
La Toussaint, c’est une fête qui nous parle du Paradis, mais c’est également une solennité qui nous ramène à nos racines, à notre terre natale, et à ceux qui nous ont précédés sur ce chemin de vie. A tous ceux qui, d’hier à aujourd’hui, sont l’Eglise. En Bretagne, et le Diocèse de Quimper & Léon le souligne fort à propos cette année en mettant en avant les saints bretons, nous avons la chance de célébrer cette fête avec des figures locales qui nous invitent à une profondeur et une authenticité qui nous relie plus particulièrement à cette communion des saints.
En effet, la période de la Toussaint est une occasion donnée de nous souvenir de nos ancêtres, de nos parents, de nos amis et de tous ceux qui nous ont accompagnés dans notre vie. De les remercier pour tout ce qu’ils nous ont donné, pour tout ce qu’ils nous ont enseigné, et pour tout ce qu’ils nous ont transmis de leur cœur et de leur âme, à la suite des saints. Tous nos disparus sont en quelque sorte aux racines de notre existence, et c’est en prenant soin d’elles, de ces racines qui remontent à nos origines, que nous pouvons grandir.
La Toussaint est ainsi l’occasion de nous souvenir du millier de saints que la Bretagne porte en elle (sans compter tous les inconnus), des hommes et des femmes qui ont vécu en Armorique et ont laissé derrière eux un héritage de foi, d’espérance et de charité, dans les pas du Christ Jésus. Ils ont été et restent encore aujourd’hui des exemples pour nous, des modèles à suivre, et des sources d’inspiration pour notre vie quotidienne. Nous nous en souvenons à chaque pardon que nous célébrons, dans chaque chapelle que nous croisons au fil des chemins bretons, comme une invitation à lever les yeux vers le ciel au moins une fois l’an.
La période de la Toussaint, portant nos regards vers les tombes de nos anciens, est un appel à orienter nos yeux vers la promesse de la vie éternelle. Nous ne cessons jamais d’être éternels dès notre conception, et en cela notre vie éternelle débute dès ici-bas. C’est pourquoi ce triduum débutant dès les vêpres de la veille de la Toussaint et se clôturant avec ce jour dédié à nos morts (2 novembre) nous rappelle que nous sommes tous liés par cette communion des saints, cette communion entre l’Eglise militante, l’Eglise souffrante et l’Eglise triomphante, cette communion qui nous rappelle qu’au-delà des frontières de la mort, nous sommes tous frères et sœurs en Christ, et que nous sommes tous appelés à vivre ensemble sur la Terre – cette Vallée des Saints en devenir- les prémices du Paradis, dans la paix et la fraternité, avec la croix glorieuse à l’horizon. Difficile à percevoir dans une période où tout vacille, mais ne sommes-nous pas chacun des pèlerins d’espérance ?
Meuleudi deoc’h, Aotrou Doue, ‘vid an holl zent,
Sent a-wechall, sent a-vremañ;
‘N em gavet int ‘n or raog er gêr:
Ra ziskouezint deomp holl an hent.
Gouel an Hollsent santel deoc’h ! Belle et sainte fête de la Toussaint à vous !
« `
« Meuleudi deoc’h, Aotrou Doue, ‘vid an holl zent,
Sent a-wechall, sent a-vremañ;
‘N em gavet int ‘n or raog er gêr:
Ra ziskouezint deomp holl an hent. »
Ce magnifique cantique breton moderne (texte Job an Irien, musique Mikael Skouarneg) a été choisi
en final de la messe de la Toussaint, ce 1er novembre 2024, en l’église de Carhaix/ Karaez (Penn-ar-Bed).
On peut en retrouver le texte complet (les 3 couplets en breton – graphie skolveuriek – , traduction en français, et partition musicale) dans l’ouvrage :
MUZIKOU
KANTIKOU
BREZONEG
a-viskoaz hag a-vremañ,
(Recueil de partitions
De cantiques bretons
De toujours et d’aujourd’hui
Embannadur neveseet ha kresket)
publié aux éditions du Minihi Levenez en ce printemps 2024. (contact: revue.minihi [at] gmail.com)
Cet ouvrage (grand format, couverture cartonnée, reliure à spirale) fait partie d’un ensemble comportant deux tomes analogues vendus ensemble.
L’autre tome est intitulé
MUZIKOU
KANOU HA SALMOU
AN OVERENN
(Recueil de partitions
Chants et Psaumes
Pour la messe)
L’ensemble est fourni avec une clé USB, permettant d’apprendre les airs proposés.
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Le prix, justifié par le faible tirage et la fabrication, en fait un outil plutôt réservé aux paroisses (auxquelles il rendra d’immenses services) ou aux personnes spécialement intéressées par la liturgie bretonne contemporaine, sa beauté remarquable, sa capacité à aider et accompagner la prière collective (messes notamment). En regard de cela, l’investissement en vaut largement la peine. Avec cette publication, très attendue, les éditions du Minihi Levenez rendent un service inappréciable à la Bretagne. Bravo et merci pour la ténacité mise en oeuvre pour parvenir à un tel aboutissement.
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Gwelloc’h n’eus ket evit an overennoù e brezhoneg (hag e galleg ivez). Mersi braz d’an embannadurioù Minihi Levenez evit ar pez-mell labour-mañ, ken pouezus evit lakaat brezhoneg ha braventez ha speredelez e-barzh hon ilizoù …