Le Père Jean Le Dorze était de ces hommes attachés à leur langue natale, amoureux de la langue bretonne. Il aimait beaucoup chanter avec sa belle et profonde voix. Lorsqu’il était vicaire à Plouhinec, il avait développé une chorale bretonne en lien avec le Bleun-Brug (il avait d’ailleurs organisé des rassemblements locaux du Bleun Brug à Plouhinec), contribuant à mettre en place un recueil de cantiques bretons avec l’Association Santez Anna Gwened, structure et chorale oeuvrant à la sauvegarde et à la promotion de la liturgie en langue bretonne, dont il fut le fondateur et le premier président. Il deviendra missionnaire diocésain de 1960 à 1971, avant d’être nommé curé du doyenné de Gourin pendant sept ans. Il rejoindra ensuite Locminé de 1978 à 1981, et deviendra ensuite recteur de la basilique de Sainte Anne d’Auray de 1981 à 1997, se donnant entièrement pour la vie de la basilique.
Très érudit et d’une grande écoute, cet homme discret et très apprécié avait été ordonné prêtre en 1949 à la cathédrale de Vannes, et ne manquait pas de célébrer une messe en breton lorsqu’on le sollicitait. C’est d’ailleurs lui qui fera répéter la phrase en breton que le pape Jean Paul II prononcera lors de sa venue au sanctuaire de Sainte Anne d’Auray.
Chanoine titulaire du chapitre de la cathédrale de Vannes depuis 1997 et doyen du chapitre depuis la mort de Mgr Mahuas en 2011, le Père Jean Le Dorze est donc décédé lundi dernier à l’âge de 92 ans, et ses funérailles ont eu lieu hier à Sainte Anne d’Auray, où il aura certainement eu droit aux cantiques bretons qu’il aimait tant. La Bretagne perd l’un de ses rares prêtres attachés à la langue bretonne et pour qui célébrer en breton n’était pas un problème. Prions pour le repos de son âme, mais aussi pour que nous puissions avoir des jeunes prêtres … bretons.
Joé, peoc’h ha leuiné d’e ené !
Le chanoine le Dorze, sous des dehors abrupts voire autoritaires avait malgré son caractère très fort -ur penn kalet ag ar vro – une grande bienveillance et beaucoup de bonté pour tout un chacun ainsi qu’un grand esprit de service pour le diocèse et la Bretagne. On lui doit aussi un zèle inlassable our la promotion du culte de saint Vincent Ferrier
Peah ha diskuéh d’é énéan !