Saint Herbaud l’ermite, cet inconnu

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Herbaod.pngSant Herbod en breton, Herbaod, Herbault, Erbaud. Fête soit le 13 ou 17 Juin.

Il reste le plus inconnu et le plus populaire de la Bretagne rurale (120 églises ou chapelles en Armor et 60 statues lui sont consacrées). Plusieurs textes le mentionnent dont une biographie qui aurait disparue, mais dont des lecteurs témoignent l’existence. Frère Albert Le Grand le cite dans ses écrits (1637). Son culte débute au XIIe siècle, période où la Bretagne est sous l’influence des Plantagenêt, rois d’Angleterre. On pense que les anglais auraient pu construire tombeau et chapelle…

Dans plusieurs villages, son pardon est le lundi de la Pentecôte ou le jeudi de l’Ascension. Les bêtes à cornes lui sont consacrées.

 

Il n’y a pas si longtemps, on lui offrait encore du crin de queue de vaches, des cornes qui étaient vendues aux enchères par le prêtre de la paroisse ainsi que de l’argent et du beurre. C’était le saint le plus riche de Bretagne.

Au VIe siècle, peut -être au VIIIe, Outre-manche, un couple de nobles ne pouvant pas avoir d’enfant, implora le Seigneur d’avoir un descendant. Leurs prières furent exaucées. Baptisé Herbaud, l’enfant démontra précocement son détachement des biens terrestres.

Après une rencontre avec un ermite, il s’embarqua pour l’Armorique. Après avoir sauvé son navire de la tempête, il débarqua sur la cote bretonne pour gagner les monts d’Arrée, puis le bois de Berrien, aujourd’hui Plonévez-du-Faou, diocèse de Quimper.

Il prêcha les paroles du Seigneur tant en si bien que les hommes désertaient leurs labours pour venir l’écouter. Leurs femmes, jalouses et le travail ne se faisant pas, percutèrent le saint en dérobant ses habits mis à sécher, ravageant son ermitage en son absence, enfin les pires misères. Puis un jour, toutes ensemble tentèrent de le lapider.

En s’enfuyant il prédit que Terrien deviendra impropre à la culture tant les terrains seront empierrés. Sa prédiction est toujours visible à l’heure actuelle (les chaos du Huelgoat).

Nouvellement installé à Loqueffret, il construisit son ermitage pour se faire, il alla demander une paire de boeufs à une ferme environnante pour tracter ses charretées de pierres. Le maître des lieux lui permit d’aller chercher des animaux à sa convenance dans ses champs ; il les attela et durant ses nombreux transports de pierraille il apprit leur langage ainsi que celui des loups et renards le soir venu.

Ses murs élevés il demanda à un ardoisier de venir couvrir sa maison. Voulant aider l’artisan, il lui demanda ce qu’il pouvait faire. Celui-ci lui demanda alors de tailler des chevilles de maintien des ardoises en lui tendant une hache. Innocemment, le saint homme demanda sur quoi il pouvait trancher le bois. Pour se moquer, au lieu de lui dire sur une pierre ou un billot, il lui dit « sur ton bonnet de laine ». Ce qu’il fit.

En fin de journée, le plaisantin, s’attendant à voir le couvre chef réduit en charpie, constata qu’il avait résisté aux coups de hache et paraissait encore plus neuf. L’anecdote se répandit dans le pays et les gens accoururent voir le nouveau phénomène, alors le saint leur parla de Jésus et fit de nombreux baptêmes. Il évangélisa ainsi la contrée et poursuivit ses dialogues avec les animaux.

La légende lui attribua une aventure avec le géant Gawr qui lui amena des monceaux de cailloux pour l’empêcher de labourer et faire paître ses amis les vaches. Sa vie se termina sur des démêlés avec un démon comme tout bon saint. Arrivé au paradis, il demanda à Dieu d’être le protecteur des bêtes à cornes.

Certains affirment avoir vu, la nuit, des bovins venir sans leur propriétaire, tourner autour de sa chapelle.

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Sources: – Frère dominicain Albert Le Grand (1637) – Université Rennes2 

Recherches aimablement transmises par Hacherez GF pour Ar Gedour

À propos du rédacteur GF Hacherez

Hagiographe reconnu, il met à la disposition d'Ar Gedour ses nombreux travaux sur les vies de saints, méconnues du grand public

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