Cet article reprend un passage de l’ouvrage LITURGIA par l’abbé Aigrain, publié en 1935. Voici la seconde partie d’une série complète concernant les Liturgies celtiques, que vous découvrirez sur votre blog préféré au fil des semaines à venir. L’ensemble de la série se trouve dans la rubrique « Liturgie ».
On n’est renseigné que d’une manière fort imparfaite sur la formation des liturgies insulaires, ainsi que sur les époques auxquelles se sont produites les influences continentales qu’elles ont manifestement subies. Un traité anonyme du VIIIè siècle, qui prétend rendre compte de la genèse du cursus Scottorum, renferme de telles erreurs historiques, qu’il y a lieu de n’accepter qu’avec la plus grande réserve les informations qu’il apporte sur le developpement de la liturgie des Scots (1).
On place aussi au VIIIème siècle la rédaction d’un écrit intitulé Catalogus sanctorum Hiberniae secundum diversa tempora, qui fournit incidemment quelques menus renseignements sur l’histoire des liturgies celtiques (voir Lit. Celt. col 2991-2993).
On peut croire que c’est à partir du VIIè siècle, époque à laquelle l’Irlande du sud adopta la Pâque romaine, que la liturgie irlandaise commença à s’enrichir d’éléments romains. A apprécier ces questions d’origines l’iturgiques, d’après les rares textes historiques dont nous disposons, il semble bien, tout compte fait, que ce soit la Gaule qui exerça la première et la principale influence sur la formations des liturgies insulaires, et que l’Eglise bretonne de Galles agit, à son tour, assez puissamment sur le développement des rites irlandais. L’étude intrinsèque des textes liturgiques ne conduit pas à une conclusion différente.
à suivre…
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(1) Voir Lit. Celt., col 2990-2991 : W.Levison, Bischof Germanus von Auxerre und die Quellen zu seiner Geschichte, dans Neues Archiv, 1903, p. 150.