donnant leur vie pour ceux qui leurs sont confiés, en se mettant à leur service, en prenant soin d’eux ! C’est pourquoi les prêtres doivent être particulièrement exigeants dans leur manière d’être et de se comporter. Le Seigneur compte sur eux. Les fidèles en attendent beaucoup. Ils se doivent d’être saints.

En ce dimanche du Bon Pasteur, journée mondiale de prière pour les vocations, il est important de rappeler ce don extraordinaire que nous fait le Seigneur par ceux qu’Il appelle à être Ses prêtres.

Le Concile dit que le prêtre est « Configuré au Christ » : littéralement il prend la figure du Christ… Magnifique expression qui montre à quel point le prêtre doit manifester le visage miséricordieux de Jésus. Comme on le sait, le rôle du prêtre est bien plus large que la liturgie puisqu’il assure la catéchèse, les enseignements, la préparation des baptêmes et des mariages, l’accompagnement des mouvements, etc… et c’est ainsi qu’il est pasteur au nom du Christ.

Mais c’est en célébrant la messe que sa mission apparaît de façon plus lumineuse. Et cela se traduit, dans la liturgie, par des paroles et des gestes en des lieux symboliques qui font comprendre le ministère du prêtre, son rôle pastoral.

En commençant cette messe, nous avons mis en valeur le lieu de la présidence, le siège du célébrant que j’ai béni au début de cette Eucharistie. Ce n’est pas un siège comme un autre, c’est le siège de Jésus, le bon Pasteur qui rassemble son peuple.

J’ai béni ensuite l’ambon où la Parole de Dieu est proclamée et où le prêtre annonce la Bonne Nouvelle et enseigne au nom de Jésus lors de l’homélie.

Enfin, l’autel où le prêtre célèbre l’Eucharistie en représentant lui-même le Christ. Nous disons qu’il agit in persona Christi, littéralement dans la personne du Christ. Quelle que soit l’humanité du prêtre, ses faiblesses, c’est bien le Christ qui célèbre à travers lui et qui nous dit : « Ceci est mon corps livré pour vous, prenez et mangez »…

Quand j’entends des fidèles me demander si on peut célébrer une liturgie de la Parole le dimanche quand il n’y a pas de prêtre, nous voyons bien que ce n’est pas du tout la même chose et que ni la messe à la télévision, ni une belle liturgie de la Parole ne pourra remplacer le sacrifice de la messe où, par la présidence du prêtre, c’est Jésus le Bon Pasteur qui nous rassemble et Se donne à nous.

Cela n’empêche pas de faire des liturgies de la Parole en semaine mais ne mettons pas tout sur le même plan. Au moins le dimanche, c’est la messe qu’il faut célébrer pour se laisser rassembler et nourrir par le Christ.

Les laïcs doivent prendre les responsabilités qui sont les leurs en tant que baptisés et confirmés, mais il y aura toujours besoin de prêtres pour que l’Eglise soit guidée par son Pasteur.

Comme je l’ai exprimé dans ma lettre pastorale, nous devons prier pour nous convertir et accueillir comme une grâce et une joie les vocations que le Seigneur nous donne dans nos familles. Il faut demander au Seigneur d’avoir des vocations dans nos familles…pas seulement d’en celle d’à côté !

Nous avons vraiment besoin de prêtres et ils ne naissent pas dans les choux !

Dans quelques instants nous allons consacrer l’autel où le prêtre, justement, célèbre le Sacrifice de la messe au nom du Bon Pasteur.

Dans la prière de consécration que je vais chanter, il y a plusieurs attributs qui nous font bien comprendre ce que représente l’autel placé au cœur de l’église : Le symbole du Christ, la table de fête et la source d’unité de son peuple.

1. « Que cet autel soit pour nous le symbole du Christ… »

Son côté un peu massif et fixé au sol, rappelle l’autel des sacrifices du Temple de Jérusalem où on immolait les animaux en sacrifice d’action de grâce et pour le pardon des péchés. De fait, l’autel est le lieu où le Christ se donne en sacrifice à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie.

C’est pourquoi il recevra l’onction de Saint-Chrême, l’huile sainte comme nous la recevons nous-même à notre baptême, à notre confirmation. Cette huile sainte qui marque aussi pour toujours les évêques et les prêtres lors de leur ordination.

Quand dans la liturgie les prêtres s’inclinent devant l’autel, le vénèrent en l’embrassant et qu’on l’encense, c’est bien le Christ que nous vénérons ainsi. Ce n’est pas une simple table !

 

2. « Que cet autel soit la table de fête où les convives du Christ afflueront dans la joie… »

Lorsque nous mettons une nappe sur l’autel, avec les vases sacrés qui contiennent le pain et le vin, qui deviendront Corps et Sang du Christ, cela nous fait penser à la nappe que nous mettons sur nos tables familiales lors des fêtes qui nous rassemblent dans la joie. C’est la table du repas dans lequel Jésus se donne en nourriture. Une nourriture que nous partageons et qui nous fait entrer dans Sa communion pour toujours.

 

3. « Qu’il soit source d’unité pour l’Église et source d’union entre les frères »

Ce n’est pas pour rien que tous les sièges de l’église sont orientés vers l’autel. Cela symbolise le peuple chrétien qui se rassemble autour de son Seigneur et qui, par là même, est appelé à faire grandir la fraternité en étant toujours davantage attentif à ceux qui ont plus de difficultés ou qui se sentent marginalisés.

Le fait de nous tourner ensemble vers l’autel qui représente le Christ pour écouter Sa parole, Le louer, Lui rendre grâce et nous nourrir de Son Corps et de son Sang est un véritable engagement pour nous.

On ne vient pas à la messe de façon individuelle, pour notre propre besoin personnel. On vient à la messe pour que le Christ fasse de nous son Corps. Notre simple présence nous ouvre à cela, mais aussi notre prière, notre foi, notre engagement à suivre Jésus.

Comme l’exprime encore si bien la prière de consécration, et je terminerai par là : « Que cet autel soit un lieu de paix et de profonde communion avec Toi… pour que Tes enfants, nourris du corps et du sang de Ton Fils, et abreuvés de son Esprit, grandissent dans Ton amour ». AMEN

 

+ Laurent DOGNIN Évêque de Quimper et Léon

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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Un commentaire

  1. Ergué-Gabéric est la paroisse natale d’un grand bienfaiteur des Bretons et Breton de vieille souche lui-même: « Eskob ar patatez »: Jean-François de la Marche, dernier évêque de Léon , qui offrit sa vie en échange de ses prêtres enfermés dans les geôles de Brest .
    Espérons que sa mémoire n’est pas complètement oubliée dans la paroisse de son baptême.

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