Saints bretons à découvrir

Un curé de paroisse brise une statue du Sacré-Coeur.

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

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Oui vous avez bien lu. Le dragon du Grand Rocher doit rêver : dans une paroisse balnéaire du Diocèse de Saint-Brieuc & Tréguier et limitrophe du Diocèse de Quimper et Léon évangélisée par un moine irlandais du Vème siècle, le curé qui en 2014 aurait déjà volontairement brisé au sol une statue de la Vierge Marie devant un couple de futurs mariés, a récidivé ce jeudi lors d’une réunion avec la commission d’art sacré du diocèse, présente pour conseiller sur la réorganisation de l’église paroissiale, tant sur le mobilier que sur les statues.

Le curé n’aimant pas du tout  le style Sulpicien en plâtre, a poussé à terre de son socle une grande statue du Sacré-Coeur de Jésus, en déclarant « une de moins ! ».

Suivant un témoin, les représentants de la commission et les membres de la paroisse présents s’en seraient amusés, trouvant cela radical mais personne n’ayant été choqué outre mesure, sauf cette personne qui a réagi en déclarant  « qu’il ne trouvait pas cela drôle du tout de ne pas respecter la représentation du Christ, que l’on aime ou pas le style, de plus dans une église et commis par un curé ». Comme nous le relate ce témoin : « Silence  de ce beau monde… cultivé… et qui est censé nous conseiller sur la protection du patrimoine ! » 

 

Une représentante des Bâtiments de France de passage dans l’église pour autre chose en découvrant les dégâts a été aussi choquée en découvrant les dégâts et a donc photographié la statue.

D’habitude, on nous dit que les destructions sont les actes de « déséquilibrés ». Osons croire que ce n’est pas le cas de cet homme de Dieu. Toutefois, plus besoin des délires christianophobes donnant suite à des destructions de calvaires et de statuaire : voilà ce qui est vécu dans cette paroisse bretonne, avec un prêtre qui n’a que faire du patrimoine et qui, nous précise un paroissien,  » bazarderait tout selon ses dires, car ce n’est pas dans sa culture. Pour lui, on peut célébrer n’importe où, donc à quoi bon garder nos églises… », ajoutant que « la majorité des paroissiens aime bien ce prêtre car il a de l’humour !  Mais est-ce l’essentiel pour des fidèles ? Nos paroisses sont anesthésiées  par des décennies de sous-culture religieuse et de désacralisation à tous les niveaux. Mais les mêmes iront pleurnicher si certains touchent aux ruines de Palmyre… » 

Disons-le, dans le pire des cas, ces « fous de l’Islam » trouveront sans doute une route royale  dans certaines de nos paroisses pour tout détruire, car où seront  les fidèles pour protéger le patrimoine comme ce fut le cas sous la Révolution Française ?  La paroisse souhaite accueillir des réfugiés syriens : quelle serait leur réaction et leur choc devant de telles attitudes « sacrilèges » après ce qu’ils ont fui ? Soit dit en passant : les statues comme le matériel et les ornements liturgiques sont souvent issus de dons de générations antérieures qui parfois se sont saignées pour offrir ces témoignages de foi. Les briser revient à manquer de respect pour eux.

Notre témoin ajoute : « je ne suis ni traditionaliste, ni intégriste, ni progressiste, simplement un chrétien libre, actif en église et en paroisse,  qui n’aime pas spécialement le style sulpicien, mais scandalisé par les actes de vandalisme d’un représentant de l’église ! » et conclut en demandant de prier pour son curé et pour la communauté paroissiale. Nous avons tenté de joindre la Commission d’Art Sacré, sans succès à l’heure où nous écrivons cet article. Nous espérons donc que le Diocèse réagira auprès du curé de cette paroisse. Vous pouvez laisser vos commentaires à la suite de cet article.

ADD du 7 novembre 2015 : le curé de la paroisse a envoyé ce matin aux personnes ayant assisté à la scène un courriel dans lequel il présente ses excuses et ses « profonds regrets pour ce geste inconsidéré ». Dont acte.

ADD du 17 novembre 2015 : Dans un souci d’apaisement, outre le fait que nous avons décliné les invitations de plusieurs médias pour commenter cette affaire, nous avons publié il y a quelques jours un commentaire que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Nous y proposons aussi, pour ceux qui le souhaitent, de prier pour le prêtre et sa paroisse, et d’aider à offrir une nouvelle statue pour l’église. Par ailleurs, l’un de nos lecteurs propose aussi que la paroisse soit solennellement consacrée au Sacré-Coeur, idée à laquelle nous nous associons pleinement. 

 

À propos du rédacteur Erwan Kermorvant

Erwan Kermorvant est père de famille. D'une plume acérée, il publie occasionnellement des articles sur Ar Gedour sur divers thèmes. Il assure aussi la veille rédactionnelle du blog et assure la mission de Community Manager du site.

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27 Commentaires

  1. encore un évêque impuissant devant un curé électron libre ! bravo le diocése !

  2. « une de moins! »… Qu’en pense « ce coeur qui a tant aimé les hommes « ????

  3. Tout ceci est navrant ! Mais au moins le curé s’est apercu de la portée de son geste.

  4. n’est ce pas un peu exagéré votre article!
    Jean-Jacques leroy est un prêtre à la benoit XVI, proche des périphéries, il n’est pas pour une église d’élite, il est au plus près de l’évangile.
    Qu’auriez vous dit le jour où Jésus a chassé les marchands du temple: sans doute la même chose qu’aujourd’hui!
    cette statue en plâtre comme on en trouve dans toutes les églises n’a aucune valeur.
    Ce n’est pas le coeur de Jésus qui a été cassé mais juste quelques bouts de platres!
    Et si nous vendions quelques statues pour aider financièrement à l’accueil des réfugiés sans doute que le coeur du christ irait beaucoup mieux!

  5. 1 – A aucun moment nous ne parlons de l’abbé Jean-Jacques Leroy ni ne mentionnons le nom de la paroisse. Rien que par cela vous pouvez constater que notre propos a été pesé. D’autres médias ne se sont pas donné cette peine.

    2- Nous ne connaissons pas l’abbé Leroy et nous ne jugeons pas son travail. Vous mélangez les genres en parlant d’Eglise d’élite et de périphérie. Déjà, Benoît XVI aurait recadré tout prêtre car comme le dit St Paul « Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Eglise de Dieu, » (1 Co 10,32) et « Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. » (2 Co 6,3)

    Soit dit en passant, les différents engagements des membres de notre équipe sont dans ce que vous appelez les périphéries, mot à la mode dans toutes les bouches depuis que le Pape François l’a prononcé. Pour nous, les périphéries sont aussi (pas que) nos proches paroisses qui se délitent. Et parler d’Eglise d’élite en opposition aux périphéries n’est là que pour cliver.
    Par contre, nous vous rappelons ce que dit l’Eglise :
    « Les fidèles sont tenus d’adhérer par obéissance chrétienne à ce que les Pasteurs sacrés, comme représentants du Christ, déclarent en tant que maîtres de la foi ou décident en tant que chefs de l’Église . Ils ont la liberté de faire connaître aux Pasteurs de l’Église leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits. Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des moeurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes (LG. 37; PO. 9; LF c.12). Ce canon, tout en rappelant le devoir d’obéissance envers les pasteurs dans leur responsabilité d’enseigner et de gouverner, invite les fidèles à regarder ce qui est légitime dans ce qui leur est demandé; donc obéir dans un esprit de collaboration, d’initiative, allant même à faire valoir leur opinion dans des pétitions individuelles et collectives. Cette obéissance doit faire place à une liberté d’expression et d’opinion publique, surtout lorsque l’intégrité de la foi et des moeurs n’est pas mise en cause . » (CDC. 212 § 1-2-3)

    – C. 532 “(…) Le Curé représente la paroisse (…) il veillera à l’administration des biens de la paroisse selon les can. 1281-1288.”

    – C. 1284 “Tous les administrateurs (…) doivent veiller à ce que les biens qui leur sont confiés ne périssent pas et ne subissent aucun dommage, de quelque manière que ce soit (…)”

    En l’occurrence cet article va en ce sens. Nous avons évoqué cette affaire car entre les chapelles qui sont laissées à l’abandon (par les collectivités ou par certains diocèses), les statuaires qui sont régulièrement mises à mal, la liturgie qui part à vaut-l’eau un peu partout (au détriment des paroisses, des vocations…), que des statues anciennes sont brisées en Orient, le geste destructeur d’un prêtre – quel qu’il soit- sur une statue représentant le Christ a de quoi choquer. Les chrétiens ont le droit et le devoir de dire qu’à un moment les choses ne vont plus. Et si ça ne marche pas en direct, en -dehors de tout public, que les choses prennent une autre ampleur n’est pas étonnant.

    Bien évidemment, ce ne sont que des statues, mais comme nous le disons dans notre article, les statues ont souvent été offertes par des gens qui se sont saignés, pour remercier d’une grâce reçue, comme acte de foi. Nous ne voyons donc pas le rapport avec les marchands du temple.
    Il est d’ailleurs étonnant de voir parler du remboursement du préjudice qui lui n’est pas aussi important que celui de tenir compte de générations antérieures qui ont exprimé physiquement leur foi, ici par des oeuvres en plâtre, à Lourdes avec des Vierges en plastique…

    Maintenant, et comme nous l’avons signalé dès que nous en avons eu connaissance, le curé s’étant rendu compte de la portée de son geste et s »étant excusé, que le diocèse concerné s’est emparé de l’affaire, nous considérons que l’affaire est réglée et qu’il n’y a pas d’intérêt à entretenir cette polémique. D’où là raison que nous ne donnons pas suite aux différentes sollicitations médiatiques sur le sujet :

    « Setu tout ! That’s all folks » comme nous l’avons dit sur Twitter.

    La rédaction

  6. Merci de votre réponse,
    D’abord je tiens à m’excuser, je suis allez trop vite et j’ai écrit Benoit en voulant parler de François.
    Ensuite je n’ai jamais dit que vous n’aviez pas le droit d’écrire votre article bien au contraire, je suis d’accord que chaque chrétien peut s’exprimer vous comme moi.
    Je me permets donc un nouveau désaccord, quand vous dites :  » la liturgie qui part à vaut-l’eau un peu partout (au détriment des paroisses, des vocations…) » je pense pour ma part que la liturgie ne s’est pas adaptée au monde d’aujourd’hui et que c’est pour cela que les paroisses se délitent et que les prêtres manquent mais je ne dirais pas que les vocations manquent : être un père ou une mère de famille est aussi une vocation!

  7. Concernant la liturgie, si toutes les paroisses respectaient véritablement ce qui est demandé par le Concile Vatican II, les choses seraient autre. Nous en parlons régulièrement dans notre rubrique « Liturgie ».

    Pour ce qui est des vocations, nous parlions des vocations sacerdotales, car évidemment, comme vous le dites, et nous sommes d’accord avec vous « être père et mère de famille est aussi une vocation. »

  8. Et pour clore le sujet, il faut juste savoir que l’année 2011-2012 avec Jean-jacques aux manettes nous avons fait toute une année de catéchèse sur l’art et la bible. Travail avec les enfants sur la trinité de Roublov, l’annonciation de fra angelico, le tableau de l’épiphanie de l’église de lescouet, le vitrail des noces de cana de plestan, le chemin de croix de plestan fait par un paroissien, les icônes de Boquen….

    Alors Jean-Jacques Leroy étranger à l’art????
    et le années précédentes nous avons même construit une mosaïque avec les enfants sur le notre père qui est exposée dans l’église de Plestan:

  9. Chère Madame,
    Que les choses soient très claires: notre site n’est pas à l’origine de ce scandale. Ce n’est quand même pas Ar Gedour qui a détruit cette statue ! Ce n’est pas Ar Gedour qui a généré une dépêche AFP que les médias ont repris en masse ! Nous n’avons que rapporté des faits non pour jeter l’opprobre sur celui qui a commis l’acte, mais pour que soient enfin stoppés de tels « incidents ».

    Nous vous rappelons qu’à aucun moment nous n’avons cité le nom de l’abbé concerné, ni le nom de la paroisse. Comment expliquez-vous que l’AFP ait eu vent de ces éléments, qui ne proviennent pas d’Ar Gedour ?

    Nous vous invitons à relire notre commentaire ci-dessus, dans lequel nous détaillons nos propos.

    Non, le scandale ne vient pas d’Ar Gedour. Et il est triste que vous le pensiez.

  10. Je regrette vivement que votre site ait fait de ce malheureux incident un scandale public. Trist eo.

  11. L’erreur du curé n’est elle pas de vouloir reproduire d’une paroisse à l’autre ce qu’il a fait ailleurs sans doute de bien et sans l’adapter à une population differente? Mais comment le suivre avec de tels actes provocateurs. Touche t-on les coeurs et les âmes en cassant les statues? Ses paroissiens de Plestan sont venus l’introduire ici et ont dit beaucoup de bien sur lui et la paroisse a espérée. Il a déclaré qu’il venait faire un tsunami . On pensait dans le bon sens mais on s’est fait avoir? Il est tres déroutant et inssaissable dans sa pastorale… on patiente et on prie pour lui.

  12. Je suis votre site depuis plusieurs mois. Je vous félicite car vous osez dire ce qui va, mais aussi ce qui ne va pas. Merci.

  13. Nous connaissons votre travail sur le terrain. Les prêtres et évêques ne sont pas toujours au courant de ce qui se passe, et ils le sont grâce à des gens comme vous et à des sites comme ar gedour. Continuez.

  14. Vous avez eu raison de parler de ce sujet sur votre blog. Car oui, c’est scandaleux ! Que ceux qui ne sont pas d’accord ici se rappellent la Bible : « Malheur à l’homme par qui le scandale arrive », pas à celui qui le dénonce….
    Je n’apprécie pas non plus les statues du style sulpicien, et le curé n’était pas obligé de les laisser dans son église. Mais cette statue aurait très bien pu trouver sa place ailleurs au lieu d’être détruite…
    Merci Ar Gedour, continuez ainsi !

  15. L’Eglise s’est toujours méfiée des iconoclastes.

    Relisons le Traité de Saint Jean Damascène « contre ceux qui détruisent les saintes images. »

    Quand un curé brise une statue du Sacré-Coeur, même moche (ce qui n’est après tout qu’un semple jugement de valeur), cela démontre qu’une crise d’identité affecte le catholicisme depuis un bon demi-siècle.
    Respectons les saintes images. Si une statue ne plait plus à une paroisse, ils n’ont qu’à la déplacer, la mettre dans un coin ou l’offrir à une famille pauvre mais pas la briser !

    Et puis, cette statue a probablement été bénite. Savez-vous que c’est matériellement un péché mortel de détruire ou de souiller sciemment une image ou une statue qui a été bénite ?

    Attention, je ne juge pas le prêtre. Il ne se rendait probablement pas compte de la portée de son acte sur le moment. Jésus lui pardonnera sûrement cette petite pécadille.

    Merci à Ar Gedour d’avoir lancé cette alerte qui permettra aux bretons de prendre conscience qu’ils ont un patrimoine religieux unique au monde et que ce patrimoine (matériel et immatériel) souffre trop souvent d’abandon et de négligence.

    Trugarez da Ar Gedour evit bezañ roet demp da anaout ez eus e Breizh ur glad relijiel dispar hag a zo en arvar re-alies.

  16. Je suis une fidèle lectrice de votre site, étant bretonne et chrétienne. J’apprécie vos informations et je partage très souvent vos points de vue. Je déplore cependant que vous ayez relayé le témoignage tendancieux d’un paroissien hostile au curé de Plestin. On comprend qu’il ait été choqué mais il a été imprudent et vindicatif en rendant l’affaire publique. La dépêche de l’AFP n’a été publiée que 3 jours après la parution de votre post (et 4 jours après celui de MPI) et l’AFP rectifie les allégations de votre témoin anonyme puisque l’abbé précise bien que son geste était involontaire, même s’il reconnaît que son « bon mot » était déplacé et s’il exprime clairement ses regrets. Votre titre « Récidive » est également erroné puisque votre témoin anonyme a relayé une rumeur infondée. Ce qui est fait est fait. Puisse ce triste événement inciter chacun à la prudence. Il y a malheureusement assez de vrais sacrilèges pour qu’il ne soit pas utile de scandaliser aussi largement les croyants et, par la même occasion, de réjouir les ennemis de l’Eglise.

  17. Labour vat, Ar Gedour ! Ur vezh eo an dra-se hag an emzalc’h-se met rankout a reomp pediñ evit ar paour-kaezh beleg-se rak, siwazh, an diaoul a c’hoari ivez gant ar veleion alies. Ar gwir gant Ar Gedour da lakaat war wel pezh zo gwarzhus en Iliz, arabat bout mud ha didrouz pa na dro ket mat an traoù en-dro. Ar Gristenion a rank bout kalonek ha lavarout ar wirionez ! Bennozh deoc’h hag hon souten d’ar person en em gav en un enkadenn eus ar Feiz !

  18. Mat ho peus graet skrivañ kement-mañ war ho lec’hienn rak mezhus eo.
    Personed droch a zo er vro : an dra-se a ouzomp a-walc’h, da-heul emzalc’h lod anezho e-skeud ar Vanifestadeg evit an holl ! Ar memes re int, ar re a ziskar an delwennoù hag ar re a ya da-heul ar sokialourien, o tistruj an eured hag ar familh…

  19. Suite à notre article et aux réactions qui s’en sont suivies, une explication s’impose qui nous l’espérons mettra un point final à l’affaire :

    Si nous avons publié ce billet, c’est qu’à certains moments nous pensons qu’il faut dire les choses. Nous avons une liberté de ton que nous souhaitons garder et qui permet d’avancer. C’est ce qui nous a permis récemment de participer à la sauvegarde d’une chapelle, par exemple. Trop de chapelles, d’églises, de statues, le patrimoine musical, la liturgie elle-même, etc… sont laissés à la ruine ou subissent la destruction à travers la Bretagne sans que l’on s’en offusque outre mesure. Les observations ne rencontrent pas toujours une écoute des personnes concernées. Ce ras-le-bol, nous l’exprimons régulièrement dans nos articles, et la destruction de cette statue a été la goutte de trop. Si nous avons exprimé cela, c’est pour que les choses changent, non pour briser un prêtre. Car contrairement aux intentions qu’on nous prête, il n’y a aucune haine vis-à-vis de qui que ce soit.

    Nous comprenons bien que cela ait pu choquer, tout comme beaucoup ont été choqués par l’acte lui-même. On a trop intellectualisé la religion au détriment des dévotions populaires (dont ces statues sont issues) et l’on ne se rend plus compte de la portée de certains actes. Pourtant, ceux qui sont aux « périphéries » s’en rendent bien compte. Nous pouvons d’ailleurs penser que si les médias ont tant repris cela, c’est aussi que le geste même – venant d’un prêtre- parle à l’inconscient de beaucoup. 

    Cela étant dit, Ar Gedour essaie au fil du temps de casser les murs qui existent un peu partout et empêchent de travailler pour Dieu et la Bretagne, non en ériger.
    Mais casser ces murs ne signifie pas émasculer nos paroles et nos actes pour avoir une vision guimauve et inconsistante, pour ne plus considérer simplement l’Eglise que comme une ONG, au sein de laquelle il est sympa de se retrouver le dimanche. Car Ar Gedour se place aussi comme un lanceur d’alerte. Cependant, cette affaire a pris des proportions que nous déplorons.

    Une foule de « bonne âmes » continue à casser ce prêtre qui ne s’attendait certainement pas, comme nous, à l’ampleur que cela a pris. D’autres « bonnes âmes » prennent quant à elles la défense du prêtre (ce qui est à leur honneur*), mais sans connaître les éléments de l’affaire. Nous voyons des contre-feux s’allumer autour de ce prêtre, quitte parfois à désinformer et à faire passer les propos d’ Ar Gedour comme mensongers. Ce qui est bien dommage, mais tant pis. On peut trouver des boucs émissaires parmi ceux qui tentent de dire les choses – de manière qui peut sans doute parfois choquer – mais cela n’enlèvera pas les racines du problème.

    Une fois cela dit, le battage médiatique, que ce soit dans cette affaire ou dans d’autres, peut devenir une humiliation et peut fermer la porte à une envie de faire mieux et de redresser la barre, chose que l’on ne peut faire sans avoir un langage de vérité. Cependant rien n’oblige à tirer sur quelqu’un qui est à terre.

    Nous ne souhaitons pas alimenter la polémique, et plutôt que d’entretenir un débat stérile sur la statue brisée, nous invitons plutôt à prier pour ce prêtre (qui en a besoin comme chacun de nos pasteurs), pour la communauté paroissiale et leur évêque (qui eux aussi en ont besoin).

    Nous invitons aussi tous ces paroissiens à prier pour avoir des prêtres, beaucoup de prêtres, beaucoup de saints prêtres, car si ce pasteur est débordé, c’est peut-être aussi que toute une génération n’a pas su / pu transmettre sa foi, comme nous l’a récemment dit une vieille dame qui déplorait que ses petits-enfants avaient ses valeurs mais que le religieux était passé à la trappe. Le constat est simple : pas de transmission => désaffection des églises => pas de vocations sacerdotales …

    Jeudi dernier (clin d’oeil de l’Esprit-Saint ?), la liturgie nous proposait cette lecture, que nous voyons comme une bonne conclusion, que nous souhaitons vous partager, texte que chacun d’entre nous – quelles que soient nos divergences – devrait méditer :

    Il y a dans la Sagesse un esprit
    intelligent et saint,
    unique et multiple,
    subtil et rapide ;
    perçant, net, clair et intact ;
    ami du bien, vif, irrésistible,
    bienfaisant, ami des hommes ;
    ferme, sûr et paisible,
    tout-puissant et observant tout,
    pénétrant tous les esprits,
    même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.
        La Sagesse, en effet, se meut d’un mouvement
    qui surpasse tous les autres ;
    elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté.
        Car elle est la respiration de la puissance de Dieu,
    l’émanation toute pure de la gloire du Souverain de l’univers ;
    aussi rien de souillé ne peut l’atteindre.
        Elle est le rayonnement de la lumière éternelle,
    le miroir sans tache de l’activité de Dieu,
    l’image de sa bonté.

        Comme elle est unique, elle peut tout ;
    et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers.
    D’âge en âge, elle se transmet à des âmes saintes,
    pour en faire des prophètes et des amis de Dieu.
        Car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse.
        Elle est plus belle que le soleil,
    elle surpasse toutes les constellations ;
    si on la compare à la lumière du jour,
    on la trouve bien supérieure,
        car le jour s’efface devant la nuit,
    mais contre la Sagesse le mal ne peut rien.
        Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre,
    elle gouverne l’univers avec bonté.

    (Sg 7, 22 – 8, 1)

    *En parlant de soutien, et puisque la statue aurait été involontairement bousculée, AR GEDOUR invite les paroissiens et ses lecteurs à se cotiser pour offrir à la paroisse une belle statue du Sacré Coeur, à installer dans l’église. Merci à ceux qui sont prêts à donner de laisser un commentaire à la suite de ce message.

  20. Merci pour cet article ! J’aime bcp le ton de ce blog, la vérité dans la charité .

  21. Merci à ar gedour de nous informer sur les actualités spirituelles et culturelles de Bretagne. La Foi, et tout ce qui la représente sont essentielles à l’âme Chrétienne de notre patrie la Bretagne. Prenons en soin.
    Doue Ha Breizh! Un deiz benak e vo Breizh krenv. Ne ket e giz an tud, med gant karantez an Aoutroù Doue….

  22. « En parlant de soutien, et puisque la statue aurait été involontairement bousculée, AR GEDOUR invite les paroissiens et ses lecteurs à se cotiser pour offrir à la paroisse une belle statue du Sacré Coeur, à installer dans l’église. Merci à ceux qui sont prêts à donner de laisser un commentaire à la suite de ce message. »

    Tout simplement bravo ! Je souhaite que votre appel soit entendu.

  23. Pourquoi ce serait aux fidèles de se cotiser ? Si ce prêtre est aussi contrit pour son « geste inconsidéré » il devrait en pénitence payer de ses propres deniers (ou le cas échéant que l’économat diocésain retienne sur son traitement cette somme) pour payer une nouvelle statue. Il existe à Lourdes ou au Portugal d’excellents ateliers qui continuent à fabriquer ce genre de statues ( on aime ou pas ; personnellement, je les trouve plutôt touchantes dans leur côté un peu sucre glace, couleur pastel ) qui ont tant nourri la dévotion de nos ancêtres directs. Mais bon, s’il y est vraiment allergique, il peut commander une statue du Sacré Coeur dans un autre style, en s’adressant par exemple à l’artisanat monastique des frères et soeurs de Bethléem qui s’inspirent de la statuaire médiévale. Le prix n’est certes pas le même, mais quand on aime, le coeur de Jésus, on ne compte pas. Par ailleurs, en réparation de l’outrage commis envers ce même Sacré Coeur, il pourrait consacrer solennellement en présence de l’évêque sa paroisse (et même ses paroisses) au Coeur de Jésus.

    Kalon sakret Jézuz,
    Kalon sakret men Doué,
    Entanet me halon
    Get tan ho karanté.

  24. Le moment paraît peut-être mal choisi pour réagir à l’acte sacrilège de ce prêtre, recteur de plusieurs paroisses de Basse-Bretagne qui a reçu le sacrement de l’ordre pour « enseigner, sanctifier et gouverner », pour éclairer l’âme de ses fidèles et non pour y semer le doute et la consternation. Cependant en ces graves heures pour notre patrie (grande ou petite, au choix) les chrétiens doivent avant tout se recentrer sur l’essentiel, à savoir le culte dû à Dieu en esprit et en vérité. L’adoration eucharistique ainsi que la vénération du Sacré Coeur de Jésus et du Cœur immaculé de Marie et de tous nos saints sont au centre de l’action spirituelle du chrétien pour chasser le mal de ce monde. Or, un certain clergé rétrograde qui se croit encore en 68 persiste et signe dans son arrogance à vouloir ignorer les signes des temps.

    Cet exemple est malheureusement le énième depuis une cinquantaine d’années où nous avons vu non seulement les statues, mais aussi les bannières, les ornements liturgiques, les objets du culte,les tables de communion, jusqu’aux autels détruits avec la rage la plus extrême ( du passé faisons table rase , cf l’internationale) Il est vrai que le diocèse de saint Brieuc et Tréguier n’a pas été en reste dans cette folie iconoclaste.
    Pour exemple, le magnifique maître autel en marbre du XVIIIème siècle de la basilique N.D de bon Secours de Guingamp qui après avoir été « démonté » et stocké à l’abri des regards indiscrets pour y être pulvérisé à coups de masse. La seule différence avec les « années de plomb » 60-80 c’est que les actes de ces vandales ne peuvent plus rester impunis. Grâce au développement d’internet, ce genre de coup d’éclat qui restaient auparavant confinés au plan local prennent tout de suite une ampleur rapidement nationale et c’est tant mieux. On a expliqué aux fidèles que « depuis Vatican II » ils devaient prendre leurs responsabilités. Et ils le font (peut-être pas de la manière que l’aurait imaginé le clergé progressiste plus clérical que jamais.) en passant par-dessus la tête de la hiérarchie quand il le faut. Cette même hiérarchie trop occupée en réunions stérile trop accrochée à son monde de bisounours d’un irénisme bébête. Ils parlent d’une Eglise qui doit être pauvre en méprisant parfois allègrement les véritables pauvres et le véritable trésor des pauvres qui est la liturgie et le culte.

    Un certain évêque italien a récemment déclaré qu’il fallait avoir « une tête et des c***lles » pour résoudre la crise profonde actuelle que nous traversons. Force est de constater que l’épiscopat et le clergé du moins en France, tout comme la classe politique n’ont pas ces attributs.
    Du moins les révolutionnaires à Saint Denis ne se sont attaqués « qu’aux » corps des rois avec leurs mascarades grotesques et sacrilèges. Ils ont épargné les gisants de justesse en leur trouvant un « intérêt artistique »
    A la décharge de ce prêtre, il y eut depuis des siècles des iconoclastes dans les rangs du clergé. Certains prêtres toutes époques confondues sont de zélés pourvoyeurs de modernité. Et ceux qui ont peuplé nos églises de statues sulpiciennes en plâtre ou qui ont fait repeindre au Ripolin nos vieilles satues n’étaient certes pas les derniers.
    Il y eut même au XIXème siècle des destructeurs d’Eglises anciennes et vénérables qui avaient la folie des grandeurs et voulaient construire en leur temps des églises « modernes » cf l’ancienne église de Maxent dans le diocèse de Rennes, qui avait été fondé par le roi saint Salomon et le saint abbé de Redon saint Convoïon dont les parties les plus anciennes dataient du IXème siècle fut rasée pour faire place à une improbable églisé néo-byzantine dans les années 1895, tout cela malgré les vives protestations des historiens comme des fidèles. Les vandales cléricaux d’aujourd’hui, malgré leurs prétentions de modernité novatrice n’ont rien inventé…

    On voit fleurir depuis quelques décennies des « commissions d’Art sacré  » aussi pédantes qu’incultes continuer l’oeuvre de destruction des années 70 initiée par leurs illustres prédécesseurs de 1793. Ces mêmes grosses commissions non contentes d’aduler bêtement l’art contempo-rien nihiliste avec leur « Art dans les chapelles » continuent leurs réaménagements liturgique en dépit du bon sens.

    (Note d’AR GEDOUR : les choses changent peu à peu grâce à quelques personnes bien formées qui arrivent dans ces commissions. Ces personnes se heurtent malheureusement régulièrement à des murs et il faut alors faire preuve d’une longue et patiente pédagogie).

    Ils ont une spéciale hargne envers les fonts baptismaux qui sont souvent déplacés dans des endroits incongrus (derrière le maître autel (vu aux cathédrales de Vannes et de saint Malo). Leur autre objet de restructuration est le choeur des églises où les tables de communion sont systématiquement enlevées car « elles font une barrière avec les fidèles » (sic) , l’obstination à vouloir dresser des autels « face au peuple » alors qu’il a été prouvé depuis belle lurette notamment par Louis Bouyer que ces histoires de « face au peuple » n’étaient que des élucubrations calvinistes et de certains anglicans (beaucoup de Luthériens et d’Anglicans de la high Church de nos jours continuent à célébrer leur culte « dos au peuple » même parfois par des femmes).
    Le Cardinal Ratzinger en 2001 avait rappelé cette imposture. Combien de ces fameuses commissions très coûteuses en argent des fidèles au passage ont eu l’intelligence et le courage de rétablir la vérité ? En somme, ils s’attaquent à ce que nous avons de plus sacré : les symboles pluri-séculaires des sacrements du baptême et de l’Eucharistie. Tout cela au nom de leur nouvelle religion dont pêrsonne ne veut, et qui paye encore ? Les fidèles. Pour ma part, je ne donne plus ni un blank, ni un Kopeck, ni un penny à ces gens qui gaspillent l’argent des fidèles de manière irresponsable. Ce serait peut- être une idée à répandre, la grève du denier du culte? Comme disait Georges Brassens d’heureuse mémoire :  » En renonçant à l’occulte, faudra qu’ils fassent tintin, sans le latin, sans le latin, pour le denier du culte. » (cf « sans le latin la messe nous emmerde »)
    Par ces attaques continuelles contre notre patrimoine religieux, nos traditions et ce qui fait les symboles même de notre foi catholique, cette mouvance moderniste catholique lénifiante envers nos ennemis et implacables envers les chrétiens attachés à leurs traditions se font les complices indirects (Lénine les appelait les idiots utiles) de ceux qui veulent détruire notre foi, notre identité, nos traditions.

    Kalon Sakret Jézuz, fiañs em eus énnoc’h.

  25. Ankouéet em eus laret gourhemenneù d’Ar Gedour aveit el labour a wirioné groaet amañ.
    Bévet Breizh, bévet Ar Gedour
    ha re vo mélet de virwikén kalon Sakret Jézuz !

  26. J’espère que l’abbé Jean Jacques Leroy ne va pas être muté un an en Afrique, pour un complément de théologie, comme après ses 10 ans passés à Lannion aux services des jeunes?

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