Depuis maintenant un an, une messe est célébrée selon la forme extraordinaire du rit romain à la chapelle saint Christophe de Lorient., Il ne faut pas la confondre avec l’église N.D de Bonne Nouvelle (proche de la gare) qui est depuis le Second Empire le siège de la paroisse.
Une messe en latin, breton et français
La messe est célébrée- sauf exception- tous les deuxièmes dimanches de chaque mois (sauf pour le moment en juillet et août) par le recteur (en fait, dans les grandes villes, on dit curé, même en Bretagne) de la paroisse saint Christophe de Kerentrec’h qui est desservie par les prêtres de la communauté saint Jean.
La messe est célébrée en latin – en principe langue de l’Eglise latine – chantée en grégorien avec des pièces simples, accompagnée au son de l’harmonium avec aussi des cantiques en français; Les lectures sont dites en français et des feuillets ainsi que des livrets sont mis à disposition des fidèles qui connaissent peu ou pas la forme extraordinaire du rit romain ou n’ont pas de missel.
Le breton a bien entendu sa place : chaque mois, un cantique breton est chanté. Si l’assistance est encore modeste, elle est en revanche très jeune avec beaucoup de familles et d’enfants.
La chapelle Saint-Christophe, un patrimoine à découvrir
Cette jolie chapelle du XVIème siècle est avec le tout proche château de Tréfaven le plus vieil édifice de Lorient, ville « nouvelle » qui ne fut fondée qu’en 1699 pour servir de siège à la Compagnie des Indes. De plus, Lorient a été ravagée par les bombardement alliés lors de la Seconde Guerre mondiale et il ne reste que peu de choses de l’ancienne ville.
La chapelle saint Christophe est donc bien antérieure à la fondation de la ville et est un des derniers monuments anciens qui y subsistent, elle a aussi souffert pendant la guerre, a été entièrement brûlée, et il ne restait alors que les murs. Elle a été amoureusement reconstruite après la guerre, et même si son décor est un peu dépouillé et minéral, les vitraux et les volumes apportent une incomparable note de chaleur et de couleur au lever du soleil. Elle est bâtie sur un éperon rocheux qui surplombe la rivière du Scorff, au lieu-dit de Kerentrec’h : la ville du passage -en trec’h en breton vannetais – car bien avant la construction du pont saint Christophe, c’était le lieu le plus commode pour passer le Scorff entre Caudan et Ploemeur. Les communes de Lanester et de Lorient sont en effet des démembrements des anciennes immenses paroisses de Caudan et Ploemeur.
Depuis des siècles, des passeurs faisaient la navette sur leurs canots entre les deux rives du Scorff, le pont le plus proche étant à Pont-Scorff. Ce passage, s’il était facilité par la faible distance à cet endroit entre les deux rives, restait néanmoins un lieu dangereux en raison des traîtres courants et des marées.
C’est pourquoi depuis des temps immémoriaux, Kêr-en-trec’h a été voué à saint Christophe, le passeur par excellence, qui porta l’Enfant-Jésus sur ses solides épaules en traversant une rivière. Il manqua alors de s’enfoncer dans l’onde, car l’enfant qu’il portait avait lui-même sur les épaules le fardeau de tous les péchés du monde… C’est pourquoi lors du pardon de saint Christophe à Lorient – tous les premiers dimanches de mai-il y a traditionnellement une bénédiction des enfants. Par extension, saint Christophe est aussi le saint patron des automobilistes et des voyageurs car il aidait ces derniers à accomplir leur périple en les portant sur ses solides épaules.
La chapelle saint Christophe de Kerentrec’h est donc un lieu chargé de symbolique et de mémoire depuis des siècles.
En pratique
Sur le plan pratique, la messe est à 10h30. Il est recommandé de se garer le long du Scorff, car l’impasse qui mène à la chapelle est réservée aux riverains.
- 10 décembre / dek a viz an avent
- 7 janvier / seih a viz genver
- 11 février / unnek a viz hwavrér
- 11 mars / unnek a viz meurh
- 8 avril / eih a viz émbrél
- 13 mai / trizek a viz mae
- 17 juin / Seitek a viz mehewen
Je viens de « dévorer » le livre « J’ai tant pleuré sur ma Bretagne » ! Quelle découverte ! Quel homme Monsieur Perrot et quelle décadence depuis ! Merci encore à l’auteur
d’avoir si bien dressé le portrait d’un vrai prêtre, d’un saint martyr et d’un si grand défenseur de la Bretagne.
Cordialement
Daniel YVON