En ce jour de la Sainte Anne, patronne de la Bretagne nous proposons au lecteur de s’arrêter sur l’un des cantiques vannetais à Sainte Anne : « O Anna mamm Mari », O Anne Mère de Marie.
Ce cantique en l’honneur de la bonne patronne des Bretons a été composé par Dom Louis HERVE, qui fut sous-prieur de l’abbaye de Kergonan, ancien maître de chapelle et professeur de chant grégorien à Sainte Anne D’Auray. (source « Ar Gedour »),
Il a été écrit en breton, en dialecte vannetais, entre 1910 et 1920. Il figure dans le recueil de cantique « Gloer de Zoué » (n° 104, p 147 du livre des mélodies) et comporte 10 couplets.
Sur le plan musical , il est écrit en mode de La ou mode mineur (en tonalité de Sol mineur sur la partition du recueil Gloer de Zoué) sous forme de rondeau (couplet/ refrain). Dans le couplet et le refrain on observe une répétition du motif musical des premières mesures, ce qui est assez courant dans les mélodies bretonnes, qu’elles soient profanes ou sacrées.
Dès la première mesure on note un mouvement conjoint ascendant (Sol-La-Sib-Do) que l’on retrouve mesures 3 et 4 puis 5 et 6 dans le refrain. Mesure 7 et 8 dans le refrain c’est un mouvement conjoint descendant Ré-Do-Sib-La-Sol que l’on observe.
Son écriture ternaire en 6/8 lui donne un caractère très léger et souple mais son tempo assez posé lui confère un caractère solennel. C’est un chant qui se retient facilement et dont la mélodie dans sa simplicité se fait très priante.
Voici les paroles de ce beau cantique (extraites du site http://www.sainteanne-sanctuaire.com), paroles que vous pourrez retrouvez bientôt sur le site kan-iliz : http://www.kan-iliz.com/catalogue-cantiques/
R: O Anna mamm Mari, a galon ni ho ped ; doh peb droug gouarnet-ni ; groeit ma vem holl salvet
Anne, Mère de Marie, de tout coeur, nous te prions, garde-nous de tout mal, donne-nous le salut.
1. Joachim, Anna,um rejoeiset, reit zo deoh ur hrouèdur hep par,
Ho merhig e zo benniget, dreist en oll dud zo ar en douar.
Joachim, Anne, réjouissez-vous, vous avez une enfant incomparable,
Votre petite fille est bénie entre toutes les femmes
2. Saùet ho penn ged leuiné, tud ag en douar, ne ouilet ket,
Rag a pe splann er goleu-dé e ma tost en héol de zoned.
Redressez la tête avec joie ! Ne pleurez pas, habitants de la terre,
car lorsque se lève l’aurore, le soleil n’est pas loin.
3. Er verhig-man e zo choéjet, de voud Mam de salvér er bed,
Ha ged en oll é vo anùet, rouanéz en dud hag en Eled.
Cette petite fille est choisie pour être mère du sauveur du monde,
Par tous, elle sera nommée reine du monde et reine des anges
4. O Mari, rozenn mistérius, nen des énnoh meid braùité;
Stirenn dreist en oll lugernus, hui e zigor splanndér en dé.
O Marie, Rose mystique, il n’y a en toi que beauté !
Etoile rayonnante entre toutes, tu apportes la lumière
5. Santéz Anna, inour deoh-hui, ar en douar èl é lein en né,
Inour eué d’ho merh Mari, gwerhiez berped ha Mamm de Zoué.
Sainte Anne, honneur à toi sur la terre comme au ciel,
Honneur aussi à Marie, ta fille, toujours Vierge et Mère de Dieu.
Voici notre cantique interprété par la Maitrise de Sainte Anne d’Auray accompagné par l’orgue et la bombarde :
Quelques précisions : La mélodie a effectivement été composée par Dom Hervé, mais les paroles ont été écrites par l’abbé Pierre Le Goff, (1860-1941) grand grammairien du vannetais et maître d’oeuvre
du livr kanenneù de 1922. Elles ont été révisées par le chanoine Le Priellec (1869-1945). (source : notes manuscrites de l’abbé Le Goff concernant les auteurs du livr kanenneu de 1922)
En outre, le fascicule “Gloér de Zoué” édité en 1994, ne peut être considéré comme une référence : car il n’est pas complet et la notation musicale comme l’orthographe sont assez approximatifs; Il vaut mieux retourner à la source et prendre comme base le livr kanenneu eskopti Guéned de 1922, quitte à adapter et moderniser l’orthographe.
Merci pour vos précisions Uisant. Concernant le recueil “Gloer de Zoué” je l’ai mentionné car c’est le seul que je possède. Je m’en suis donc servi comme référence. Mais effectivement il y a quelques erreurs sur certaines mélodies. J’en profite pour vous demander où peut-on se procurer le recueil que vous mentionnez? Trugarez !