Au sujet de la Charte des langues régionales…

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

voix2.jpgNous n’avons pas l’habitude de faire de politique sur AR GEDOUR et ne le souhaitons pas, préférant travailler sous un autre angle. Cependant -que nos lecteurs nous pardonnent – nous ferons une entorse à la règle concernant ce sujet car elle concerne directement la langue bretonne. L’idée est d’exposer les faits et d’inviter à une réflexion méta-politique.

Quoi que l’on pense de la Charte, il est intéressant de constater la manipulation de masse dont les langues dites régionales (et donc la langue bretonne) et les individus (dont les Bretons) sont les otages. 

 

Nous pouvons lire un peu partout que le Sénat français a rejeté le projet de loi visant à autoriser la ratification de la Charte des langues régionales. Plus particulièrement que la droite à rejeté ce que proposait la gauche. La communication va bon train. Soit les commentateurs ne savent pas ce qu’est (devenue) la politique, soit sont nuls en jeux d’échecs, soit ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et se laissent abuser par une misdirection menée de main de maître par nos illusionnistes, alors même que le coup est flagrant et était largement prévisible, soit encore participent (in)volontairement à l’opération de communication. Reprenons simplement les faits : la gauche française, d’un côté propose de ratifier la charte avant les élections régionales, chiffon rouge agité aussi avant les présidentielles. De l’autre un Sénat majoritairement à droite. Or, si les sénateurs “du terroir” qui sont intervenus sont relativement de bonne foi, l’appareil gouvernemental quant à lui savait très bien que le Sénat étant majoritairement à droite, le projet de loi allait avorter. La gauche peut donc désormais se victimiser en disant “vous voyez… on a essayé mais la droite n’a pas voulu” et espérer engranger des votes qui ne leur étaient plus vraiment acquis après les Bonnets Rouges. Et la droite, qui ne voulait pas que la gauche ait ce succès, se retrouve piégée sur le sujet. Une opération de com’, qu’on vous dit !

Ce qui est incompréhensible, c’est l’obstination perpétuelle des Bretons à quémander, alors même qu’un président de la république avait dit en 2011 aux Bretons “Prenez votre destin en main”.

Le renouveau de la Bretagne (et donc de sa langue) ne viendra certainement pas de la signature d’une charte (quelle qu’elle soit) par ceux des camps divers qui l’ont combattue depuis des siècles… rendant cette langue minoritaire et faisant d’un pays florissant une province (dans son sens originel de pays vaincu) exsangue. “Est-ce prétentieux de nous croire égaux ? Est-ce trop demander que de vouloir vivre ?” demandait Alan Stivell en chantant Délivrance. Ce renouveau tant voulu ne peut venir que des Bretons eux-mêmes et, nous en sommes persuadés, cela commence par une prise de conscience du lien fort entre la foi chrétienne et la Bretagne, de ce qu’est l’âme de l’Armorique. Il faut savoir qui on est et ce qui nous a forgé pour savoir où nous allons. Redonnons un élan spirituel à la Bretagne, et alors changeront bien des choses.

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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Un commentaire

  1. Ni hon unan…

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