[PLANTES DE BRETAGNE] Les menthes

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Après la camomille noble, Ar Gedour vous permet d’en savoir plus sur les menthes. Cette nouvelle rubrique voit le jour sur Ar Gedour grâce à l’arrivée d’un nouveau venu dans l’équipe, qui nous fera découvrir les plantes que l’on peut retrouver en Bretagne. Les conseils contenus dans cet article sont purement informatifs et ne se substituent pas à l’avis d’un professionnel de santé pour toute pathologie ou symptôme manifeste et ne sauraient engager son auteur ni la rédaction d’Ar Gedour pour tout retard de diagnostic médical ou d’effet indésirable.

La menthe est tellement prolifique qu’elle ne se raconte qu’au pluriel. Pensez-vous, elles se croisent si facilement qu’au sein de son genre « Mentha » on compte environ 600 espèces ! Allons donc voir cela de plus près.

Appartenant à la famille des lamiacées, tout comme la sauge ou le thym, les espèces de menthe les plus fréquentes sont : M. des champs (Mentha arvensis), M. sylvestre (Mentha sylvestris), M. poivrée (Mentha x piperita), M. pouliot (Mentha pulegium), M. verte (Mentha spicata). Toutefois c’est la menthe poivrée qui retient le plus l’attention en raison de ses propriétés médicinales. C’est la plante du système digestif par excellence.

En Bretagne la menthe peut se nommer : bent, ment Ki, louzaouen ar skevent, ment prat.

Description.

C’est une plante vivace à la tige carrée, particulièrement robuste et vigoureuse aimant plutôt le soleil et l’humidité. Elle se caractérise par son odeur aromatique rafraichissante de menthol (excepté la menthe verte). Si vous ne lui prélevez pas régulièrement quelques tiges elle deviendra vite envahissante. Ce sont les feuilles qui s’utilisent pour leurs propriétés culinaires et médicinales. Il est préférable d’effectuer votre récolte le matin pour profiter pleinement de son arôme. Coupez la tige juste au-dessus de deux feuilles. Vous encouragerez ainsi la plante à se ramifier et à produire de nouvelles feuilles.

 

Origine.

On rapporte que lorsque Hadès tomba amoureux de la nymphe Mintha, sa femme Prospérine, très jalouse de la beauté de celle-ci, transforma Mintha en une plante odorante qui portera son nom.

De façon plus documentée, elle trouverait son origine au proche orient (Chypre, Syrie, Liban) et au Sud-Est de l’Europe (Grèce, Albanie), par la suite les menthes se sont implantées dans de nombreux pays tempérés et bien entendu en Bretagne où elles poussent sans difficulté. Les Assyriens et les Babyloniens les consommaient déjà pour lutter contre la paresse de l’estomac. Les anciens avaient remarqué la présence de nombreuses variétés dans le genre Mentha. De nombreuses formes intermédiaires, d’origine hybride, rendent la classification difficile. A ce titre, l’histoire de la menthe poivrée est intéressante. Au XVIIe siècle, un botaniste anglais découvre dans une culture de menthe verte, une variété qu’il nomme menthe poivrée, hybride de la menthe aquatique et de la menthe verte. C’est pour cela que les botanistes ajoutent un x dans le nom latin de la plante entre le genre et l’espère. Cette espèce sera retenue par la pharmacopée européenne en raison de ses propriétés médicinales.

 

Propriétés.

La menthe, à des degrés divers en fonction de l’espèce, est : digestive (stimule la digestion), carminative (favorise l’expulsion des gaz intestinaux), antispasmodique (calme les spasmes musculaires), antalgique (calme la douleur), antiseptique et désinfectante, tonique et stimulante.

Indications.

En interne, elle aidera à lutter contre les maux et crampes d’estomac, indigestions, ballonnements, gaz, coliques, nausées, vomissements, intoxications gastro-intestinales. En cataplasme, elle soulagera les douleurs rhumatismales, migraines et enflures. En inhalation, elle soulagera rhumes, toux et bronchite.

Conseil d’utilisation.

En tisane : dans une tasse d’eau frémissante faire infuser pendant 10’ 5 à 6 feuilles fraiches taillées en petits morceaux ou  1 cuillère à café de feuilles sèches. On portera cette quantité à  2 cuillères à soupe pour 1L d’eau. Filtrer et boire jusqu’à 3 tasses par jour.

En cataplasme : faire tremper 2’ quelques feuilles fraiches de menthe poivrée dans de l’eau tiède puis les poser une dizaine de minutes sur les tempes en cas de migraines ou sur les articulations douloureuses en cas de rhumatisme.

En inhalation : mettre 20 à 30g de feuilles fraiches de menthe poivrée dans une petite casserole d’eau très chaude et respirer les vapeurs pendant 5’ à 10’ la tête couverte d’un linge.

Petit conseil : mâcher des feuilles de menthe permet de se purifier l’haleine.

Précautions d’emploi.

La menthe verte (Mentha spicata) est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants de moins de 7 ans en raison de la présence de carvone.

Huile essentielle (H.E.).

L’H.E. de menthe poivrée sera utilisée principalement par voie cutanée, sur les tempes en cas de migraine (mettre une goute sur le doigt et frotter ses tempes à distance des yeux) pour ses propriétés antalgiques. Diluée dans un l’huile végétale, elle pourra être appliquée en massages sur le ventre pour atténuer les problèmes digestifs. En interne, prendre une goute sur un support neutre (mie de pain, sucre…) pour ses propriétés de tonique digestif ou de tonique mental. En revanche elle est mal adaptée à une diffusion atmosphérique.

Précaution d’emploi de l’H.E.

Elle ne devra pas être utilisée de façon prolongée, de 5 à 7 jours maximum. Ne pas utiliser chez la femme enceinte et allaitante, chez les enfants de moins de 3 ans, chez les personnes épileptiques ou allergique à l’un des composants. Ne pas utiliser par voie interne en cas d’obstruction des voies biliaires, d’inflammation de la vésicule biliaire et de problème hépatiques graves.

Pour des conseils d’utilisation précis et individualisé je vous recommande de consulter un praticien de santé naturelle.

Les conseils contenus dans cet article sont purement informatifs et ne se substituent pas à l’avis d’un professionnel de santé pour toute pathologie ou symptôme manifeste et ne sauraient engager son auteur pour tout retard de diagnostic médical ou d’effet indésirable.

À propos du rédacteur Bertrand Guérin

Quarantenaire et fervent catholique, Bertrand Guérin est un officier à la retraite qui s’est reconverti dans les pratiques de santé naturelle. Titulaire d’un diplôme de naturopathie obtenu à la faculté libre de naturopathie de Dijon, il se spécialise dans les plantes médicinales. Il exerce au cabinet « la boite à aider » à Pontivy, plus particulièrement auprès des sportifs et des personnes en surmenage professionnel.

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Un commentaire

  1. Merci pour cet article très bien documenté.Pourriez vous faire un article sur Salvia officinalis qu’on trouve aussi beaucoup en Bretagne ?
    Merci d’ava

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