Elle mit au monde son fils premier-né !

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Le Père Philippe invite les lecteurs d’AR GEDOUR à entrer dans l’intimité de la Sainte Famille, en cette période de Noël, en méditant les lectures de la nuit de Noël.

« Elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire. » (Luc, 2, 3).

Les lectures de la nuit de Noël font résonner la bonne nouvelle de la naissance du sauveur. Marie met au monde son premier né dans la simplicité de la grotte de Bethléem. Elle partage avec Joseph ce moment si secret, si personnel, si réservé à la mère. Moment où seul les plus proches peuvent assister.  Nos frères orthodoxes fêtent la naissance de Jésus à l’Epiphanie, c’est-à-dire lorsque sa naissance est révélée au monde, Jésus « Lumière des nations » : La visite des mages, l’annonce de sa naissance au monde politique de Jérusalem et aux prêtres est déjà un acte public. 

Autrefois, dans la liturgie de l’Eglise catholique la naissance de Jésus était aussi fêtée le 6 janvier àcrèche noel l’Epiphanie, jour de la manifestation de Jésus au monde. On comprend que le jour même de l’accouchement et de la présentation de la naissance d’un enfant soit réservé à la famille intime, aux proches ; puis, quelques jours après, lorsque la mère s’est remise, on le présente à tous, à la famille élargie, aux voisins… pourquoi l’Eglise a choisi de mettre en lumière le jour même de la naissance, le 25 décembre ? Derrière cette décision liturgique il y a un sens caché : un nouveau regard porté sur les chrétiens. Nous sommes invités à participer à l’intimité de la Sainte Famille, le jour même où Jésus entre dans ce monde ; le jour même où Marie et Joseph contemplent leur  Dieu-enfant,  ce bébé si fragile. 

C’est une manière de nous inviter à entrer dans l’intimité même de la Sainte Famille. Nous ne sommes plus considérés comme des gens extérieurs à la Sainte Famille, nous sommes membres de cette même famille. Nous sommes comme ces pauvres petits pasteurs, associés à leurs privilèges : entrer dans le moment même des premiers jours, comme les petits bergers de Bethléem. C’est une nouvelle espérance à laquelle l’Eglise nous invite : nous recevoir comme fils du Père, membres à part entière de la famille de Dieu, membres à part entière de la Sainte Famille.

Sachons recevoir et profiter de ce nouveau regard, surtout si nous nous sentons, en ces jours, plus seuls, peut-être même sans famille. Nous avons notre nouvelle famille, celle de Marie et Joseph, celle de Jésus et de notre Père du ciel. En ces jours, elle nous accueille pleinement dans son intimité, dans sa joie et dans sa paix. Joyeux Noël !

 

Photo Ar Gedour : crèche exposée à Guiscriff en 2013

À propos du rédacteur Père Michel Viot

Prêtre catholique du Diocèse de Blois, ancien pasteur et évêque luthérien, ancien franc-maçon, il a été aumônier de prison, vicaire épiscopal du Diocèse de Blois puis aumônier militaire chargé des anciens combattants. Il est aujourd'hui au service du Diocèse de Paris. Rédacteur occasionnel pour le blog breton Ar Gedour, certains des articles de son blog sont aussi parfois repris avec son aimable autorisation.

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