Saints bretons à découvrir

La beauté, un élément constitutif de l’action liturgique

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Régulièrement dans nos paroisses, nous nous retrouvons confronté à un sujet difficile, qui pourtant devrait aller de soi : la liturgie. Chacun souhaitant prendre en compte sa sensibilité, sans pour autant s’être auparavant penché sur ce qu’est et doit être avant tout la liturgie, et sans prendre en compte les recommandations de l’Eglise sur le sujet, que ce soit les textes de Vatican II (dont beaucoup se réclament sans en avoir pris connaissance) ou ce que par exemple nos Papes ont dit sur la question, on se retrouve avec des célébrations vidées de leur sens et de toute transcendance. Il s’agit avant tout d’une ignorance. D’où l’importance de remettre ces textes sous les yeux de chacun. 

Benoît XVI, dans l’Exhortation apostolique post-synodale sur l’Eucharistie « Sacramentum Caritatis », disait : 

« La relation entre mystère auquel on croit et mystère que l’on célèbre se manifeste d’une façon particulière dans la valeur théologique et liturgique de la beauté. En effet, la liturgie, comme du reste la Révélation chrétienne, a un lien intrinsèque avec la beauté : elle est veritatis splendor […] L’attribut auquel nous faisons référence n’est pas pur esthétisme, mais modalité par laquelle la vérité de l’amour de Dieu, manifesté dans le Christ, nous rejoint, nous fascine et nous emporte, nous faisant sortir de nous-mêmes et nous attirant ainsi vers notre vocation véritable : l’amour […] La beauté véritable est l’amour de Dieu, qui s’est définitivement révélé à nous dans le mystère pascal. La beauté de la liturgie fait partie de ce mystère ; elle est l’expression très haute de la gloire de Dieu et elle constitue, en un sens, le ciel qui vient sur la terre […]

Par conséquent, la beauté n’est pas un facteur décoratif de l’action liturgique ; elle en est plutôt un élément constitutif, en tant qu’elle est un attribut de Dieu lui-même et de sa révélation. Tout cela doit nous rendre conscients de l’attention que nous devons avoir afin que l’action liturgique resplendisse selon sa nature propre. » (N°35)

 

Mgr Guido Marini, maître des célébrations liturgiques pontificales depuis 2007, commentant ces paroles dans son ouvrage « La liturgie, gloire de Dieu et sanctification de l’homme »,  conclut : « les paroles du Pape ne pourraient être plus claires. Par conséquent, aucune forme de mesquinerie, de minimalisme ou de paupérisme mal compris n’est admissible dans la célébration liturgique. Le beau, les différentes formes anciennes et modernes à travers lesquelles il s’exprime, est la juste modalité en vertu de laquelle resplendit dans nos liturgies, même si toujours de façon insuffisante, le mystère de la beauté de l’amour de Dieu. Voilà pourquoi nous ne ferons jamais assez pour rendre beaux nos rites. C’est ce que nous enseigne l’Eglise qui, durant sa longue histoire, n’a jamais craint de « dépenser » pour encadrer la célébration liturgique avec les expressions les plus hautes de l’art : de l’architecture à la sculpture, à la musique, aux objets sacrés. C’est ce que nous enseignent les saints qui, même à travers leur pauvreté personnelle et leur charité héroïque, ont toujours désiré que le meilleur soit destiné au culte ».  Ecoutons encore Benoît XVI : 

« Nos liturgies de la terre, tout entières ordonnées à la célébration de cet Acte unique de l’histoire, ne parviendront jamais à en exprimer totalement l’infinie densité. La beauté des rites ne sera certes jamais assez recherchée, assez soignée, assez travaillée, puisque rien n’est trop beau pour Dieu, qui est la beauté infinie. Nos liturgies de la terre ne pourront jamais être qu’un pâle reflet de la liturgie céleste, qui se célèbre dans la Jérusalem d’en haut, objet du terme de notre pèlerinage sur la terre. Puissent pourtant nos célébrations s’en approcher le plus possible et la faire pressentir ! » (Homélie de la célébration des Vêpres à ND de Paris, 12/09/2008)

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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