Philippe Abjean, fondateur de la Vallée des Saints, vient de se retirer de son poste de président de l’association de la Vallée des Saints, suite à des désaccords profonds sur des choix de gestion de ce qui est devenu l’une des principales destinations touristiques bretonnes. Il reste cependant membre de droit du conseil d’administration tels que le prévoient les statuts. Elie Guéguen, vice-président, laisse aussi place vacante en restant administrateur, tout comme Gilles Guymare, président de Terre de Granit, la SAS filiale de la Vallée des Saints, ce qui laisse perplexe sur la gravité de la situation.
Une démission pour un électrochoc
La presse s’était fait écho de certains rebondissements au fil du développement de la Vallée des Saints et des désaccords divers. Mais l’abscès semble profond aujourd’hui : les trois dirigeants, évoquant un déficit chronique de la SAS menaçant à terme l’association de la Vallée des Saints, ont fait le choix de se retirer de leurs fonctions en espérant provoquer un électrochoc. En attendant une nouvelle assemblée générale, c’est Dominique Budet, chargée depuis deux ans de la médiation culturelle, qui prend la suite de Philippe Abjean par intérim. Juriste, titulaire d’un certificat universitaire en droit canonique, elle a été enseignante, directrice d’établissements en Ile de France, Normandie et dans la Région Sud au sein de l’enseignement catholique.
Ce projet, confie Philippe Abjean, consistait à en faire un lieu de transmission d’une histoire, celle de la Bretagne des commencements et d’une culture populaire à travers sa légende dorée. A en faire aussi un lieu de transgression artistique. La troisième finalité était d’en faire un lieu de transformation d’où l’on ne reparte pas tout à fait tel qu’on y est arrivé.
Il est à espérer que sans Philippe Abjean à la tête, la Vallée des Saints puisse tout de même garder l’esprit de l’intuition initiale sans succomber aux sirènes du marché. Le souhait de faire payer le parking aux visiteurs avait été évoqué, mais ce choix contraire aux engagements des fondateurs d’un modèle financier gratuit provoquerait une entrée payante de fait. Les statues pourraient passer de 15000€ à 17500€, mais tout cela relève de la cuisine locale. Il n’est pas de notre ressort de commenter la gestion du site même si les éléments dont nous avons eu connaissance sont préoccupants, mais il est de notre devoir de tirer la sonnette d’alarme sur un dévoiement possible auquel Ar Gedour – soutien de cet initiative depuis longtemps – est attentif : le glissement du nom de Vallée des Saints vers le terme Vallée des Géants et le choix d’intégrer un Mo’ai sur la Tossen laissaient déjà planer une certaine inquiétude sur l’avenir, sans oublier une hagiographie parfois hasardeuse laissant place à une mythologie faisant fi des recherches historiques récentes et sérieuses.
Qu’en est-il de l’âme de la Vallée des Saints ?
La matière de Bretagne mérite mieux que de se soumettre à l’argent. La course à l’original et à l’improbable statue est l’illustration d’une aberrante régression matérialiste qui reviendrait à confondre la restauration de Notre-Dame de Paris avec la construction d’une nouvelle cité des halles. Or la Vallée des Saints vaut bien mieux qu’un avenir Disney-granit. Dépourvue de son âme, la Vallée des Saints ne serait plus qu’un parc d’attraction, une expo monumental à ciel ouvert qui, perdant sa raison d’être, ne sera plus qu’une curiosité qui sera peu à peu délaissée. Car les gens ont aujourd’hui besoin de transcendance, de durable, d’humain. Veut-on que dans un millier d’années, si les statues sont encore là, on dise en se demandant ce que sont ces mégalithes : « ils ont sacrifié l’éternité pour un peu de blé… » ?
Quand on s’écarte de l’intuition initiale, on se perd et on se divise en perdant de vue l’essentiel.
Le communiqué de presse de la Vallée des Saints précise que la nouvelle équipe va s’attacher à définir un plan stratégique avec tous les acteurs et les parties prenantes de la Vallée des Saints pour la prochaine décennie, en préservant les valeurs des fondateurs. Ces valeurs, Philippe Abjean en parlera dans un ouvrage à paraître dans quelques semaines, rappelant quelle était sa vision de ce projet unique dans lequel il ne se reconnait plus. Le propre d’une valeur est de se dévaloriser si elle n’est plus que sa propre référence. Que deviendront donc ces valeurs en gommant la dimension chrétienne du projet initial ?
Un héritage pour l’avenir
Aux sources comme au sommet, la Vallée des Saints est une mise en scène celtique de la foule immense des saints de l’Apocalypse. Sans la dimension spirituelle, les visions culturelle ou économique seules n’ont aucun intérêt, ou sinon il eut fallu ne pas utiliser les saints comme faire valoir ! Lorsque des statues étaient élevées, et même lorsque de simples mégalithes étaient levés, cela partait d’un culte. Il s’avère qu’ici, on se réclame des saints, mais on se dégage de l’aspect religieux pour ne pas heurter les sensibilités. Quand on s’écarte de l’intuition initiale, on se perd et on se divise en perdant de vue l’essentiel. Perdre l’intuition initiale conduira inéluctablement à instrumentaliser l’effet, ici l’érection des statues, au détriment d’une cohérence harmonieuse qui exalterait tout à la fois le passionnant passé et ce que ce passé, cet héritage, permet d’appréhension de l’aujourd’hui, ce qu’il permet d’envisager « bretonnement / celtiquement » l’avenir.
Osons donc croire que la stratégie de développement de ce site qui draine plus de 350 000 visiteurs par an ne subira pas les assauts de Mammon, tombant alors dans ce qu’Alan J. Raude déplorait déjà alors que la Vallée des Saints n’était encore qu’une idée, et dans ce que nous soulignions en 2013.
Il serait absolument regrettable voire inconvenant de céder à la convenance politique qui veut égorger notre Culture Occidentale en la vidant de son Histoire avec son prêt-à-penser-unique. Cette volonté de lapidation à tout va est une dhimmitude de ce progressisme machiavélique de déchristianiser notre Occident chrétien, dont la Bretagne fait bien partie. C’est un cancer rampant dont une métastase cérébrale veut débaptiser La Vallée des Saints.
Quant à faire payer l’entrée de La Vallée des Saints cela apparaît comme un simple bon sens, on n’est plus au temps des cueilleurs marcheurs. La Propriété dans tous les sens du terme doit être respectée et défendue.
Quand la noblesse d’âme, qui n’est _justement_ pas à vendre pour autant, sombre dans une pudibonderie contre-productive elle se livre dramatiquement aux charognards.
Je souhaite une belle éternité à La Vallée des Saints.
Et qu’en sera t il du tro breiz ??
je souhaite transmettre à monsieur Philippe Abjean mon admiration pour ce qu’il a créé qui est un absolu hommage au peuple breton à sa langue, à sa culture, à ses coutumes ses croyances et son attachement à sa religion . La noblesse du lieu doit rester intacte dans sa dimension chrétienne et ne laisser aucune concession aux minables tentatives de récupération mercantile qui ferait perdre tout sens à ce lieu sublime.
A transmettre également à ses collaborateurs ma reconnaissance.
mfPorcher
La Vallée des Saints ? cacher ce saint que je ne saurais voir car co-noté Chrétien Catholique.
La vallée des géants ? pourquoi pas s’annoncer suppôt de SLEEPING GIANTS.
Ce n’est pas en faisant participer les visiteurs par un droit d’entrée que La Vallée des Saints deviendrait une vallée Walt Disney, il faut être sérieux.
La Vallée des Saints, une Remarquable Idée dans le processus de superbes réalisations artistiques en re-Connaissance de la Culture Bretonne.
Merci Monsieur Philippe Abjean pour Cela, mais veillez à ne pas mettre en danger votre belle Oeuvre par une stratégie périlleuse déconnectée ou par la main-mise d’un serpent rampant « laïcardisant » qui, là, pourrait y glisser en héro géant quelque dix-sept-cent-quatre-vingt-neuf-sanguinaire.
Nos moines ne vendent-ils pas leurs produits et ne demandent-ils une participation à chacun dans une retraite spirituelle sans se compromettre en Disneyland.
Avec tout mon respect,
Concernant le départ de M. Philippe Abjean : Il va de soi cher monsieur Abjean qu’au vu de la situation actuelle, ça n’est certainement pas à vous de quitter la Vallée des Saints, en vous retirant poliment comme si vous étiez coupable de quelque chose. Mais c’est bien à ceux ou à celles qui n’ont rien compris à l’esprit dans lequel vous œuvrer avec d’autres depuis le début, de céder promptement leur place à des gens un peu plus compétents. Si l’entreprise les dépasse à ce point, on pourrait fort gentiment dans un premier temps leur conseiller d’aller spéculer ailleurs. Concernant votre désintéressement maintenant, c’est bien sur votre intuition qui est la bonne. Et bon nombre de bretons la partagent avec vous.
En conclusion : S’il s’avère que des sectateurs de Mammon sont vraiment à l’œuvre pour tout pervertir de l’intérieur, et refusent de comprendre le message que vous leur envoyé, alors soyez convaincu cher monsieur qu’il n’existe qu’une seule réponse valable à leur faire, afin de reprendre prestement le contrôle de la situation : Faîtes vous un fouet avec des cordes, et sans tarder hâtez-vous de chasser tous ces mercantiles crapuleux avant qu’ils ne dénaturent tout ! Avec les mammonites il n’y a pas cinquante manières d’agir. Alors action !
Petite vidéo qui illustrera fort bien mon propos en image :
https://www.youtube.com/watch?v=Rpg1FbaRFTs
J’espère pour ma part que Philippe Abjean reprendra la direction de la Vallée des Saints et que celle-ci n’accueillera que des saints bretons (ou naturalisés). Libre à certains de créer ailleurs une vallée des géants de pierre ou de bois. Il y a de la place pour tout le monde.
Par contre cela ne me choquerait pas que l’on vende – comme à Cordes je crois – un autocollant qui autorise le stationnement pendant toute l’année civile. Il devrait être à un prix raisonnable pour les voitures et pourrait être un peu plus cher pour les bus.
J’espère pour ma part que Philippe Abjean reprendra la direction de la Vallée des Saints et que celle-ci n’accueillera que des saints bretons (ou naturalisés). Libre à certains de créer ailleurs une vallée des géants de pierre ou de bois. Il y a de la place pour tout le monde.
Par contre cela ne me choquerait pas que l’on vende – comme à Cordes je crois – un autocollant qui autorise le stationnement pendant toute l’année civile. Il devrait être à un prix raisonnable pour les voitures et pourrait être un peu plus cher pour les bus.