En 1999, le Cardinal Poupard a publié un document dans le cadre du Conseil Pontifical pour la Culture, intitulé “Pour une pastorale de la culture”. S’il contient un certain nombre de généralités, certains passages sont certainement parlants pour tous. Nous vous proposons un extrait de ce document, accessible ici dans sa totalité :
6. Au service de l’annonce de la Bonne Nouvelle et donc de la destinée de l’homme dans le dessein de Dieu, la pastorale de la culture découle de la mission même de l’Eglise dans le monde de ce temps, dans la perception renouvelée de ses exigences, exprimée par le Concile Vatican II et les Synodes d’Evêques. La prise de conscience de la dimension culturelle de l’existence humaine entraîne une attention particulière pour ce champ nouveau de la pastorale. Ancrée dans l’anthropologie et l’éthique chrétienne, cette pastorale anime un projet culturel chrétien qui donne au Christ, Rédempteur de l’Homme, centre du cosmos et de l’histoire (Cf.Redemptor hominis, n. 1), de renouveler toute la vie des hommes « en ouvrant à sa puissance salvatrice les immenses domaines de la culture ».(11) En ce domaine, les voies sont pratiquement infinies, car la pastorale de la culture s’applique aux situations concrètes pour les ouvrir au message universel de l’Evangile.
Au service de l’évangélisation, qui constitue la mission essentielle de l’Eglise, sa grâce et sa vocation propre et son identité la plus profonde (Cf. Evangelii Nuntiandi, n. 14), la pastorale, à la recherche des «modes les plus adaptés et les plus efficaces pour communiquer le message évangélique aux hommes de notre temps» (Ibid., n. 40), conjugue des moyens complémentaires: « L’évangélisation est une démarche complexe, aux éléments variés: renouveau de l’humanité, témoignage, annonce explicite, adhésion du coeur, entrée dans la communauté, accueil des signes, initiatives d’apostolat. Ces éléments peuvent apparaître contrastants, voire exclusifs. Ils sont en réalité complémentaires et mutuellement enrichissants. Il faut toujours envisager chacun d’eux dans son intégration aux autres» (Ibid., n. 24).
Une évangélisation inculturée grâce à une pastorale concertée permet à la communauté chrétienne de recevoir, célébrer, vivre, traduire sa foi dans sa propre culture, dans « la compatibilité avec l’Evangile et la communion avec l’Eglise universelle » (Redemptoris Missio, n. 54). Elle traduit en même temps le caractère absolument nouveau de la Révélation en Jésus-Christ et l’exigence de conversion qui jaillit de la rencontre avec l’unique Sauveur: « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap. 21, 5).
C’est dire l’importance de la tâche propre des théologiens et des pasteurs pour l’intelligence fidèle de la foi et le discernement pastoral. La sympathie avec laquelle ils se doivent d’aborder les cultures, « en se servant des concepts et des langues des divers peuples » (Gaudium et Spes, n. 44) pour exprimer le message du Christ, ne saurait se départir d’un discernement exigeant, devant les grands et graves problèmes qui émergent d’une analyse objective des phénomènes culturels contemporains, dont le poids ne saurait être ignoré par les pasteurs, car sont en jeu la conversion des personnes et, à travers elles, des cultures, la christianisation de l’ethos des peuples (Cf. Evangelii Nuntiandi, n. 20).
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Pour approfondir le sujet :
– LITURGIE ROMAINE & INCULTURATION (document)
– LES DEFIS DE L’INCULTURATION DE LA FOI (Pape François)
– LA FOI PRISE AU MOT : L’INCULTURATION (vidéo)
– CONCERNANT L’INCULTURATION DE LA LITURGIE (chronique)
– CANTIQUE BRETON, OUTIL DE NOUVELLE EVANGELISATION (article)