Pascal Lamour, l’électro-chaman désormais bien connu, vient de sortir son nouvel opus, dans les bacs depuis le 8 octobre.
Un voyage fantastique vers l’essentiel
Dans la tradition des Celtes, et particulièrement en Bretagne, l’autre monde est partout. Cet univers intègre les êtres vivants en les reliant aux héros, aux dieux et aux esprits des disparus. Il est possible d’aller le visiter grâce aux passeurs, dont les récits nourrissent nos inspirations depuis des siècles. Mon seizième album est comme un témoin de ces traversées : les traditions, les incantations, les rêves et les songes, les sentiments amoureux, les pleurs et les regrets, les combats et la liberté… Une chevauchée fantastique où l’inspiration n’a plus de continent, mais tente de joindre l’universel.
« L’avenir aura besoin de tous les sages »
L’album est, nous dit le musicien breton, un voyage intérieur qui s’inscrit dans une forme d’urgence, pour provoquer un brusque passage vers l’autre monde. Les textes sont en français, en breton et sont parfois de pures inventions chamaniques.
Les instruments acoustiques viennent soutenir et magnifier l’électronique pour proposer un éventail de 15 titres, du plus trad. au plus actuel, avec des musiciens de la nouvelle scène de Bretagne.
Les percussions et la batterie complètent les bases rythmiques : la terre. Les saxos, la trompette, la bombarde et les flûtes nous entraînent vers le ciel ; et les voix, la harpe et la vielle unissent les trois mondes. Trois parties, terre-eau-ciel, comme corps-esprits-âme.
Notre avis
On aurait pu imaginer un passage vers l’autre monde d’un tout autre style musical, mais on se fait à l’écoute de ce seizième album surprenant pour un tel thème. Fidèle à lui même dans l’alliance (parfois osée) du traditionnel et de sons qui ne sont pas sans rappeler la période Arkan, l’artiste livre sa vision d’un passage vers l’Autre Monde mais nous noterons aussi cet accès donné à un autre monde, plus proche. En effet, Si les deux dernières années moroses conduisent à une tristesse sociétale qui ne cesse de se faire ressentir, l’album lumineux – qui inclut notamment des titres de ses disques Paper Lanterns et Le souffle de l’Awen, nous accompagne dans ce nouveau monde post-covid avec une fraîcheur printanière qui nous invite à accrocher nos rêves au firmament. Et pour ce faire, il s’est entouré de musiciens de talent (y compris Raphaël Chevalier, guitariste qui est passé vers l’autre monde en 2017), musiciens qui cisèlent avec lui l’écrin d’une musique du futur qui plonge ses racines dans la matière de Bretagne. Cet album, comme souvent chez Pascal Lamour, apporte un peu de lumière dans les ténèbres. A découvrir donc sans tarder.