Le Jubilé Saint Vincent Ferrier : du pays de Vannes au pays de Morlaix

Amzer-lenn / Temps de lecture : 9 min

Comme vous le savez si vous suivez Ar Gedour régulièrement, se déroule depuis l’été dernier, dans le diocèse de Vannes, le Jubilé de St Vincent Ferrier ”Apôtre de la Bretagne” qui se terminera en juin prochain avec l’installation de sa statue à la Vallée des Saints.

J’aide à financer la statue

Né en 1350 à Valence (Espagne), ce dominicain est un apôtre des temps difficiles. Son siècle est bouleversé par de nombreuses guerres, la peste et le Grand Schisme qui divise la chrétienté. Vincent parcourt alors l’Europe ; il prêche aux peuples, pacifie les cités et combat pour l’unité de l’Église. Sa sainteté, comme ses nombreux miracles, entraînent les foules. Chrétiens, juifs et musulmans se convertissent à sa parole en flammée qui rappelle l’imminence du jugement de Dieu. Mort à Vannes le 5 avril 1419, saint Vincent laisse un chef-d’œuvre de spiritualité, son Traité de la vie spirituelle.

Si le saint est honoré spécialement à Valence et dans le Diocèse de Vannes, il faut savoir que dans l’église de Garlan du ”Petit Trégor”, est conservé le dépôt ancien d’une partie de ses reliques. C’est pourquoi en octobre dernier, une simple intention d’être en union de prières avec les pèlerins du Vannetais a donné lieu à une proposition de commémoration qui a reçu les faveurs du Père Yves Laurent, Curé-doyen de la paroisse St Yves au Pays de Morlaix, et de Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper et Léon.

Depuis, le principe à fait petit à petit son chemin grâce aux Sœurs du Carmel de Morlaix qui se préparaient à cet événement en raison du passage historique et des prêches de St Vincent sur le site de leur monastère en 1418.

Les manifestations concernent ici, du Trégor au Léon, l’ensemble du pays de Morlaix et plus largement tout le diocèse de Quimper & Léon, traversé en son temps par St Vincent Ferrier.

Parmi celles-ci, en temps forts :

1°) le 17 mars prochain à 15 h., marquant l’ouverture de cette commémoration dans le pays de Morlaix, la pose, dans l’église de Garlan, de la plaque marquant le Jubilé 2019, à côté du reliquaire de St Vincent, avec les paroissiens et les autorités civiles de la commune ; événement ”grand-public”, dans l’esprit d’aller vers tous.

2°) à travers Morlaix, le 19 mai, une marche pèlerine, message de Paix, allant avec le reliquaire du Trégor au Léon, que nous préparons avec nos sœurs Carmélites et Augustines et le Père Xavier Loppinet, prieur des dominicains de Rennes.

Mars 2019

15 – 24 mars : Église de Garlan « Annonce : Ouverture du Jubilé » Là où sont depuis des temps anciens des reliques de St Vincent Ferrier.

– Ouverture de l’église tous les jours, 9h.-12h. / 14h.-17h. ; exposition ” Spiritualité de St Vincent Ferrier”. Prêtée par le Diocèse de Vannes.

– Réponses aux demandes ponctuelles de présentation ( écoles, communautés, groupes etc…) Contact : 02 98 79 16 80.

– 17 mars. Dimanche, après-midi : Présentation grand public. 15 h. Inauguration de la plaque commémorative. Conférence-débat ”Histoire, présence des Reliques à Garlan” ; visite de l’exposition.

 

Avril 2019

6 – 7 avril : Vannes. « Partage : Délégation diocésaine de l’évêché de Quimper et Léon », réunissant Trégorois, Léonard et Cornouaillais au Jubilé de Saint Vincent Ferrier à Vannes. Participation aux ”Jours Ferrier” :

– Le 6 avril de 20h00 à 23h00, procession dans les rues de Vannes, puis veillée dans la cathédrale illuminée une dernière fois à la bougie avec la prédication de Mgr Macaire, dominicain, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France (Martinique) ;

– Le 7 à 11h00, messe du Grand Pardon à la cathédrale en l’honneur de Saint Vincent.

Mai 2019 – Du 11 mai au 19 mai

– 12 mai, exposition et conférence sur la vie de St Vincent Ferrier dans le cadre de la fête de la paroisse Saint Yves, si possibilité. – Du 11 mai au 18 mai, au Carmel de Morlaix, présentation des Reliques de St Vincent Ferrier à la dévotion des fidèles avec l’exposition ”sur sa spiritualité” du Diocèse de vannes. (Chapelle ouverte de 8 h.30 à 17 h). Là où Saint Vincent a enseigné en 1419.

– Dimanche 19 mai – 5ème Semaine du Temps Pascal : « Allez.». Marche Pèlerine, en silence, avec les reliques de Saint Vincent Ferrier, allant du Carmel, côté Trégor, au Monastère des Augustines Notre Dame de la Victoire, côté Léon, avec étape devant l’ancien couvent des dominicains de Morlaix et passation des reliques de St Vincent par les trégorrois aux léonards, marquant ainsi l’union de ces évêchés fondateurs de la Bretagne dans la même Église vivante autant que retentira dans le murmure de ses Pays le « Da feiz an tadou koz » réunissant ses enfants épars.

Propositions d’accompagnement :

1) Célébration matin : – Carmel de Morlaix Messe, 8h 30, avec les Dominicains de Rennes. Prêche par le frère Xavier Loppinet, Prieur du Couvent Sainte Anne.

2) Marche Pèlerine : Réflexion sur la vocation propre à chacun des monastères «Contemplation et Service, Amour et Charité ». Disciples missionnaires aujourd’hui.

Parcours : – Départ ( 9 h. 30) : Chapelle du Carmel, (Regroupement dans la cour du monastère) Trajet ( 40 mn ) : Jardin du Carmel, ( Halte lieu de la prédication de St Vincent), Rue Louis Le Guennec, Venelle des Ursulines, Rue Creach Joly, Rue des Vignes, Couvent des Dominicains : (Passation des Reliques des Trégorois aux Morlaisiens ) – Départ ( 10 h.15) : Couvent des Dominicains, (Regroupement Place des Jacobins) Trajet (1 h.30) : Place des Jacobins,Venelle des Halles, Place de la Duchesse Anne, Grande Rue, Rue du Pont Notre Dame, Place des Otages, (Halte salutation à St Melaine, Passation des Reliques des Morlaisiens aux Léonards), Place Cornic, Place Charles de Gaulle, Quai de Léon, Allée St François, Chemin de hallage, Sentier de randonnée, ( Halte salutation à Notre-Dame de Ploujean), Entrée dans le parc de St François. (Chant : Magnifique est le Seigneur. ) – Arrivée ( 12 h.) : Chapelle St Jean du monastère Notre Dame de la Victoire (Accueil, remise des Reliques à la Communauté des Augustines Hospitalières. )

3) Final : – Chapelet ( 12 h. 15) – Pique-nique familial. – Après-midi : Conférence ” Disciples- Missionnaires aujourd’hui avec St Vincent Ferrier”, par le frère Xavier. Loppinet du Couvent de Rennes. Durée : 1h.00 environ. – Célébration : Vénération des reliques et Vêpres.

Du 19 mai au 26 mai : Monastère Notre Dame de la Victoire, présentation des Reliques de Saint Vincent Ferrier à la dévotion des fidèles, avec exposition ”sur sa spiritualité” du Diocèse de Vannes. ( Chapelle St Jean ouverte de 9h. à 17 h.)

Un saint pour temps de crise

Est-ce que saint Vincent Ferrier a quelque chose à nous dire aujourd’hui ? Voilà 600 ans qu’il est dans la vision de Dieu, et il me semble que trois rayons de sa gloire peuvent venir nous réchauffer. Oui, ce frère prêcheur du Moyen-Âge finissant, déchiré par le schisme et une guerre centenaire, miné par la décadence philosophique qui engendra la Réforme, a un message très actuel pour aujourd’hui. Tout simplement parce que notre monde post-chrétien et post-moderne est éminemment temps de crise comme le sien. Vincent est ange du jugement. Au lieu de gémir sur les malheurs des temps, il soulève, du dedans, la tristesse d’un monde mauvais, par l’annonce d’une bonne nouvelle éternelle (Ap 14, 6). Il rappelle sans se lasser que l’absurde ne triomphe que si nous acceptons de nous laisser séduire, que le mal est vaincu par la lumière dans les cœurs qui attendent le Christ. Craignez Dieu et rendez lui gloire, car voici l’heure du jugement (Ap 14, 7). Vincent a prêché les grandes vérités qui nous bouleversent et ouvrent dans nos âmes, par le saisissement des immenses perspectives eschatologiques, les sources de la pénitence et les chemins de l’amour. N’avons-nous pas besoin que le tonnerre de cette voix de prophète nous réveille, dans nos existences compliquées et pesantes dont est trop souvent absente la pensée de la vie éternelle ? Oui, le cri de Vincent nous juge sur l’amour, parce qu’il annonce l’Époux (cf. Mt 25, 6). Vincent est apôtre de chrétienté. Il a une conception totale de sa foi. À une époque où tout craque, où les pouvoirs temporels et spirituels ne s’entendent plus, où la naissance des antagonismes nationaux désagrège le corps de la chrétienté, où les hommes de la pensée perdent le sain réalisme de l’être, Vincent ne se résigne pas. Savant, nourri de Thomas d’Aquin, il enseigne sans relâche les clercs, conseille les princes, protège et convertit juifs et musulmans, apaise les querelles des cités. Devenu « légat du Christ », il jette toutes ses forces dans une gigantesque croisade pacifique, où, durant vingt ans, il sillonne l’Europe pour prêcher la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines. « Cette fameuse mission constitue l’un des faits les plus extraordinaires et les plus importants de l’histoire de l’Église » (Père Bernadot). La foi conquérante de Vincent fouette nos timidités, à l’heure où le profond désespoir de l’humanité contemporaine cache, « plus que nous ne le pensons, une silencieuse espérance qu’une chrétienté renouvelée pourrait constituer une alternative »(cardinal J. Ratzinger). Vincent est homme apostolique, à l’image de son père Dominique. Qu’est-ce à dire ? C’est un contemplatif dont le cœur parle aux hommes. Tous les jours, il marche sur les routes comme un pauvre, il chante la messe (« l’œuvre la plus haute de la contemplation », dira-t-il), puis il prêche. Et les grands et les humbles, accourus écouter le bonhomme Vincent, cet homme qui ne parle que de Dieu ou qu’avec lui, le sentent tout proche d’eux, le comprennent et l’aiment. C’est qu’il présente à tous, en même temps que l’Évangile de son maître Jésus, le miracle qui l’accrédite : lui-même, sa vie héroïque, son enthousiasme communicatif. Il est bien de ces hommes évangéliques qu’il a décrits dans son Traité de la vie spirituelle, « très pauvres, très simples et très doux, ne pensant qu’à Jésus, ne parlant que de Jésus, ne goûtant que Jésus et Jésus crucifié ». Se mettre au contact de l’âme de Vincent, c’est se laisser envahir de cette soif apostolique qui consumait son cœur, et dont on retrouve l’écho dans la prière embrasée de Montfort. On est confondu, n’est-ce pas, devant la confiance de ces saints en la grâce divine. C’est tout simplement qu’ils croient à l’Évangile. Qu’est-ce qui nous empêche d’en faire autant, pour obtenir du Cœur de Jésus, par Marie, les artisans de la Nouvelle Évangélisation ?

 

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