Le Diocèse de Quimper & Léon invite à prier Santig Du en cette période d’épidémie.
En période de lutte contre le mal contagieux, la prière des saints est un secours puissant. Nombre d’entre eux sont morts en soignant des malades, tout au long des siècles. A côté des grandes figures que nous connaissons bien, il y a aussi les saints moins connus, ceux dont la réputation de sainteté est venue de la « vox populi », ceux qui passaient en faisant le bien, comme le dit l’Évangile. Dans la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, on vénère un saint local populaire, saint Jean déchaussé, que les fidèles appellent affectueusement « Santig Du » : le petit saint noir. Frère Mineur aux pieds nus (discalcéat signifie déchaussé) il pratiquait assidûment le jeûne et l’aumône, ne craignant pas de rendre visite aux lépreux tout en cherchant sans cesse à soigner les corps tout autant que les âmes. Jean voua sa vie aux autres. Il lutta contre la pauvreté que ne manquait pas d’aggraver la guerre de succession de Bretagne. Un autre fléau ne tarda pas à faire son apparition : la peste noire. Cette grande peste qui dévastera l’Europe et que « le petit saint noir » contracta à son tour auprès des malades qu’il n’hésitait pas à assister. Celui dont la réputation de sainteté s’est très vite répandue, mourut en 1349. A côté de sa statue, on présente dans la cathédrale une relique de son chef (une partie de son crâne). Sur une table voisine, les personnes déposent du pain, que les nécessiteux viennent chercher ici, nous expliqua jadis un accueillant de la cathédrale. Ainsi, Jean Discalcéat contribue aujourd’hui encore à nourrir les pauvres dont il s’est occupé toute sa vie.
« Né à Saint-Vougay, il a œuvré durant la peste noire au XIVème siècle à Quimper, s’occupant des pauvres, des malades, des mourants et des défunts. Il est mort lui-même de la peste au moment où l’épidémie fait rage en 1349. En ce temps de pandémie, nous pouvons invoquer son intercession afin que le Seigneur nous protège et nous délivre de ce fléau » dit le communiqué du diocèse, mettant à disposition une fiche que vous pouvez téléchargez via ce lien.
Si cette fiche invite aussi à chanter le Da feiz hon tadoù kozh, il manquait la version en breton de la prière composée par Mgr Dognin pour l’occasion(cf illustration). Ar Gedour vous offre, avec l’aide précieuse d’EAT pour la traduction, cette supplique e brezhoneg.
Aotrou Doue, d’hoc’h Iliz, er XIV-vet kantved,
hoc’h eus roet ar breur frañsezad Yann Diarc’hen, lesanvet Santig Du.
Bet ganet e Sant-Nouga, en deus roet testeni divoutin ur vuhez hervez an Aviel,
en ur reiñ d’ar beorien kement en devoa evit bevañ.
E-pad kleñved-red bras ar vosenn, hoc’h eus kaset anezhañ dre gêr Gemper
d’ober war-dro an dud war o zremenvan
evit reiñ dezho ho pardon ha kennerzh Ho karantez trugarezus.
E bedenn a zo savet war-zu ennoc’h, Aotrou Doue,
evit ar re a varve hag e rae war-dro o sebeliadur.
En ur vervel e-unan en abeg d’ar vosenn ez eo aet e c’hred betek reiñ e vuhez.
Er c’hleñved-red-mañ a c’houzañvomp er mare-mañ,
ha harpet gant pedenn Santig Du,
ho pedomp evit ar glañvourien niverus hag evit an arouelierien.
Ho pediñ a reomp evit ar re a zo marvet hag evit o ziegezhioù kañvaouet.
Ho pediñ a reomp evit ar re baourañ a ziwask an heuliadoù
hag evit ar re a goll o labour.
Ho pediñ a reomp evit ar re a zo kraouiet en o annez hag a gav diaes an amprouadenn-mañ.
Ho pediñ a reomp evit hon denelezh dizalbadet na oar ket mui war be du treiñ.
Santig Du, pedit evidomp, evit ma vezimp e-tailh da respont d’ar pezh a c’hortoz an Aotrou Doue diganeomp.
+ Aotrou ‘n eskob Laorañs Dognin, eskob Kemper ha Leon
Troidigezh EAT evit Ar Gedour / traduction EAT pour Ar Gedour.
Photo et partie du texte : Garde d’Honneur des reliques de la cathédrale de Maurienne.