PMI (Pèlerinage Militaire International), LOURDES 17-20 mai 2018

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

pelerinage militaire internationalBien que je ne sois pas du tout militaire et que j’ai largement dépassé l’âge limite, ils ont bien voulu de moi et m’ont inscrit parmi eux au Pèlerinage Militaire international :  merci amis aumôniers prêtres et laïcs, gendarmes et bretons. Il faut dire que je les soutiens bien, et qu’à ce titre ils me considèrent comme un ami de l’aumônerie.

Ce n’est évidemment pas la 1° fois que j’irai à Lourdes, mais c’est bien la 1° fois que je participerai à un pèlerinage organisé !

La 1° fois c’était il y a 60 ans, j’avais 12 ans, à l’issue d’un camp organisé pour la 4° division, classes de 6° et 5°, du collège Sainte Croix du Mans sous l’égide du Père Debains, sj – que nous avions forcément surnommé « Slip » – au lac d’Artouste aux pieds du Pic du Midi d’Ossau que nous avions escaladés jusqu’au sommet ! À la rentrée suivante le Père Debains nous avait quittés pour le collège Libermann à Douala (Cameroun).

La seconde fois, c’était 10 ans plus tard, en juin 1968, avec mon frère Jean Paul, pendant que  nos camarades de fac et d’école faisaient la « révolution ». La 2CV paternelle nous avait emmené jusqu’aux pieds de la Sainte Vierge là où se concentrent tant de malheurs et de difficultés humaines. Nous étions jeunes et peu conciliants comme on peut l’être à 22 ans.

La 3° fois, c’était le 15 août 1983, fête de l’assomption, avec mes 2 jeunes enfants, Yasmina 11 ans et Erwan, 9 ans pour y rencontrer l’encore jeune (63 ans) et nouveau pape (depuis 5 ans), Jean-Paul II (1920-2005) venu prier avec nous la vierge de Lourdes « cette source où la conscience devient ou redevient limpide ». Nous y avions croisé au milieu de la foule, étonnés les uns des autres, mes cousins, Christiane et Jean Philippe Douin (1940-2016), futur CEMA (1995) et Grand Chancelier de la Légion d’Honneur (1998-2004).

La dernière fois, ce fut avec mon épouse Béatrice et notre fille aînée Yasmina à l’occasion d’une de nos visites chez nos amis tarbais, tout proche.

Mais jamais dans le cadre d’un véritable pèlerinage digne de ce nom qu’il soit diocésain ou national, du rosaire ou autre. Pourtant, mon père, y était fidèle en sa qualité de brancardier, « bretelles de cuir » et ma mère, veuve, ne manquait pas le pèlerinage berrichon, comme mes beaux-parents le breton vannetais…. Le Père Philippe Jeannin, op, patron du pèlerinage dominicain du Rosaire, c’est sur les chemins du Tro-breiz que je l’ai rencontré….

Quant à mon passé militaire, parlons-en !

J’appartiens à la génération d’après-guerre, nous avons eu 20 ans en 1966. A cette date la guerre d’Algérie que nos frères aînés avaient vécue mais dont ils se gardent bien encore de parler, était terminée officiellement depuis le 19 mars 1962. Nos pères ont combattu dans le cadre de la seconde guerre mondiale (1939-1945) et nos grands-pères ont « fait » la « grande » guerre (1914-1918), ils nous en rebattaient les oreilles. Nos arrières grands-pères se sont battus contre les prussiens en 1870, mais n’étaient plus là pour nous le raconter ! Bref, il faut remonter loin dans l’histoire de notre pays pour trouver une génération qui, comme la nôtre, n’ait connu aucun conflit armé.

Etant observé que les générations qui nous suivent et sont actuellement « aux manettes » sont, avec les OPEX (opérations extérieures), dramatiquement confrontées aux conflits armés qui se déroulent partout dans le monde.

Tout ceci pour dire qu’il n’y a pas eu beaucoup de vocations militaires qui se soient épanouies parmi mes contemporains.

Mon premier contact avec l’armée l’a été en 1964, pour les « 3 jours », opérations de recensement qui ne duraient que 36 heures. C’était au Mans, j’avais 18 ans et redoublait ma première. Je n’avais donc pas le bac, ni même la 1° partie, « l’examen probatoire » que je préparais pour la 2° fois. Les bons pères ne daignaient pas nous présenter au brevet, dit « BEPC », et je n’avais pas même le certificat d’études qui sanctionnait la fin des études primaires. L’officier recenseur s’est contenté de mentionner sur mon livret militaire : « S.L.E.C. », sigle qui, je l’apprendrai par la suite, signifie : « sait lire, écrire, compter » ce qui correspondait alors à l’exacte réalité.

Etudiant en droit à Poitiers, je me suis inscrit à la PMS (préparation militaire supérieure). J’ai mesuré à quel point il était difficile à un intellectuel de marcher correctement au pas cadencé. J’ai apprécié les périodes bloquées de Pâques et de Juillet aux camps de la Braconne puis de Caylus et la camaraderie induite qui remplaçait avantageusement celle des camps scouts du temps du collège.

A l’issue de la PMS, le diplôme obtenu, j’ai suivi l’année suivante, à Toulouse, la PMT (préparation militaire technique) parachutiste. Le brevet m’en a été délivré à l’issue des 4 sauts réglementaires sur la DZ (drop zone) de Fonsorbe, fin juillet 1968. Les « évènements » qui agitaient ceux de mes contemporains qui n’étaient pas encore partis en vacances commençaient à s’assagir.

J’ai bien fait quelques sauts dits « d’entretien »  au-dessus de la forêt de Moulière, près de Poitiers, mais, diplômé et marié, il fallait songer à satisfaire aux obligations militaires comme on dit et, ma foi, je pensais alors avoir fait le tour de la technique militaire et de sa mise en œuvre.

Ainsi, j’ai été, en septembre 1971, « incorporé » en qualité de VSNA, volontaire du service national actif, auprès du Ministère des Affaires Etrangères pour être affecté comme coopérant technique en Tunisie en qualité de chercheur au CREA, centre de recherches et d’études administratives, dépendant de l’ENA école nationale d’administration où j’ai assuré mes premiers cours au cycle dit « élémentaire ». Bref, un service militaire de « fils d’archevêque » disait, avec raison, mon père.

Ce n’est que 20 après, avec l’impression d’être quand même passé à côté de quelque chose d’important, que j’ai suivi, à Bourges, au printemps 1987, la 91° session régionale de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale) qui mélange adroitement civils et militaires et démontre, grâce à une habile pédagogie, aux uns et aux autres que la  catégorie à laquelle ils n’appartiennent pas ne se compose pas exclusivement d’imbéciles bornés.

Et ça marche !

 Aujourd’hui, membre de l’association régionale Bretagne occidentale des auditeurs de l’IHEDN, délégué pour ma commune du Souvenir Français, membre de l’ASA association de soutien à l’armée, me voilà habilité à suivre le pèlerinage militaire international de Lourdes, présidé par l’évêque aux Armées,  dernier fils de mon confrère et camarade du collège Sainte Croix au Mans (il était en terminale quand j’étais en 6°), Luc de Romanet

Mon bâton de maréchal en quelque sorte ! ….

Je vous raconterai.

À propos du rédacteur Yves Daniel

Avocat honoraire, il propose des billets allant du culturel au théologique. Le style envolé et sincère d'Yves Daniel donne une dynamique à ses écrits, de Saint Yves au Tro Breiz, en passant par des chroniques ponctuelles.

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