Ceux qui suivent les réseaux sociaux et les différents médias se sont aperçus depuis janvier 2020 des désaccords profonds actuels entre les fondateurs de la Vallée des Saints, découlant sur la démission de Philippe Abjean et d’Elie Guéguen de la présidence de l’association de la Vallée des Saints et de Gilles Guymare, président de la SAS Terre de granit).
Une course effrénée vers une chute mutuelle
Après les interviews de Philippe Abjean dans différents journaux ou pure-player (dont Ar Gedour) suite à la publication de son ouvrage « Un rêve de pierre » dévoilant la genèse de ses intuitions, le directoire de la Vallée des Saints lance sur les réseaux sociaux une opération communication « Rétablissons la vérité », reprenant certains éléments des entretiens pour donner sa version des propos rapportés par Philippe Abjean. Nous apprenons qu’une réunion publique d’information sur la situation de la Vallée des Saints, ouverte à tous, aura lieu le 10 juillet en Kreiz Breizh en présence de Philippe Abjean, Elie Guéguen et plusieurs administrateurs. Dans le même temps, un courrier envoyé en début de semaine dernière par les responsables actuels de la Vallée des Saints à tous les adhérents à l’occasion du renouvellement des cotisations tente aussi de régler les comptes. Cette course titanomachique effrénée des fondateurs et administrateurs vers une chute mutuelle ne peut que dépiter ceux qui croient depuis toujours en ce projet.
Nous le constatons, alors que la Vallée des Saints est une initiative hors-normes -non seulement une locomotive touristique mais un lieu de réveil spirituel- qui doit être saluée et soutenue, nos saints bretons, ceux pour qui l’espérance, la foi et la charité était des vertus primordiales sont finalement devenus les otages d’une histoire qu’ils ne méritent pas. Où est la charité dans ces querelles ? Où est l’espérance ? Où est la foi ? A la place, ce sont orgueil, envie ou colère. La Bretagne mérite bien mieux qu’un remake de Dom Juan dans lequel les rôles de Dom Juan Tenorio, de son père Dom Luis Tenorio et de leurs entourages seraient déjà attribués.
Une vraie victoire à portée de main
Car oui, ces histoires entre membres fondateurs, c’est déprimant. Certes, les désaccords passionnels sur le fonctionnement peuvent exister, mais doit-on pour autant laisser de côté la Raison puis oublier ce qui a uni les hommes en amont et ce qui a suscité ce chantier d’ampleur ? Ce duel aux allures de « règlements de compte à OK Corral » ne rend service ni à la #Bretagne ni à la @valleedessaints mais réjouit certainement les adversaires du projet. Une action intelligente pour le bien de tous ne serait-il pas d’envisager une « pax romana » ? Est-il si loin le temps de l’Emsav, du CELIB, des avancées bretonnes où il existait une vision commune pour le bien commun ? Les querelles de chapelles ont depuis toujours sonné le glas des aspirations bretonnes, et si aujourd’hui on tente de ne la résumer qu’à une région administrative qui peu à peu perd sa langue et son âme, c’est bien parce que peu de monde comprend que notre destin commun est supérieur à ce que nous sommes. La vraie victoire serait donc que les fondateurs se serrent à nouveau la main et puissent envisager à nouveau avec raison une collaboration sérieuse, chacun se mettant alors au service d’une cause qui le dépasse. Tout le monde s’en sortirait grandi (et certainement plus crédible pour parler des saints).
Sortir par le haut de cette impasse
Il est du devoir de chacun de sortir par le haut de cette impasse. Qu’attendent Philippe Abjean (fondateur de la Vallée des Saints) et Sébastien Minguy (co-fondateur de la Vallée des Saints et directeur de la SAS Terre de Granit) pour se retrouver autour d’une même table afin de s’expliquer fraternellement, en dépassionnant le débat ? Et si les fondateurs se croient définitivement en rupture, qu’ils acceptent une médiation qui retrouvera les convergences et saura dépasser les clivages pour que vive à nouveau ce projet. Le pardon et la réconciliation ne sont-ils pas un pas vers la sainteté, un retour vers le Christ comme l’enfant prodigue qui retourne vers son père ?
Ca tombe bien : saint Sauveur est prévu au chantier 2020…
«Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.»
(St François d’Assise)
La vallée des Saints est un site sacré
(d’où son nom )
et ne doit pas devenir une opportunité mercantile
Sinon elle perdrait son âme et avec elle la Bretagne
Vive notre belle Bretagne !
Les oeuvres sans la foi au bout du bout ne mènent nulle part. C’est le drame des bretons qui veulent retrouver leurs racines hors de la religion catholique…
« Foi et Bretagne » ou rien !
Ne disonjit ket ar yezh , mar plij…
Allons-nous assister une fois de plus à la zizanie dont les bretons sont familiers ?
Les largeurs de vues qui sont à l’origine de la Vallée des Saints se sont embrumées par la force des égos. Les grandes œuvres survivent à leurs auteurs, rarement de leur vivant ; mais l’œuvre de Dieu, en Christianisme, passe par l’oubli de soi jusqu’à la Croix.
Une réconciliation sur la base des intuitions d’origine serait une promesse d’avenir.
Ce vœu est réaliste, je soutiendrai ceux qui agiront en ce sens.