
Eneour est l’ éponyme de trois plous : Plonéour-Lanvern, Plounéour-Menez et Plounéour-Trêz.
Dans ces deux dernières paroisses il a été remplacé comme patron d’obédience romano-tourangelle,-romain respectivement par saint Yves et par Pierre Apôtre.
A Plounéour-Ménez sa statue le représente en évêque. Il avait aussi en Quéménéven une chapelle où sa statue le représentait en abbé mitré. Il est donc vraisemblable qu’il fut successeur de saint Tudi comme abbé de Loctudy, et comme tel de la congrégation de saint Bodvael – Beuzec. De fait Plonéour est à 11km de Loctudy et Beuzec-Cap-Caval est à 6km de Plonéour et 10km de Loctudy.
Eneour est invoqué dans la Litanie du Missel de Saint-Vougay (11ème siècle) sous le nom de Eneuer et nous avons en Briec un Lann-Enever.
Le nom de Eneour est écrit Eneuur au 10. et au 11. siècles; au 12. siècle on a Plebs Enemori (à lire sans doute * Enewori) et Plebs sancti Eneguori ; au 13ème s. Ploeneor; au 14ème s.Ploeneour, Ploenevour.
Au Pays de Galles une inscription non datée se lit Eneuiri (NSB 38). Ces graphies s’ accordent avec un étymon vieux-breton *Enem-wor, donc un proto-celte dont les racines sont *Anaman (homme) *wiros (âme).
On pense naturellement aussitôt au nom vieux gaélique anam-chare « ami de l’âme », nom que donnaient les chrétiens celtes au guide spirituel. En gallois ce guide a été appelé periglor, du latin periculum « danger » et « épreuve »; une prière en moyen-breton dit : ouz pep pirill mir ma eneff, « de toute épreuve protège mon âme ».
Il est donc plus que vraisemblable que Eneñvour est le nom armoricain du guide spirituel. Mais de ce fait c’ est d’ abord un nom de fonction qui peut avoir été donné à plusieurs personnages différents..
Note de Stéphane Torquéau pour Ar Gedour :
Dudius ha deskus evel bepred.
Da vout reizhet :
*Anaman (homme) *wiros (âme).
Eilpennet eo bet, anat deoc’h.