Saints bretons à découvrir

Un Puy du Fou à la bretonne : et si les Bretons se bougeaient ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 7 min

Le Puy du Fou  a produit, il y a quelques mois, un film promotionnel d’une qualité exceptionnelle qui me pousse à reprendre la plume sur ce sujet, car je me demande quand même bien pourquoi les Bretons ne se bougent pas pour créer un Puy du Fou à la bretonne ?

Gouel Broadel Breizh

En ce 1er août où la Bretagne devrait fêter Gouel Broadel Breizh, nous soulevons à nouveau cette question. Avant tout, rappelons que le  1er Août fut institué par le 1er Duc de Bretagne, fils du dernier Roi de Bretagne, Alain Barbetorte (surnommé Alan banniere anne de bretagne 2014al Louarn), suite à l’éviction des hordes normandes hors de Bretagne depuis la bataille de Treant-Felger en 939. Une date symbolique pour une Bretagne forte, qui ne veut pas se laisser disparaître au profit d’autres Nations.

La Bretagne conservera ses frontières « naturelles » et surtout Historiques jusqu’en 1978 – en passant par l’étape du Décret Pétain de 1941 – à la création des Régions dont celle des Pays de la Loire. Cette dernière qui volera à notre Principauté une partie de son territoire ancestral : le Pays Nantais, transformé en « Loire Atlantique » par la départementalisation.

A noter que le Duc Alain Barbetorte sera le premier souverain européen à abolir le servage et fera de Nantes la Capitale Politique du Duché de Bretagne.

Un Puy du Fou à la bretonne, un rêve fou ?

A la suite de l’un de mes billets publié en 2014 sur Ar Gedour, alors que le célèbre parc vendéen venait de fêter ses 40 ans par une superbe cérémonie mettant en valeur l’Histoire de France et de la Vendée, en présence de milliers de spectateurs, des 4000 puyfolais, d’un orchestre philarmonique, d’un bagad et… de Carlos Nuñez himself, mon rédac’chef arguait en 2017 avec justesse que « notre histoire et notre imaginaire breton sont si riches qu’il y a de quoi proposer quelque chose de formidable, bien différent de l’intéressant projet Avalonys en cours de développement, ou d’un seul son et lumière, fut-il très beau. En 2014, je présentais ce rêve :

La Vallée des Saints attire de plus en plus de monde et fait connaître au plus grand nombre les saints fondateurs de Bretagne. Les milliers de figures qui par leur exemple ont profondément imprimé la matière de Bretagne. Imaginons maintenant, à la manière du Puy-du-Fou et du Domaine de la Chabotterie, non pas un parc de manèges, mais un domaine retraçant ainsi l’Histoire de la Bretagne, un parc que les Bretons pourraient s’approprier et qui serait leur fierté, tout en montrant au monde la richesse de leur histoire. Un lieu où adultes et enfants redécouvriraient une histoire trop longtemps effacée ou transformée par plusieurs siècles de besoins idéologiques.

Mais ce projet ne pourrait se faire à moitié. Je suis persuadé, au vu du succès de la Vallée des Saints, que certaines entreprises et institutionnels pourraient être de solides partenaires pour un tel projet qui, au-delà de l’aspect culturel, serait aussi un réel atout économique ! Quelque chose se créé actuellement à Vannes, et un autre projet se profile, mais y aura-t-il l’envergure d’un Puy du Fou, avec la volonté de structurer et d’enraciner les choses, capable de drainer les écoles et les autres, pour refaire prendre conscience de l’histoire du peuple breton, puisqu’il ne peuvent l’apprendre à l’école ? Après les formations de dressage et l’académie équestre, la mise en place de section de recherches pour des nouvelles technologies utilisées sur le Grand Parc ou lors de la Cinéscénie, le Puy du Fou vient d’ouvrir une école permettant de former les enfants qui seront l’avenir de cette aventure. La Bretagne ne pourrait-elle pas s’en inspirer ?

Un acte de ré-enracinement

L’aventure du Puy du Fou n’est à la base pas d’esprit commercial, même si le succès est indéniable aujourd’hui. Il y a autre chose derrière : un esprit qui a fait l’âme du Puy du Fou et est sans nul doute la cause de ce succès et de sa pérennité. Et à ce sujet, Philippe de Villiers disait lors de la cérémonie des 40 ans qu’il faut que ce projet soit un acte d’amour, avec ce feu créatif digne de ce que le Puy du Fou a pu montrer à travers ces quatre décennies, développant des projets hors-normes y compris au niveau technologique. Il faut, précise-t-il, une incandescence des âmes capable de soulever les bonnes volontés, à même de suivre un chef au charisme créatif. Il faut aussi une mystique de l’oeuvre, et être capable de mettre ce projet au-dessus de nos destins personnels. Le fondateur du Puy du Fou ajoutait que cette oeuvre nous surpasse, nous dépasse et nous survivra, et précisait que “l’aventure du Puy du Fou est un acte de civilisation intime, un acte de ré-enracinement dans une société mondialisée, nomade, désaffiliée, qui perd ses balises”.

Alors que l’idéologie de l’époque était de faire du passé table rase, le Puy du Fou a émergé de la terre vendéenne grâce à cette volonté et à cette mystique, grâce à une idée qui en 40 ans ne s’est jamais perdue, grâce à ce besoin d’histoire et d’enracinement qui explique le succès du parc. La Bretagne a besoin de cela. Le besoin d’histoire et d’enracinement des Bretons est grand ! La Bretagne est capable de cela. Il ne s‘agit pas de copier ou de concurrencer le Puy du Fou mais de miser sur l’avenir de la Bretagne par une recette qui gagne. Non pour un intérêt commercial, non pour des intérêts financiers, mais simplement parce que créer un tel parc, un Puy du Fou à la bretonne, c’est nous en sommes convaincus, donner aux générations l’un des plus beaux cadeaux qu’on puisse lui offrir pour son avenir. Il faut que chaque enfant, cette génération à venir et sur laquelle nous pouvons compter, puisse reprendre conscience de l’histoire de Bretagne dépassant de loin l’histoire officielle apprise dans nos écoles. Que cette histoire dont les Bretons n’ont pas à rougir soit partagée au monde. Et pour cela, faire sortir de terre une sorte de Puy du Fou breton est une piste qui ne peut être négligée.

L’article de 2014 nous avait valu des courriers intéressants de quelques lecteurs. “Si Ar Gedour lance le projet, on est prêt à aider !” disaient-ils.

La volonté et les idées, on les a !

Que la volonté d’un succès commercial soit au rendez-vous, cela est important. Mais l’essentiel est ailleurs et les fondateurs du Puy du Fou l’ont bien compris, n’en déplaise aux détracteurs déracinés. Certes, il existe des freins à un tel projet. Les freins sont le plus souvent les suivants : la volonté et l’argent. Mais s’il y a la volonté, l’argent se trouvera sans problème. La volonté, nous l’avons ! Que chaque breton s’implique dans un tel projet, même à son humble niveau, et nous serions capables de soulever des montagnes. Il suffit de le vouloir ! Il suffit simplement d’y croire !

Un autre frein cependant existe : les Bretons ont la fâcheuse habitude de laisser passer le train sans le prendre en marche, voire en anticipant son arrivée comme l’ont compris la Russie, l’Espagne, la Chine et l’Angleterre. Pourquoi la Bretagne ne serait-elle pas à même d’en faire autant ? D’autant plus que les spectacles historiques se développent actuellement, chacun dans son coin. Sans pour autant mettre de côté les initiatives locales, il serait intéressant de rassembler les forces vives pour développer un projet qui nous dépasserait tous, pour la Bretagne.

Croyons, et nous pourrons produire un film promotionnel de qualité, pour un parc que nous aurons créé – nous les Bretons – parce que notre matière est à même de faire naître les légendes, de rendre réel un imaginaire multiséculaire, de faire connaître le Roman de la Bretagne à tous ceux qui ne connaissent pas même une once de son histoire !

J’aide Ar Gedour

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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5 Commentaires

  1. Cette idée est excellente ! J’en profite pour « mettre en lumière » un artiste ami de talent qui saurait être l’un des hommes de la situation. Il est un professionnel du vidéo mapping et réalise des spectacles de toute beauté. Regardez sur le site Edel Spectacles de Vincent Lebeuf.

  2. LOUIS MELENNEC. L’instinct d’auto-destruction des Bretons. L’homme est un loup pour l’homme; en Bretagne, c’est bien pire. Lisez, vous allez comprendre.

    http://blog-louis-melennec.fr/2009/03/18/lopera-anne-de-bretagne-et-yann-brekilien-un-hommage-a-un-tres-vieil-ami/

  3. LOUIS MELENNEC.

    LA DIGNITE DU PEUPLE BRETON, LA BARBARIE DU PAYS CRIMINEL. LES NEO COLLABOS.

    (Extraits de l’Appel du peuple breton à toutes les nations de la terre, texte propulsé des dizaines de milliers de fois sur la toile).

    ______________________________________________________

    La France ayant retrouvé un calme relatif après la folie révolutionnaire, des hommes au service du système réinventent l’Histoire, qui est enseignée par la “République” dans les écoles. La France s’arroge le droit insensé de s’intituler “nation”, tandis que le peuple breton, beaucoup plus ancien que le peuple français, est réduit à une sorte de magma informe, reliquat des grottes de Cro-Magnon, parlant un jargon inarticulé et quasiment incompréhensible. Les Bretons n’ont plus aucun accès à leur histoire nationale, ils sont victimes d’un véritable lavage de cerveaux; après avoir cultivé la fierté d’être Bretons, ils connaissent ce phénomène douloureux : la honte de soi. La langue bretonne est humiliée et persécutée, au profit de l’idiome présenté comme la langue des langues, l’Unique, l’Universelle, la Seule digne d’être parlée dans tout l’univers : le français.

    La langue et la culture Bretonnes sont l’objet d’un assassinat programmé, qui se poursuit encore. Dès la « révolution », dénommée « jargon », « patois » par les Français, elle est interdite dans les écoles, persécutée dans les églises. De nombreuses directives préfectorales attestent de la volonté d’éradiquer totalement notre langue. Le pouvoir français invente un concept insultant : les curés, s’exprimant en chaire dans la seule langue comprise de leurs fidèles, sont accusés de « faire un usage abusif du breton » ! Leurs salaires, versés par l’Etat, sous le régime concordataire, sont supprimés. Crime horrible : les enfants convaincus de ne pas parler suffisamment le français, baptisé « langue nationale », sont privés de la communion ; les malheureux, – ils n’en connaissent pas d’autres – sont punis ; on les oblige à se dénoncer mutuellement, à se moquer les uns des autres, en se transmettant un objet dénommé ” symbole” porté autour du cou, attestant de l’infamie d’avoir parlé la langue de leurs ancêtres. Les instituteurs, associés à cette oeuvre de bourreaux, sont encouragés à mettre en œuvre la corruption des mots bretons, afin que d’une ville à l’autre, plus aucun Breton ne se comprenne dans une autre langue que le français.
    Pendant qu’on assassine leur langue et leur histoire, les Bretons doivent apprendre par cœur, dans les écoles de la « République », que la France est l’inventrice des droits de l’homme, et que sa langue est la plus sublime que l’espèce humaine ait inventée. Ils ne sont pas admis à étudier leurs écrivains nationaux – on nie même qu’ils en aient, puisque selon les accusations françaises, ce peuple de poètes n’a ni littérature, ni grammaire -, mais seulement à étudier la littérature française qui, sous la plume de nombreux auteurs ( Hugo, Balzac, Prosper Mérimée, Zola…) n’ont pour la Bretagne que pitié, mépris ou dégoût : les Bretons sont une race inférieure, paresseuse, sale, puante, ivrogne, superstitieuse, bornée, n’ayant pour seules richesse que son jargon et sa boue.

    En 1900, le travail de lessivage des esprits est accompli : les cerveaux des Bretons ont été vidés de leur substance, on y a introduit une greffe cérébrale « made in France » ; leur fierté naturelle – décrite par tous les auteurs au cours de l’histoire, depuis le haut moyen- âge -, a fait place à la honte de soi. La population, comme tous les peuples acculturés, est complexée, devenue quasi amorphe, et a perdu sa créativité. Durant les guerres françaises, qui ne sont pas les siennes, la Bretagne est amputée de sa jeunesse, depuis la prétendue révolution française jusqu’à aujourd’hui : les Bretons servent de chair à canon.
    Durant la seconde guerre mondiale, la France étant sourde à leurs revendications les plus légitimes, quelques Bretons patriotes tentent de négocier avec l’Allemagne quelques libertés pour la Bretagne. Les premières émissions radiophoniques en breton, ainsi que les premiers cours de breton dans les écoles naissent dans ce contexte.
    Le régime du maréchal Pétain, en 1941, redoutant la renaissance d’un gouvernement breton indépendant, décide de procéder à une mutilation du territoire national des Bretons, en vertu du principe bien connu : diviser pour régner. Le pays comportait cinq départements ; le plus riche, la Loire Atlantique, breton depuis onze siècles, est détaché de la patrie-mère, afin de le dissoudre dans la France. Cette « opération », qui ampute le pays de son poumon économique, représentant aujourd’hui 33 pour 100 de sa richesse, a été reconduit en 2014, par le pays voisin, sans aucune consultation des Bretons, avec la complicité de nombreux « élus », en violation gravissime du droit international, qui interdit d’une manière impérative de réduire les territoires des nations premières sans leur consentement.
    Une énorme manipulation va suivre. Les Bretons ont été des résistants intransigeants durant la dernière guerre, ne s’identifiant ni de près ni de près ni de loin à l’occupant nazi, pas davantage avec le nazisme, idéologie que la plupart ne connaissent même pas : l’occupant est pour lui un ennemi, non une idéologie. L’épisode de l’Ile de Sein, qui envoie à Londres tous ses hommes valides, est universellement connu.

    Mais parce que quelques centaines de Bretons patriotes ont négocié en 1940 avec les Allemands le droit d’exister, après avoir été écrasés pendant des siècles par la France, le gouvernement français manipule l’opinion : les Bretons sont désignés comme les symboles de la collaboration avec l’Allemagne. On procède à des arrestations en série, à des épurations, à des exécutions sommaires, à des campagnes de presse culpabilisantes et ignobles, là où il s’est agi, en tout et pour tout, de faire rendre à ce peuple ce qu’on lui a volé : ses Droits et sa Dignité. Cette propagande aux dépens des Bretons, a été si délétère et si efficace, que le sieur Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques années, a pu déclarer publiquement – sans en être encore puni -, que le breton a été la langue de la collaboration, laquelle fut faite exclusivement en français ! Même des gens que l’on croit d’intelligence normale ont été contaminés par ce discours inique.

    L’ amputation du territoire, maintenue après la guerre, donne naissance à une imposture, la création d’ une région “administrative” ne comportant que quatre départements au lieu de cinq, dénommée ridiculement “Bretagne” par la France. Le territoire le plus important – Nantes et sa région -, est inclus dans une région fantoche, dite « Pays de Loire ». L’ONU et les instances internationales, saisies par des Bretons, sont parfaitement informées de cet état de choses.

    Depuis, l’enseignement de l’Histoire dans les écoles et les facultés est toujours celui de la France. Les prétendus moyens pour protéger la langue bretonne sont calculés pour être mortifères ; chaque année, alors que la France autorise la pseudo-formation de plusieurs centaines de locuteurs effectifs, plusieurs milliers de locuteurs réels, bretons âgés, meurent, condamnant inéluctablement la langue à disparaitre à court terme. Les demandes de création de postes d’enseignement sont ignorés par les politiques et par les administratifs. Des enfants subissent des discriminations linguistiques – au regard notamment des prénoms bretons que veulent leur donner leurs parents. Tout ceci, malgré la condamnation de la France concernant les enfants Le Goarnig. La fusion de communes, ainsi que la création de nouveaux quartiers, a souvent pour but de débaptiser des villes et des quartiers, en effaçant toute trace de leur identité bretonne. Des mesures multiples ont été prises à Nantes par des personnages connus pour «débretonniser » la ville et son département.”
    Le pays qui a fait cela est une nation barbare et méprisable.

    Honte à ceux qui s’associent à cette infamie de vouloir détruire un peuple. Ils sont déjà punis : notre jeunesse les désigne sous le nom peu flatteur de COLLABOS.

  4. Compte tenu de l’histoire de la Bretagne et de sa situation actuelle, je crains qu’un « Puys-du-fou » breton ne soit pas pour demain. A moins qu’il ne s’agisse d’initiatives privées car à peu près tous les élus bretons sont à la solde de Paris/France et ne sont motivés que par leur carrière perso pour les plus ambitieux et pour les plus frileux de garder leur place au chaud.

    Par contre il existe encore en Bretagne des gens libres, non subventionnés par la France et ses subordonnés territoriaux, qui arrivent à construire avec l’appui des Bretons. Philippe Abjean en est un exemple.

    Et là, je tiens à mentionner et à saluer le spectacle réalisé par les bénévoles de l’association « 1488 » au mois de juillet dernier à Saint-Aubin-Du-Cormier qui a permis à plus de 5 000 personnes de vivre un spectacle non seulement de qualité mais aussi plein d’enseignement autour de cette terrible bataille qui signa la perte de notre indépendance.

    J’ai assisté personnellement au spectacle et je leur tire mon chapeau.

    C’est sur eux qu’il faut prendre exemple pour transmettre notre histoire, en attendant un jour meilleur.

  5. LE ROMAN D’AMOUR DE LA « REUNION » DE LA BRETAGNE A LA FRANCE : UN ROMAN D’HORREUR.
    La guerre d’invasion de la Bretagne par la France : 1487- 1491. Cours de rééducation pour agrégés et docteurs en histoire. LOUIS MELENNEC.

    ***********************************************

    I – Dans mon enfance, on apprenait à l’école de la République – très sommairement d’ailleurs, car on n’osait pas entrer dans les détails – que la réunion de la Bretagne et de la France fut un mariage d’amour. Mon professeur d’histoire, Louis le Corre, lui même infecté par le mensonge, y avait cru. Je le crus aussi : j’avais quatorze ans, et j’étais innocent.
    Quelques « auteurs » diffusent encore cette stupidité. Par exemple Martin-Chauffier, rédacteur en chef de Paris match, dans une interview à ABP en 2008. Kerhervé, Minois, Croix, et quelques autres ex-célébrités de l’histoire bretonne, écrivent encore que la Bretagne n’a jamais été indépendante au moyen-âge, et qu’elle fit toujours partie de la France. Il y a à peine quelques mois, le docteur et agrégé Didier Le Fur, auteur d’un minable pamphlet publié chez Guénégaud en 2003 sur Anne de Bretagne a répété devant plusieurs micros cette ânerie; les voila ruinés définitivement : ils l’ont cherché.
    Notre éminent compatriote, le grand Ernest Renan, dont les travaux sur la Nation sont connus dans le monde entier, a écrit que la recherche historique – lorsqu’elle est honnête – est de nature à bouleverser des édifices que l’on croyait indestructibles, tant ils ont été ficelés par des mensonges et des tabous abjects.
    Jeunes Bretons, qui avez été trompés par tous – y compris par vos « agrégés » et vos « docteurs » en histoire, par vos députés et par vos sénateurs -, lisez : vous allez comprendre ce que fut ce roman d’amour : un roman d’horreur.

    1488 : LE ROI CHARLES VIII ORDONNE L’INVASION DE LA BRETAGNE ET SA DESTRUCTION. LE TEXTE LE PLUS TERRIFIANT DE LA « REUNION » DE LA BRETAGNE A LA FRANCE, pays démasqué d’une manière définitive.

    L’acte de nomination de la Trémoille à la tête des armées françaises est le documents le plus important de cette interminable guerre d’invasion et de destruction de la Bretagne, de 1487 à 1491, et sans doute de l’histoire de notre pays.

    Notre duchesse, à l’issue de cette guerre, en 1491, alors âgée de quatorze ans, fut capturée comme un bovidé par un lasso, et, déjà mariée à Maximilien d’Autriche, futur Empereur, fut violée à Langeais par un autre homme, le roi très chrétien, Charles VIII.
    Le pape Alexandre VI eut le courage, en plein consistoire, à Rome, de déclarer quelques années plus tard que ce mariage était inexistant, comme contraire aux lois canoniques, et que les enfants nés et à naître de cette union étaient des bâtards. Ce qui était la vérité.

    Même aujourd’hui, les principaux aspects de cette invasion sont inconnus de nombre d’historiens. Certains « auteurs » en sont restés à la légende que la « réunion » de la Bretagne à la France fut …. un mariage d’amour !
    La nomination de la Trémoille à la tête des armées d’invasion, est le premier document important qui, sous la signature du roi de France et de plusieurs hauts personnages de son conseil, révèle les intentions des Français, et les moyens, contraires au droit, à la morale et aux lois divines, qui vont être mis en œuvre pour détruire la Bretagne. Cet acte officiel, destiné à rester secret, mais authentifié par les signatures qui y figurent, définit tout de ce que va être cette guerre atroce : son but réel, les moyens colossaux qui vont être mis en œuvre, la férocité avec laquelle la conquête va être conduite à son terme. Plus encore : l’hypocrisie et les mensonges qui vont servir de moyens au souverain ennemi et à sa sœur, la dame de Beaujeu, pour la conduire, en essayant de faire croire que la France se conforme au droit, et qu’elle œuvre pour rechercher la paix !

    Le 11 mars 1488, par lettres patentes, Charles VIII nomme Louis de la Trémoille lieutenant général des armées d’invasion, c’est à dire commandant en chef. Ce document majeur pour le rétablissement de la vérité de notre histoire, est signé par le roi, par les gens de son conseil, après délibération de celui-ci, sous le contrôle de la dame de Beaujeu ; les principaux signataires sont le sieur de Beaujeu, beau-frère de Charles VIII, l’archevêque de Bordeaux, l’amiral de Graville, ministre de la guerre, le comte d’Angoulême (le futur père de François Ier), le seigneur du Fou.

    Le poitevin Louis de la Témoille, comte de Benon, vicomte de Thouars, est un jeune seigneur réputé courageux et bon stratège, suffisamment puissant, déjà, pour que la dame de Beaujeu ait induit et accepté son mariage de sa nièce, Gabrielle de Bourbon-Montpensier, au cours de la campagne précédente. (Pélicier, page 142). Né en 1460, il n’est âgé que de 27 ans.
    L’année précédente, le commandement de l’armée française en Bretagne a été partagé entre trois personnages : La Trémoille, Saint-André, Montpensier. La Trémoille s’étant particulièrement distingué par ses capacités offensives, devient seul chef sur le terrain. Son acte de nomination énumère les raisons de son choix, qui vont se confirmer pendant toute la campagne de 1488, la plus terrible pour les Bretons, car avant que six mois soient écoulés, elle va anéantir totalement les armées bretonnes à Saint- Aubin-du-Cormier :

    « Considérant la bonne et entière confiance que nous avons dans la personne de notre cher et aimé cousin Louis, seigneur de la Trémoille, et de ses grandes noblesse, vaillance, suffisance, loyauté, commettons et ordonnons ledit Louis de la Trémoille notre lieutenant général en notre armée et marche de la Bretagne ». A suivre;

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