Cette antienne à la Sainte Vierge est chantée aux complies ou aux saluts du Saint Sacrement pendant l’Avent et le temps de Noël jusqu’au 2 février.
Les paroles sont attribuées au bienheureux Hermann Contract, moine allemand de l’abbaye bénédictine de Reichenau (1013-1054). La version en breton vannetais, que vous pouvez télécharger sur KAN ILIZ, est chantée sur un air composé par Uisant ar Rouz, qui sera mis en ligne dès que possible.
La traduction fidèle au latin et à l’air latin est coue depuis au moins 1073 (je ma tire de l’ouvrage PEDENN AN ILIZ :
Ni ho ped Gwerc’hez mamm hor Salver,
a zo d’ar baradoz an nor asur,
ha stered an neñv,
teurvezit hor sikour,
hag ouzhimp peorion ho ped tru-u-ez.
on y trouve aussi tous les anjelus latin avec les paroles en breton fidèle au latin.
Alma rédemptoris de Visant Ar Rouz n’est pas strictement en breton mais seulement en une forme vannetaise, il serait honnête de le préciser.
Comme ces travaux ont déjà été réalisés en breton unifié et d’une très bonne tenue , je vous les donne pompés du livre « Stummdresit-ordinal an oferenn ha pedennoù » de 2009.
Salve Regina
Salud, Rouanez, o Mari, Mamm a druez ;
Buhez ha douster hag esper hon c’haezhnez.
Etrezek ennoc’h e kriomp e-kreiz hon arvar.
Klevit hon huanad, pa c’harmomp en daeroù
Eus an draonienn-mañ a c’hlac’har.
Troit enta war-du hon dienez, kened dispar,
Ho taoulagad trugarezus, hon advokadez !
Ha Jezuz, ho Mab santel, frouezh ho korf benniget,
Henn diskouezit dimp en neñvoù, er vuhez.
Mamm ken dous, o ken mat, o Mamm ar joa, Itron Varia.
Salve, Regina, mater misericordiæ. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evæ.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eja ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria !
Alma Redemptoris Mater (Amzer an Azvent ha Nedeleg)
Ni ho ped, Gwerc’hez Mamm hon Salver,
A zo d’ar baradoz an nor asur
Ha sterenn ar mor,
Teurvezit hor sikour,
Skoazellit ho pobl en hec’h enkrez ;
Ganeoc’h eo bet ganet, estlamm bras d’hon natur,
An Hini en deus ho krouet.
Gwerc’hez bepred ha goude genel,
Gant salud Gabriel, resevit hon Ave,
Hag ouzhimp pec’herion ho pet truez.
Alma Redemptoris Mater,
Quæ pervia cæli porta manes,
Et stella maris,
Succurre cadenti
Surgere qui curat populo :
Tu quæ genuisti, natura mirante,
Tuum sanctum Genitorem :
Virgo prius ac posterius,
Gabrielis ab ore
Sumens illud Ave,
Peccatorum miserere
Ave Regina Cælorum (Amzer ar C’horaiz)
Salud, Rouanez an neñvoù,
Salud, o Itron an holl Aeled,
Diouzhoc’h eo paret war ar bed
Gwir sklêrijenn an eneoù.
Bezit laouen, Gwerc’hez klodus,
Rak ’us d’an holl oc’h kenedus ;
Degemerit hon c’hanenn doujus,
Hag evidomp aspedit Jezuz.
Ave, Regina cælorum
Ave, Domina angelorum,
Salve, radix, salve, porta
Ex qua mundo lux est orta.
Gaude, Virgo gloriosa,
Super omnes speciosa ;
Vale, o valde decora
Et pro nobis Christum …
Añjelusoù brezhonek ha latin
An Anjelus a vez lavaret pe ganet pa son kreisteiz, da seizh eur diouzh ar beure ha da seizh eur diouzh an noz
Añjelus amzer ordinal
Ael an Aotrou a zegasas ar c’hemenn da Vari,
— Hag e koñsevas eus ar Spered Santel.
Ave Maria…
Ni ho salud gant karantez, Rouanez ar Sent hag an Aelez,
C’hwi a zo benniget, O pia, Hag a c’hrasoù karget, Ave Maria !
Setu servijerez an Aotrou.
— Ra vezo graet din diouzh ho lavar.
Ra vezo benniget Jezuz, ar frouezh eus ho korf evurus,
Kanomp gant an Aelez, O pia, E veuleudi bemdez, Ave Maria !
Hag ar Verb en em reas den,
— Hag e vevas en hon touez.
Ni ho ped Mari Gwerc’hez c’hlan, Pa vezimp war hon tremenvan,
Da c’houlenn ouzh Jezuz, O pia, Dimp ur marv eürus, Ave Maria !
Pedit evidomp, Mamm santel da Zoue,
— Ma vezimp lakaet dellezek ouzh promesaoù Jezuz Krist.
Pedomp : Skuilhit, Aotrou Doue, ni ho ped, ho kras en hon eneoù, ni hag hon eus bet, dre gemenn an Ael, anaoudegezh eus Enkorfidigezh an Aotrou Krist ho Mab, ra vezimp kaset, dre e Basion hag e Groaz, betek klod an Dasorc’hidigezh. Ni ho ped dre an hevelep Jezuz Krist hon Aotrou. Amen.
An Anjelus war don Ave Regina Cælorum :
Arc’hael Doue an neñvoù en deus da Vari lavaret,
C’hwi a vo mamm an Aotrou, ar Mesiaz prometet.
Me ’zo gwir servijerez, Roue an neñv ha va Doue,
Diouzh ho kemennadurezh, Ra vo graet eta din-me.
Hag eil ferson an dreinded ’zo deut da vout Mab da Vari
En hon touez en deus bevet, en ur c’horf par d’hon hini.
Nous vous remercions pour ces informations et en prenons note.
Juste un point concernant notre honneteté : il est mentionné sur le site Kan Iliz comme étant en dialecte vannetais. Comme notre article renvoie à ce site, le lecteur voit aisément qu’il s’agit donc de Gwenedeg.
Mais vos indications nous permettrons de développer nos propositions et vous en remercions donc vivement.
Je en vois pas où ce serait indiqué que ce serait en vannetais. Le lien envoie sur une page où il est écrit « version bretonne » et non pas vannetaise.
Passons : on comprend l’attachement des vannetais à leur dialecte. Dans l’état de la langue bretonne et en ce qui concerne la liturgie, l’unification est plus que de mise car il est évident à tous que seul le breton unifié a une petite chance de survivre premièrement pour une raison politique : il est notre langue nationale, c’est à dire qu’il a vocation a devenir à la fois le mode de communication habituel et le signe d’appartenance à notre communauté nationale.
Je rappelle que ce sont les vannetais qui ont supplié R Hemon d’ouvrir le KLT au vannetais pour donner le KLTG avec le ZH inventé par Langleiz de Surzhur.
On ne comprend pas que le ZH ne soit pas utilisé, si ce n’est pour un souci de mainte,ir coute que coute et articiellement les dialectes vannetais tous mourrants, ou alors pour utiliser ces textes cmme si c’était du latin, c a d une langue fossile. Aujourd’hui encore des gens éminents comme LE Ruyet donne des conseils dans ce sens pour l’enseignement du breton dans le vannetais. Il ne faut pas cultiver ni le vannetais ni le leonard, mais faire des pas les uns vers les autres pour arriver à un common language. Faire auttre chose n’a pas de sens ou plutôt si : cultiver les dialectes pour les dialectes est un acte anti-national, dautant plus que l’atlas de coop Breizh de Boolare pennlaez recence moins de 50.000 locuteurs vannetisants pour 2010. Et combien en 2014, et combien sont lettrés ??? Combien vont à la messe ??? Il faut reconnaitre que c’est un combat d’arrière garde. Il faut bien au contraire créer des chants dans la langue de demain. D’ailleurs c’est ce que demande ROME très clairement dans ses instructions de traduction, notamment pour la liturgie.
CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS
DE L’USAGE DES LANGUES VERNACULAIRES DANS L’ÉDITION DES LIVRES DE LA LITURGIE
ROMAINE
CINQUIÈME INSTRUCTION
« POUR LA CORRECTE APPLICATION DE LA CONSTITUTION SUR LA SAINTE LITURGIE »
(Const. art. 36)
Rome 2001
Article 12 : De plus, il est nécessaire de distinguer, en ce qui concerne la liturgie, entre les langues et les
dialectes. A cause des caractéristiques qui leur sont propres, les dialectes, qui manquent de l’appui
d’une formation de base académique et culturelle, ne peuvent pas être reçus pour un usage complet
dans la liturgie, car ils n’ont pas cette stabilité et cette amplitude, qui sont nécessaires, pour être
reconnus comme des langues liturgiques dans des limites plus larges. Quoi qu’il en soit, il ne
convient pas d’augmenter excessivement le nombre des diverses langues liturgiques.[14] Cela est
nécessaire pour assurer, dans les célébrations liturgiques, une certaine unité linguistique à l’intérieur
des limites d’une même nation.
(…) 14. Etant donné que l’introduction des langues vernaculaires dans la Liturgie de la part de l’Église,
peut avoir un effet sur la progression de telle langue particulière, ou même décider de son sort, il
faut veiller à promouvoir, parmi les langues, celles qui, même si elles n’ont pas une longue tradition
littéraire, sont susceptibles d’être employées par un grand nombre de personnes. Il convient d’éviter
la fragmentation des dialectes (…) »
Note : « frangmentation des dialectes » est à comprendre dans le contexte comme « il convient d’éviter la frangmentation des langues vernaculaires dues aux dialectes ».
1 – Tepod dit : » On comprend l’attachement des vannetais à leur dialecte. Dans l’état de la langue bretonne et en ce qui concerne la liturgie, l’unification est plus que de mise car il est évident à tous que seul le breton unifié a une petite chance de survivre premièrement pour une raison politique : il est notre langue nationale, c’est à dire qu’il a vocation a devenir à la fois le mode de communication habituel et le signe d’appartenance à notre communauté nationale. »
Le Vannetais est une langue, pas un dialecte.
Le vocabulaire est différent, la morphologie et irréductible, la phonétique est divergente, l’ accentuation est contradictoire. Entre KLT (NDLR : breton unifié Kerne/Leon/Tregor) et Vannetais, il y a autant de différence qu’entre castillan et portugais, plus de différence qu’entre suédois et norvégien, entre tchèque et polonais. Le Livr er Labourer vannetais a été traduit en breton léonais. Les soi-disant transcriptions de vannetais en «unifié» sont d’abominables caricatures.
Dans son état actuel le «breton unifié» est un magma incohérent, qui ne mérite pas de survivre. Mais on peut mieux faire.
Il faut d’ abord se défaire des conceptions bornées des prédateurs parisiens. Une langue est nationale parce qu’ elle est l’ expression du terroir et de ses habitants. Et pourquoi une seule langue? La Norvège en a trois, la Suède deux, l’ Italie un bouquet, le Canada deux officielles, la Nouvelle-Zélande aussi, la Suisse quatre. Les peuples bilingues ne manquent pas : la Vasconia a l’ Euskara et le Gascon ; la Lorraine a le thiois et le gaulois, l’Ecosse a le Gaélique et le Scots. Le Bretagne a le KLT en Breizh -Izel, le Vannetais et le Gallo en Breizh-Uhel. C’ est une richesse. Il est temps de prendre conscience de ce que parler plusieurs langues est normal et améliore le fonctionnement du cerveau .
Il est étrange d’ invoquer la politique pour imposer une règle en liturgie. En l’occurrence, ce qui compte, c’ est l’Evangile de la Pentecôte pour la relation de tout à l’ Esprit. Ensuite l’usage : Kyrie – grec, Alleluyah-hébreu, hosanna-araméen, etc.
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2. Tepod dit : « Je rappelle que ce sont les Vannetais qui ont supplié R Hemon d’ouvrir le KLT au vannetais pour donner le KLTG avec le ZH inventé par Langleiz de Surzhur. »
En fait de Vannetais, il s’agit seulement de deux personnes : Xavier de Langlais et Robert Le Masson. Langlais (un excellent ami) ignorait le vannetais. Il avait appris le Gwalarneg et l’écrivait. Le Capitaine de frégate Le Masson avait appris le Vannetais et l’écrivait plutôt bien. Ni l’ un ni l’ autre n’ était qualifié pour mesurer l’ ampleur du problème. Roparz Hémon leur répondit dans Gwalarn par l’ article Ar Wezenn Forc’hek (L’ Arbre à Deux Branches), montrant qu’ une unification serait une erreur. Loeiz Herrieu était du même avis ( il me l’ a dit personnellement).
La décision de presenter une graphie unique fut prise parce que, du ministère de l’ Enseignement de Vichy, on avait entendu que le Breton pouvait entrer à l’ école, à condition qu’ il n’ ait qu’ une seule graphie. Roparz Hémon ne croyait pas à la durée du peurunvan, et pour cela n’ accepta qu’ un changement minimal, permettant un retour facile au gwalarneg. La sharia peurunvan, c’ est Per Denez .
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3.Tepod dit : « On ne comprend pas que le ZH ne soit pas utilisé, si ce n’est pour un souci de maintenir coûte que coûte et artificiellement , les dialectes vannetais tous mourants, ou alors pour utiliser ces textes comme si c’était du latin, c a d une langue fossile. Aujourd’hui encore des gens éminents comme Le Ruyet donne des conseils dans ce sens pour l’enseignement du breton dans le vannetais. Il ne faut pas cultiver ni le vannetais ni le leonard, mais faire des pas les uns vers les autres pour arriver à un common language. Faire autre chose n’a pas de sens ou plutôt si : cultiver les dialectes pour les dialectes est un acte anti-national, dautant plus que l’atlas de Coop Breizh de Bodlore Pennlaez recense moins de 50.000 locuteurs vannetisants pour 2010. Et combien en 2014, et combien sont lettrés ??? Combien vont à la messe ??? Il faut reconnaitre que c’est un combat d’arrière garde. Il faut bien au contraire créer des chants dans la langue de demain. »
Le ZH est implanté et restera en KLT, où il est utile, comme différent de Z. En vannetais , il est choquant
Les commentaires d’Alan Raude, éminent linguiste, ont le mérite de bien remettre en ordre certaines conceptions erronnées sur la langue Bretonne.
J’ajouterai ceci : les politiques Français disaient : « pour l’unité linguistique de la France, le Breton doit disparaître ». Ce que j’entends souvent, à demi-mot pour la langue Bretonne, c’est « pour l’unité linguistique du Breton, le Vannetais doit disparaître ». J’entends aussi cela pour le Léonard, et ainsi de suite….C’est finalement toute la pensée jacobine qui est en ouvre, totalement différente de la pensée Bretonne originelle qui est diverse. La diversité des formes de Breton n’empêche pas la compréhension, contrairement à une idée reçue. Pourquoi des personnes éloignées de quelques kilomètres ne se comprenaient-elles pas ? Tout simplement parce qu’elles ne savaient ni lire, ni écrire leur langue.
Je voudrais enfin préciser que la syntaxe de ce que j’appelle ironiquement un Breton chimique est telle qu’elle est difficilement intelligible pour bon nombre de Bretonnants de naissance. J’en fait partie. Alors même que les textes anciens en Vannetais ou Leonard se lisent de manière « coulante ». Pourquoi cela ? Une langue est le reflet de l’âme d’un peuple. Dans les formes dites anciennes de Breton, cette âme est imprimée tant dans le vocabulaire utilisé que dans la structure même des phrases. Dans le Breton « chimique », cette âme a disparu et, à la place, nous sentons la lourdeur administrative et centralisatrice utilisée pour « unifier » le Breton.
Je n’oublierai pas non plus cette phrase d’un homme politique (Alan Raude ou Ar Gedour pourront peut-être me rappeler son nom) : « il faut rendre le Breton inintelligible, afin que, d’une ville à l’autre, d’un village à l’autre, les gens ne se comprennent plus. Ils passeront ainsi automatiquement au Français pour pouvoir communiquer ». C’est chose faite aujourd’hui !
Cette phrase montre bien que les formes anciennes de Breton n’étaient pas un obstacle à la compréhension et qu’il fallait trouver autre chose : la lutte contre le Breton a été et est multiformes :
1/interdire le Breton dans la sphère publique .
2/donner honte aux Bretons de leur langue afin qu’ils l’abandonnent d’eux-même (attaque de la sphère privée).
3/ la rendre inintelligible pour forcer les « récalcitrants » à abandonner le Breton au profit du Français dans leurs communications. Cela a le double avantage de déstructurer la pensée Bretonne véhiculée par la langue, au profit d’un mode de pensée calqué sur le Français.
Ce troisième point est important, car il suppose que les élites Bretonnes aient été infiltrées pour transformer la langue Bretonne.
Il est donc plus qu’urgent de redécouvrir toutes les richesses des différentes formes de Breton, afin qu’elles s’enrichissent mutuellement sans perdre leur âme respective….
Demat deoc’h,
Je trouve assez sur-réaliste de devoir défendre mon point de vue , et en plus de devoir le faire dans la langue des français. Je tiens à m’en excuser car j’ai honte. Sur le site d’EAT o n’utilise jamais la langue de l’étranger.
Skrivet evit ar Gedour d’ar Seizh a viz Genver 2015.
Tepod
Je reprend la réponse da Alan J. Raude : “1 – Tepod dit : » On comprend l’attachement des vannetais à leur dialecte. Dans l’état de la langue bretonne et en ce qui concerne la liturgie, l’unification est plus que de mise car il est évident à tous que seul le breton unifié a une petite chance de survivre premièrement pour une raison politique : il est notre langue nationale, c’est à dire qu’il a vocation a devenir à la fois le mode de communication habituel et le signe d’appartenance à notre communauté nationale. »
Alan : le Vannetais est une langue, pas un dialecte. Le vocabulaire est différent, la morphologie et irréductible, la phonétique est divergente, l’ accentuation est contradictoire. Entre KLT (NDLR : breton unifié Kerne/Leon/Tregor) et Vannetais, il y a autant de différence qu’entre castillan et portugais, plus de différence qu’entre suédois et norvégien, entre tchèque et polonais. Le Livr er Labourer vannetais a été traduit en breton léonais. Les soi-disant transcriptions de vannetais en «unifié» sont d’abominables caricatures.”
Tepod : Non le breton-vannetais est bien un dialecte du breton, sinon cela voudrait dire que j’ai le don des langues puisque je le comprend sans grande difficulté. La différence est en effet paraît-il aussi grande qu’etre espagnol et portugais (ou entre galicien et portugais) dixit Jorj Abherve-Gwegen. Je n’ai pas étudié la TRANSCRIPTION ( et non traduction) de Levr al Labourer de Preder, mais j’aimerais avoir l’avis des blogeurs sur ma transcription d’une partie des poème de YB Kalloc’h sur le site d’emglev an tiegezhioù…
Alan : “Dans son état actuel le «breton unifié» est un magma incohérent, qui ne mérite pas de survivre. “
Tepod : C’est à l’évidence un point godwin entre-nous. Les édition Imbourc’h que je dirige sont la maison d’édition qui a publié le plus d’œuvres en breton vannetais transcrits en ZH. Ce que vous appelez un maga incohérent c’est une langue uniffée quelquefois au forceps il est vrai et qui a besoin de l’apport de toutes les œuvres majeures venants de tous les dialectes et notamment du dialecte vannetais (puisque celui-ci comme le léonais a l’avantage d’avoir une école littéraire autrefois féconde) pour construire ensemble le breton commun à tous les bretons. Mais elle a surtout besoin d’être vécue, parlée. Les absents ont toujours tord. Les bretonnants natifs qui refusent d’évoluer ne peuvent s’en prendre qu’à eux : quelle langue pratiquent-ils concrètement ? Le français et ce parce que parler breton aujourd’hui demande d’aller à l’école du breton. C’est en français qu’ils ont été enseignés. Alors. Il n’y a pas de génération spontanée. Pour survivre le Breton doit s’adapter dans toues ses dimensions.
Alan :” Il faut d’ abord se défaire des conceptions bornées des prédateurs parisiens. Une langue est nationale parce qu’ elle est l’ expression du terroir et de ses habitants.”
Tepod Je reformule : Une langue n’est pas nationale parce qu’elle serait l’expression essentiellement le résultat d’une oppression poliqitue étrangère. En ce qui concerne l’état actuel du Breton qui était bien plus unifié lorsqu’elle était le langue de l’état breton sous Nominaé, non ? je rappelle à Alan qui le sait que dans le mot “nation(al)” il y a le verbe naître. C’est une manipulation des mots, un abus de langage. On ne naît pas avec plusieurs langue. Un peuple = une langue. On ne peut pas s’appuyer sur l’existence d’états multi nationaux comme la suisse ou l’ancienne yougoslavie ou l’ancienn tchequo-slovaquie, pour faire croire qu’il ‘est pas légitime d’avoir ou de tendre vers un état-nation. Tout est affaire de volonté. Je suis pour une Irlande Etat nation : avec une seule langue, c’est ainsi.
Je dis une évidence lorsque je dis que TOUS LES DIALECTES disparaissent sous nos yeux à vitesse grand V. Et si vous voulez éviter cela il faut en effet ériger le Vannetais en langue nationale et créer un réseau d’écoles en vannetais et créer un parti nationaliste vannetais. Insufler à ce dialecte la volonté d’être une vrai langue au sens commun du terme. Idem pour le ramassi de parlers très largement issus du français des villes, sans gros intérêt linguistique que pour les chercheurs ou pour le substrat ténu de mots breton qu’on pourrait y trouver peut-être (200 mots dans le parler Mitau entre loire et vilaine par exemple).
Ce n’est pas ma volonté de supprimer le vannetais ou ces parlers gallos. Ce sont des dialectes et très souvent des patois puisque parlés par des personnes incapables de les parler en dehors d’un certain périmètre. C’est un fait et aucunement un insulte. Les mots ont un sens. Et la vie moderne est sans état d’âme pour leur destin : il mourront. Il mourront comme une grand-mère plus ou moins édentée le fait de sa mort naturelle. D’usure. D’inutilité pratique dans la société bretonne qui se construit. D’inadaptation intrinsèque. Je viens déditer un cathéchiseme de 255 p. en breton. Le niveau de langue est élevé puisqu’il s’adresse à des adultes, parle d’euthanasie, de bio éthique et de mariage inverti. Il n’y a pas de lectorat pour cela en vannetais. Comment dites vous bio-éthique ? GPA, PMA … ? Je vais sortir une traduction de l’encyclique de François Lumen fidei. Le niveau de langue est bien plus élevé, c’est carrément un terrain d’exploration pour le breton moderne : un niveau intellectuel des plus élevé puisqu’on est en théologie. Le breton vannetais ne peut produire une telle œuvre dans l’état actuel de son développement : c’est un fait, reconnaissez le. Il n’a pas le capital pratique indispensable. Il faut produire une certaine masse écrite et dans ce domaine particulier pour pouvoir augmenter encore l’édifice. Et vous vous contentez de ce corset pour l’esprit ??? Ce n’est pas sérieux. L’Eglise ne veut pas cela. Elle veut qu’on comprenne les lettres de St Paol, et on ne peut pas le faire dans le langage des vaches, respet deoc’h !
Alan : Les peuples bilingues ne manquent pas : la Vasconia a l’ Euskara et le Gascon ; la Lorraine a le thiois et le gaulois, l’Ecosse a le Gaélique et le Scots. Le Bretagne a le KLT en Breizh -Izel, le Vannetais et le Gallo en Breizh-Uhel.
Tepod : c’est encore un abus de langage. Il n’y a pas de peuple bilingue. Il y a des personnes qui naissent dans une seule langue, maternelle et dans un contexte politique qui donne la domination à telle ou telle autre langue.
EST BRETON CELUI QUI PARLE BRETON. S’il y avait encore quelqu’un qui naissait encore dans un des nombreux sous-sous parlers vannetais leonais ou sud-pornicais , il serait complètement inadapté en tout cas au projet national breton. Si tu parles français si tu en as fait ta langue t’es français. On n’en sort pas. On ne nait pas avec deux langues à égalité : nous n’avons qu’un seul cerveau et c’est un disque dur que l’on ne peut pas fragmenter !
Alan : C’ est une richesse. Il est temps de prendre conscience de ce que parler plusieurs langues est normal et améliore le fonctionnement du cerveau .
Tepod : Hors sujet. C’est une ric hesse premièrement si l’on prossède correctement sa première langue. Les Bretons ont créé ici une nation , la nation armoricaine et ils parlaient uniquement le breton. Les seuls vrais bretons veulent parler breton. Les autres sont des bretons géographiques, des ouistitis qui s’ignorent (de la région ouest).
Alan : Il est étrange d’ invoquer la politique pour imposer une règle en liturgie. En l’occurrence, ce qui compte, c’ est l’Evangile de la Pentecôte pour la relation de tout à l’ Esprit. Ensuite l’usage : Kyrie – grec, Alleluyah-hébreu, hosanna-araméen, etc.
Tepod :Encore Hors sujet : c’est un sujet politique. De plus je signale qu’Alan J. Raude est orthodoxe : sa position ici contre les décisions de Rome est donc irrecevable puisqu’il n’accepte pas l’obéissance due au gouvernement de Pierre. L’Eglise dit clairement que les dialecte n’ont pas leur place dans la liturgie. Donc acte. l’Eglise est pragmatique. La liturgie est fragile. A la pentecôte le soldat armoricain en habit romain a entendu St Pierre lui parler dans son sous-sous dialecte de bas latin ou autre .ND Kerizinenn a parlé à la voyante dans le sous dialecte haut vannetais en respectant touttefois l’orthographe de l’entende de 1908 , mais son breton n’a pas d’ambition littéraire. Dans la Bible, le Catique des Cantique, lui , a une portée littéraire qui doit être entérinée par Rome en tant que la traduction pour les bretons. On n’a que faire de deux traduction de l’Alma Redemptoris : Rome n’en veut pas. Ce n’est pas bon pour la liturgie des bretons c’est ce que dit Rome. C’est logique reconnaissez le. On pourra toujours jouer à adapter l’alam redemptoris en breton du sous dialecte de Gwern , mais alors il faut dire que c’est pour s’amuser, qu’o joue avec les prières de l’Eglise. Je trouve cela puéril et trompeur surtout quand on ne mentionne pas que c’est du vannetais (je vois que la correction est faite : merci !).
2. Tepod dit : « Je rappelle que ce sont les Vannetais qui ont supplié R Hemon d’ouvrir le KLT au vannetais pour donner le KLTG avec le ZH inventé par Langleiz de Surzhur. »
En fait de Vannetais, il s’agit seulement de deux personnes : Xavier de Langlais et Robert Le Masson. Langlais (un excellent ami) ignorait le vannetais. Il avait appris le Gwalarneg et l’écrivait. Le Capitaine de frégate Le Masson avait appris le Vannetais et l’écrivait plutôt bien. Ni l’ un ni l’ autre n’ était qualifié pour mesurer l’ ampleur du problème. Roparz Hémon leur répondit dans Gwalarn par l’ article Ar Wezenn Forc’hek (L’ Arbre à Deux Branches), montrant qu’ une unification serait une erreur. Loeiz Herrieu était du même avis ( il me l’ a dit personnellement).
Tepod : C’est largement faux. J’ai connu un peu X Langlais étant son neveu éloigné. En vacances il était à 10 km à vélo sur la presqu’ile de Rhuys, et à Rennes je l’ai plus connu bien que très jeune (entre 13 et 16 ans). Il distripait une conversation en vannetais : bien que non natif il ne l’ignorait paas du tout. Je tiens une buhez er sent de 1839 de ce coté là de ma famille. So jardinier parlait vannetais.. Mais vivant à Rennes dans la communauté du mouvement breton il avait adopté le seul breton qui survivra, étant donné que c’est la seule communauté bretonnante qui tienne la route avec ses propres structures, et ces structures il les a voulues : première entente en 1936 : Loeiz Herrieu est signataire (d’ailleurs VOUS MENTEZ lorsque vous dites que c’est les seuls signataires vannetisants, il y en a au moins trois autres en plus de Langleiz et Ar Mason : le chanoine Mary, s’il vous plaît, et l’abbé Le Marouille et aussi Loeiz Herrieu… en fait le vannetais était sur-représenté par rapport aux autres et c’est normal puisqu’il s’agissait à leur demande de l’intégrer) ; il a créé la première entreprise en breton, le BALB, a relancé les camps en breton après guerre, il a aussi contribué par sa caution financière à l’essai de création d’un kiboutz bretonnant dans la forêt de Paimpont : péché mortel : en haute bretagne !!!, il a été un des écrivains les plus talentueux de Gwalarn qui n’est pas un magma monstrueux, lisez “Kanoù en noz” par exemple. Il a même fait une tradcution de Romant ar Roue arzhur avec une touche vannetaise indéniable. C’est de la mauvaise foi du mensone pur et simple qui ne vous grandit pas.
De plus comment expliquez vous que l’o trouve du ZH dans DIHUNAMB la revue de Loeiz Herreiu et qu’il n’est pas le seul en dehors de Langleiz et ar Mason à avoir signé l’accrord de création d’une écriture commune pour notre langue nationale en juillet 1941 ??? L’abbéPerrot l’a fait aussi ! Il y a eu des articles en ZH dans Feiz ha Breiz… On sait que vous avez toujours lutté contre mais il faut rester objectif et surtout arrêter de mentir.
On ne peut concevoir d’avenir pour la langue bretonne que comme seule et unique langue nationale pour tous les breton d’ouessant à Clisson. La vocation du breton est bien évidemment de remplacer le français en Bretagne tout en laissant les dialectes séteindre parce que c’est inévitable.
Alan :La décision de presenter une graphie unique fut prise parce que, du ministère de l’ Enseignement de Vichy, on avait entendu que le Breton pouvait entrer à l’ école, à condition qu’ il n’ ait qu’ une seule graphie. Roparz Hémon ne croyait pas à la durée du peurunvan, et pour cela n’ accepta qu’ un changement minimal, permettant un retour facile au gwalarneg. La sharia peurunvan, c’ est Per Denez .
Tepod : encore une couche ZH = collabo !!! C’est mesquin, traître et minable. Alors je dis : le délire de la survie des sabirs gallo et des dialectes désormais inutiles et tous mourrant, c’est Alan J Raude. Sans Per Denez et Kuzul ar Brezhoneg et leur entente cachée avec Giscard puis Mitterrand il n’y aurait pas eu Diwan, la licence, le CAPES, les panneaux bilingues la télé les radios etc, bref tout ce que nous avons pu arracher et qui reste très fragile et très inssufisant. Vous êtes un petit Monsieur. Qu’avez vous gagné pour la langue en prônant un breton morcelleé et qui n’existe plus nulle part et surtout en proférant des mensonges comme ceux-ci ??? !
Sur la position de Roparz Hemon je dirais plutot qu’on lui a forc” la main sur le vannetais qui déjà d’après Herrieu lui-même était mourrant sur une bonne partie de sa zone, notamment la presqu’ile de Rhuys et toute la bordure cotière. Pour ma part je trouve juste d’intégrer ce que l’on peut intégrer à la lngue commune, c’est une richesse indéniable, une souplesse remarquable notamment que jamais Pêr Denez n’a combattue : il a subventionné via l’insttitut culturelle toutes les édtions d’Imbourc’h en breton vannetais publiées en ZH. Alors ?
3.Tepod dit : « On ne comprend pas que le ZH ne soit pas utilisé, si ce n’est pour un souci de maintenir coûte que coûte et artificiellement , les dialectes vannetais tous mourants, ou alors pour utiliser ces textes comme si c’était du latin, c a d une langue fossile. Aujourd’hui encore des gens éminents comme Le Ruyet donne des conseils dans ce sens pour l’enseignement du breton dans le vannetais. Il ne faut pas cultiver ni le vannetais ni le leonard, mais faire des pas les uns vers les autres pour arriver à un common language. Faire autre chose n’a pas de sens ou plutôt si : cultiver les dialectes pour les dialectes est un acte anti-national, dautant plus que l’atlas de Coop Breizh de Bodlore Pennlaez recense moins de 50.000 locuteurs vannetisants pour 2010. Et combien en 2014, et combien sont lettrés ??? Combien vont à la messe ??? Il faut reconnaitre que c’est un combat d’arrière garde. Il faut bien au contraire créer des chants dans la langue de demain. »
Alan : Le ZH est implanté et restera en KLT, où il est utile, comme différent de Z. En vannetais , il est choquant.
Tepod : il est choquant pour vous et pour les gens de la tradition littéraire haute-vannetaise. Roperzh aer Mason a lui-même codifié ce qui est du pur vannetais et qui peut être intégré tel quel dans la langue unifiée,et j’en ai fait un page wikipédia. Si cela est choquant pour certaine vielles personnes de cette tradition, la nouvelle génération prononce très bien à la vannetaise des textes écrits en ZH et c’est très bien. Même de Daoulaz on peut capter Radio Bro Gwened par postcast !
Herminig : Les commentaires d’Alan Raude, éminent linguiste, ont le mérite de bien remettre en ordre certaines conceptions erronnées sur la langue Bretonne.
Tepod : Eminent linguiste ? Sans doute. Fouteur de merde trompeur et manipulateur depuis la première revue Sav pendant la guerre, cela est sûr ! Quel fruit a bien pu donner cette revue SAV mis à part la mise sur orbite du chanoine Falc’hun et la crétion de l’écriture Patriote Comunisto-Eskopti Kemper ha Leon anti bretonne ??
Herminig : J’ajouterai ceci : les politiques Français disaient : « pour l’unité linguistique de la France, le Breton doit disparaître ». Ce que j’entends souvent, à demi-mot pour la langue Bretonne, c’est « pour l’unité linguistique du Breton, le Vannetais doit disparaître ». J’entends aussi cela pour le Léonard, et ainsi de suite….C’est finalement toute la pensée jacobine qui est en ouvre, totalement différente de la pensée Bretonne originelle qui est diverse.
Tepod : N’importe quoi ! J’exige des références sur cette soi-disante “pensée bretonne originelle” qui serait “diverse” ! Moi je vois bien l’inverse : toute la pensée nationalitaire bretonne (mis à part la romantique cela va sans dire…) est pour l’unification linguistique premièrement par nécessité matérielle et politique.
Herminig : La diversité des formes de Breton n’empêche pas la compréhension, contrairement à une idée reçue. Pourquoi des personnes éloignées de quelques kilomètres ne se comprenaient-elles pas ? Tout simplement parce qu’elles ne savaient ni lire, ni écrire leur langue.
Tepod : Il faudrai savoir ! C’est du breton ou une autre langue ?? Si le dialogue avec un vannetais est possible (et c’est possible au moins en bas-vannetais) Oui, je suis bien d’accord… jusqu’à certains points : 1. Il faut qu’il y ait des pas les uns vers les autres, c’est une question de bonne volonté donc de politique ; 2. Cultiver artificellement la dfférence pour la différence est idiot, rétrograde, passéiste, inadapté, et surtout néfaste et aliénant. De plus on oublie souvent de dire que le morcellement en dialecte puis e sous dialectes puis sous sous parlers locaux voire sabirs innomables (à quisitinic je reprès au moins trois parlers, celui de Locmaria par exemple est très éloigné de celui du bourg, quant à l’ouest de la commune on est déjà en bas vannetais…) ce phénomène de morcellement est récent. Il correspond à peu près à la perte d’influence du Breton qui est passé de 945 de langue d’Etat à –au mieux- en 2015 à la langue des vieux à la sortie de la messe le dimanche et à lalangue des champs en semaine (interdit de le parler à la maison où règne la femme qui protège ses enfants ! C’est le cas dans la ferme en face de chez moi).
Herminig : Je voudrais enfin préciser que la syntaxe de ce que j’appelle ironiquement un Breton chimique est telle qu’elle est difficilement intelligible pour bon nombre de Bretonnants de naissance. J’en fait partie. Alors même que les textes anciens en Vannetais ou Leonard se lisent de manière « coulante ». Pourquoi cela ? Une langue est le reflet de l’âme d’un peuple.
Tepod : ce n’est pas si simple. Vous devez aussi considérer qu’il n’y a plus de société réelle pour porter la langue et aussi que les matières abordées ne relèvent plus uniquement de la littérature. Il est difficile de produire du beau breton ou français quand on traite de matières ardues. C’est d’ailleurs pourquoi le brezhoneg beleg n’est pas sir beau ni coulant que cela . D’abord je compte le nombre de livres de religions en breton vannetais dans ma bibliothèque (de 1830 à environ 1950 date où je considère que le breton est abandonné partout et donc aussi par l’Eglise) : exactement 31 ; dans la artie KLT à 95 % léonarde : 112. J’ne cite un pour vous montrer combie le vannetais beleg n’est pas si coulant que cela : j’en ai pris un au hasard : “Livr er vreder ha hoerezed sant dominic” :
Ouver au hasart au milieu p. 79 : Arlerh en dra-zé, asistet m’en dé dre er priol ha deu vrer quemeret e misq er mempreu hag er honseil, ean a den unan hag unan er billeteneuag er vouistr e précance er vrédér hag e zoug er sentance”.
En breton actuel dit de maière insultante “chimique” on dira :
War-lerc’h an dra-se, ambrouget ma oa gant ar Priol ha daou vreur dibabet e-mesk izili ar c’huzul, e tennas unan hag unan hag unan ar bilhedennoù diwar ar vouest dindan evezh ar veudeur hag e tougas an disentez.
Mis a part le fait qu’o sent le français juque dans la syntaxe du texte vannetais (“eañ a zoug”) sans parler du vocabulaire, le texte semble incapable d’utiliser un autre temps que le présent. C’est lourd.
Ce n’est donc pas parce que c’est e vannetais que c’est beau, ni “coulant”. Je connais des tas de textes coulants écrits par des gens de Gwalarn et après. Maodez glanndour est quand même remarquable, loin du “magma” imaginé par Alan ! Lisez les Salmoù ! Lisez Milc’hwid ar serr-noz, lisez “Daouarn va zad !” lisez avant de dire n’importe quoi !
Herminig : Dans les formes dites anciennes de Breton, cette âme est imprimée tant dans le vocabulaire utilisé que dans la structure même des phrases. Dans le Breton « chimique », cette âme a disparu et, à la place, nous sentons la lourdeur administrative et centralisatrice utilisée pour « unifier » le Breton.
Tepod : cettre sortie semble être sortie tout droit du site “le breton populaire”. Elle est assez gratuite et pas assortie d’exemples mais surtout contre productive. Je reconnais qu’il y a des phrases qui sentent le français mais la cause en est justement que nous n’avons pas assez de capital écrit en breton ni surtout de société qui la parle encore naturellement. Acteur dans le mouveme t breton depuis 30 ans j’ai vu les progrès réels réalisés par exemple par rapport à la prononciation. On n’entend plus le Roazhoneg. C’est fini. Le CAPES a permis de mieux former les enseignants, la syntaxe est enseignée correctement. On n’est plus aussi indigens qu’au temps où il n’y avait que KEAV et Skol Ober de Marc’harid Gourlaouen. Moi je ne tire pas sur le pianiste, je prend le train de l’Emsav en route, j’endosse son histoire avec la fierté d’appartenir à une famille qui contre tous y compris des vannetais frileux ont contruit la langue bretonne moderne contre vents et marées. De toutes manières, retenez bien ceci : les absents ont toujours tord, le train est parti en 1941, libre à vous de sauter dedans et d’enrichir le capital écrit…. Mais après Job Jaffré y a –t-il encore des écrivains dignes de ce nom en vannetais ??
Bien sûr la production en ZH a des défauts. J’ai toujours pensé qu’il vaut mieux parler du mauvais breton en Bretagne (c a d du français traduit) que en français. On améliore déjà le niveau et puis quand on sera libre on améliorera encore via la puisance de l’Etat breton futur. Rien ne peut remplacer l’Etat dans une siciété modialisée, bien malheureusement. Lorsqu’un de mes enfants – ou mon épouse ! – fait une faute, je ne les corrige JAMAIS : ce serait pris pour un manque d’amour. Je trouve le moyen de réutiliser la phrase de manière correcte. Et si c’est moi qui fais une faute et qui suis corrigé, je ne proteste jamais : j’en suis très content !
Du point de vue de la liturgie et plus particulièrement de la Parole de Dieu, je suis entrain de finir la révision du texte de la Bible. Certaine grosses erreurs ont été corrigées mais le travail de l’abbé Guichou en pur léonard est totalement inexploitable parce qu’il s’enferme dans un léonard-terminal qui fait pitié condamné même par le père Marc de landévennec, c’est dire !
Heminig : 3/ la rendre inintelligible pour forcer les « récalcitrants » à abandonner le Breton au profit du Français dans leurs communications. Cela a le double avantage de déstructurer la pensée Bretonne véhiculée par la langue, au profit d’un mode de pensée calqué sur le Français.
Ce troisième point est important, car il suppose que les élites Bretonnes aient été infiltrées pour transformer la langue Bretonne.
Tepod : C’est du délire total, une injure à des milliers de patriotes bretons qui se sont sacrifés pour hisser la langue bretonne au niveau où elle est aujourd’hui, et vous dites cela sans le moindre petit début d’un indice aussi petit soit-il. Honte à vous.
Moi j’affirme bien au contraire que s’opposer au rapprochement des dialectes et à l’écriture commune est un acte anti-breton particulièremet grave puisqu’il tend à empêcher les Bretons à se construire une langue moderne commune adaptée à la modernité et donc de taille à concurencer voire à remplacer le français dans tous les domaines.
J’ajoute une chose qui devrait mener à réfléchir un peu : où en Bretagne a-t-on mené les plus gros travaux sur la liturgie et la blble en Breton ? Dans le trégor. Par des prêtres TOUS nationalistes : Klerg, Kalvez, Dubourg, Maodes Glanndour, Ar Gall, Lec’hvien. CQFD. C’est la langue de leur cœur et de leur esprit, je rend grâce à Dieu pour eux parce qu’ils sauvent l’honneur de la langue de Nominoe. Quand les rétrogrades attachés à un dialecte qui est incapable d’exprimer tous les plis de leur esprit du XXIième siècle et qu’ils lisent le cathéchisme en Français par voie de conséquence au lieu de m’en acheter un dans un breton actualisé et sans concession à l’original, quand ces rétrogrades utilisent un argument aussi fallacieux d’intelligence avec l’ennemi Etat français, j’ai envie de répondre assez brutalement que ce à quoi j’assiste ici c’est très objectivement à une diabolisation du mouvement nationaliste breton donc très objectivement on peut se demander à qui profite cette manipulation : la mania vannetaise anti ZH est donc objectivement française ! Treitourion pe Pennoù-sod gouleviet dre zindan ? Comment dit-on Idiots utiles en vannetais ?
Hermiig : Il est donc plus qu’urgent de redécouvrir toutes les richesses des différentes formes de Breton, afin qu’elles s’enrichissent mutuellement sans perdre leur âme respective….
Tepod : vous pouvez le dire mais VOUS NE LE FAITES PAS. Seul Imbourc’h est sur cette ligne et le fait véritablement. En éditant en breton KLTG les écrits en vennetais qui en valent la peine : pour enrichir le patrimoine commun :
« Chal ha Dichal », barzhonegoù gant Roperzh ar Mason,
« Istor an Itron Varia a Lourd » gant S. Seveno,
Enez ar Vertuz, gant Y. Marion, e gwenedeg dibenn an 18vet
kantved
‘Tri fezh c’hoari » gant Roperzh ar Mason
Magazin Speredel, un oberenn wenedek eus 1790 enni 450 pajenn e
3 levrenn .
Istor a Tad al Leu ha marteze re all c’hoazh.
Imbourc’h : http://emglev.wordpress.com
« On n’a que faire de deux traduction de l’Alma Redemptoris : Rome n’en veut pas. Ce n’est pas bon pour la liturgie des bretons c’est ce que dit Rome. C’est logique reconnaissez le. On pourra toujours jouer à adapter l’alam redemptoris en breton du sous dialecte de Gwern , mais alors il faut dire que c’est pour s’amuser, qu’o joue avec les prières de l’Eglise. Je trouve cela puéril et trompeur surtout quand on ne mentionne pas que c’est du vannetais (je vois que la correction est faite : merci !) »
Autant nous ne souhaitons pas intervenir dans ce débat, autant sur ce point vous nous attaquez. Nous considérons en effet que nous travaillons tous pour une même cause. Simplement, les gens ne se comprennent pas entre eux, et parfois Internet n’aide pas à cela, chacun campant sur des positions sans pour autant tenter de connaître l’approche de l’autre. Bien dommage, car que d’énergie dépensée….
Toutefois, sur le point de l’Alma Redemptoris, puisque vous nous mettez en cause, sachez que :
1- Il était bien mentionné « Bro Gwened » sur Kan Iliz, site vers lequel pointait l’article que vous mentionnez où il était simplement inscrit « e brezhoneg ». Il y a une case sur Kan Iliz où il est indiqué automatiquement quel dialecte est utilisé. Il n’y a donc eu aucune « tromperie sur marchandise ». Nous avons toutefois précisé « gwenedeg » sur l’article d’Ar Gedour et en titre sur Kan Iliz, pour ceux qui ne lisent pas la totalité d’un billet avant de réagir. Mais nous sommes heureux que vous l’ayez remarqué. Concernant l’assertion « Rome n’en veut pas », c’est un raccourci qui mériterait d’être développé. Vous mélangez ici ce qui concerne la musique sacrée et ce qui concerne la liturgie elle-même (et donc particulièrement ce qui concerne le Missel Romain), choses qui relèvent de plusieurs documents différents, qui précisent bien les choses.
2- Le côté puéril que vous dénoncez est-il dans la possibilité de proposer des cantiques bretons à la messe, même en gwenedeg, ou dans le fait de considérer qu’il vaut mieux ne rien faire du tout, parce qu’il vaut mieux laisser mourir les dialectes ? Détrompez-vous : ces jeunes ne s’amusent pas, contrairement à ce que vous dites : ils se heurtent à des murs. D’un côté, ils voient des bretonnants comme vous qui les dégomment, et de l’autre côté des franco-jacobins qui leurs mettent des bâtons dans les roues. Croyez-vous que cela motive ? Vous devriez être heureux de savoir que des jeunes prennent en main la chose bretonne plutôt que de les dégoûter. Pourquoi ne réagissez-vous pas avec eux comme vous le faites avec votre famille, exemple que vous évoquez dans votre propos ?
Cela me fait penser à un exemple vécu ce jour. Je participais à des obsèques où il ne devait y avoir aucun cantique breton, alors que le défunt l’aurait souhaité. Grâce à quelques jeunes, cet ancien a eu une messe trilingue, avec des cantiques bretons. L’animatrice, qui refuse tout chant breton habituellement, m’a dit : « je préfère ne pas chanter de breton car dès que je prononce mal un mot, j’ai des bretonnants qui me tombent dessus ». CQFD.
Un ajout à mon message : les insultes qui fusent n’ont pas lieu d’être ici. Nous ne censurons pas les commentaires, car nous considérons que les débats, comme les forums de l’Antiquité, permettent d’avancer. Ar Gedour se veut être un tel espace, mais nous souhaitons que chacun se respecte, même dans sa différence de point de vue, d’approche, de sensibilité. Par ailleurs, vous pointez le fait qu’Alan Raude soit orthodoxe. Je ne pense pas que cela ait de l’intérêt dans ce débat, et je précise que même si Ar Gedour est catholique, il travaille aussi sur certains projets avec des protestants et des orthodoxes, malgré les différences. Créer des ponts est essentiel, non ériger des murs. Vous le dites bien pour la langue bretonne, nous pensons que cela doit être valable pour tout le reste, si l’on veut travailler à l’avenir de la Bretagne. Nous oeuvrons TOUS à cela : vous, nous… et bien d’autres (qui ne sont pas forcément des « ouistitis ») Prenons-en conscience.
Merci à chacun de nos lecteurs de rester dans le respect de l’autre.
A galon ganeoc’h !
Eflamm Caouissin
Rédac’chef AR GEDOUR
Au vu des commentaires acerbes, je vois que j’ai blessé, sans volonté aucune. Me suis-je mal exprimé ?
-Je dis bien qu’aucune forme de Breton ne doit s’éteindre, car elle est source de richesse dans ses expressions et son vocabulaire.
– Il faut effectivement créer des ponts entre les uns et les autres. Créer des ponts, par définition, ne veut pas dire éradiquer.
– Lorsque l’on dit plusieurs Bretons, des dialectes, ou un seul Breton : l’éternel débat, qui n’aboutit à rien et qui est destructeur. Si l’on fait un comparatif avec la langue Française : au niveau des accents, on dit du « paing » dans le sud et du pain dans le nord. Cela en fait-il deux mots différents ? Non. On parle Français. Alors, bien sûr ces différences de prononciation en langue Bretonne sont issues de réelles différences. Mais est-ce un obsacle? Non! Le vocabulaire et les expressions peuvent aussi différer en Vannetais, Leonard….Cela est-il le reflet de réelles différences ? Là, Oui. Mais est-ce alors bon d’éradiquer ce vocabulaire ou ces expressions ? Là je dis non. En effet, en langue Française, il existe de nombreux synonymes, ou encore des expressions différentes qui veulent, avec des nuances exprimer une même idée. Alors, lorsque l’on parle de ponts, pourquoi ne pas utiliser ces différences pour enrichir la langue Bretonne, plutôt que de gommer tout cela ?
– Lorsque je parle d’âme spécifique transcris dans le parler d’autrefois, cela est totalement vrai : comment le quantifier ? Impossible : vous avez déjà mesuré et pesé une âme ? Moi, pas ! Cela se trouve dans le domaine du ressenti, personnel mais aussi partagé par un grand nombre de personnes bretonnantes . Si vous ne partagez pas ce point de vue, au moins respectez-le.
Nous avons des avis qui divergent. Je me suis exprimé d’une manière générale et non contre la personne de T. G. De même, je souhaite à l’avenir que ne soient pas attaqués personnellement des personnes car cela est tout à fait négatif, surtout quand ces personnes ont de réels bagages linguistiques et historiques (cf Alan Raude). Veuillez donc m’excuser, M. Guillemot, si je vous ai blessé.
Mon propos n’était pas de proposer une version pirate de l’Alma Redemptoris Mater destinée à remplacer les versions précédentes.
Je sais qu’il existe d’autres traductions –d’une très bonne tenue (?) – peut-être pas depuis 1073 (devions-nous comprendre 1973 ?) Mon but n’était pas de proposer une énième version, mais de faire une adaptation de ce poême. Il ne s’agit pas d’une traduction plus ou moins mot-à-mot, mais d’une transcription libre -sans toutefois tomber dans la paraphrase- sur un air de ma composition et non sur l’air latin classique. Je ne vois pas ce qui empêche d’avoir plusieurs traductions ou plusieurs transcriptions comme cela s’est toujours fait aussi bien en breton que dans toutes les autres langues.
De quelle autorité se réclame M. Tepod Gwilhemot pour vouloir imposer à tous sa version unique comme son breton aseptisé ?
Par exemple, dans le leor nevez an oferenn hag ar gosperou evit eskopti Kemper ha Leon de 1922 :
Mamm zantel hor Zalver, dor an nenv ato digor,
steredenn vor, sikourit ho pobl kwezhet, met he deus c’hoant d’en em zevel,
C’hwi ho peus ganet, en eun doare burzudus, ho Krouer,
Mamm hep ehana da veza gwerc’hez.
C’hwi ho peus bet digant an Æl Gabriel ar zalud enorus-ze,
ho pezit truez ouz ar bec’herien.
la version vannetaise dans le livr pedenneu overenn ha gospéreu de 1927 :
Mamm santél hor Salvér,
dor ligernus en né, ha stirenn er mor,
reit sekour d’hou pugalé, e laka poén aveit seùel ag er péhed.
Dré ur burhud hemb par e hues lakeit ér bed
Hou krouédur hag ho Tad, hemb kollein er huerted ;
Saludest dré en El aberh en Eutru Doué,
Doh-omp keih péherion berped ho pet trué.
La version trégoroise dans le levr-ofiz ar vugale de 1937
Mamm zantel hon Zalver, dor an nenv bepred digor,
Steredenn vor, sikourit ho pobl kouezet ha c’hoant ganti da adsevel.
C’houi ec’h eus ganet, dre eur burzud, ho Krouer santel ;
Gwerc’hez ha Mamm war an dro,
c’houi ec’h eus bet digant an Ael Gabriel ar zalud enorus-se,
ho pezit truez ouz ar bec’herien.
La version de Job an Irien dans son leor pedenn an deiz qui est aussi faite pour être chantée sur l’air latin:
Mamm zantel ar Hrist, on Dasprener,
Bepred ez oh dor an neñvou digor,
Steredenn ar mor,
Teurvezit or sikour :
Lakit war zao ar re zo kouezet.
Ganeoh eo bet ganet –estlamm evid ar bed-
An hini e-neus ho krouet.
Gwerhez araog ha gwerhez goude,
Salud an êl Gabriel deoh zo bet lavaret,
Truezit ouz ar beherien.
Pour ma part, je suis partisan de chanter l’air latin sur le texte latin.
Si l’on veut une transcriprion dans une autre langue, mieux vaut composer ou choisir un air plus propre au génie de la langue, tant sur le plan de la prosodie comme des traditions musicales et poétiques de chaque peuple . Ceci est vrai surtout pour des airs mélismatiques, qui sont vraiment propres au grégorien et au latin. Pour les airs syllabiques comme pour les hymnes, c’est différent, ils sont davantage adaptables pour les langues vernaculaires, même si ce n’est pas toujours du meilleur effet. Ceci reste toutefois mon opinion personnelle. C’est aussi au passage celle des moines comme celle des plus grands spécialistes du chant grégorien.
Il serait tout à fait possible de transcrire ma propre adaptation en orthographe peurunvan et pour les autres dialectes ainsi que pour les zélateurs du breton standard :
Mamm frouezhus hor Salver, eus an neñv dor digor ;
O c’hwi, steredenn-vor, deuit buan da sikour
Ar bobl o klask sevel goude bezañ kouezhe ,
C’hwi ‘zo, Mamm o burzhud kaer an hini ‘deus ho krouet.
Gwerc’hez da virviken, gant an Ael saludet,
Ouzhimp, paour pec’herien, ho pet truez bepred.
Cela est aussi d’une « bonne tenue » et assez fidèles à l’original latin comme au génie propre de la langue bretonne.
Je n’ai pas encore écrit la notation musicale ni fait d’enregistrement, cela viendra (n’en déplaise à certains)
Pour ce qui est du peurunvan, l’attitude de M. Tepod Gwilhemot est comme celle des tenants de la standardisation à l’extrême, méprisante envers tous les bretonnants attachés à leurs racines à leurs terroir, spécialement pour ceux dont le breton est la langue maternelle et la langue de leurs ancêtres.
Le peurunvan n’est qu’un système orthographique parmi d’autres pouvant exprimer par écrit les différents dialectes. Pourquoi en faire une langue à part entière et décréter que c’est cela le vrai breton ?
Pourquoi cet acharnement, cette hargne contre le breton populaire et la culture bretonne ? Le breton n’est pas le français, langue unique, indivisible de la république une et indivisible, du moins la langue insipide et plate qu’il est devenu.
On peut très bien avoir plusieurs dialectes sans que cela nuise à leur intercompréhension.
Certains voudraient aussi une langue unique et indivisible pour la Bretagne.
Cette nouvelle langue serait la « langue nationale », la langue de la nation bretonne.
La nation bretonne aujourd’hui existe-t-elle ? J’en doute. La plupart des Bretons sont attachés à la France et ne veulent pas en sortir. On peut le regretter ou pas, c’est un fait. Pour mettre en place la politique de répression linguistique que M. Gwilhemot appelle de ses voeux, il faudrait un état breton autoritaire et anti-démocratique, ce que les Bretons ne voudront jamais. Faudra-t-il instituer des bagadoù-stourm linguistiques pour traquer les déviants ? Devra-t-on exiler en Picardie les enseignants qui persistent à apprendre le vannetais à leurs élèves ? Devra-t-on suspendre a divinis les prêtre jeunes comme vieux qui persistent à célébrer la messe en vannetais ? Devra-t-on supprimer Dastum, faire des autodafés géants de livres anciens écrits en vannetais ? Devra-t-on expédier manu militari en maison de retraite tous les anciens qui ne veulent pas faire l’effort d’apprendre le peurunvan ? J’ai déjà entendu : « vivement que le dernier vieux bretonnant meure, on pourra enfin parler le vrai breton ! » Manque de chance, la plupart des cours du soir pour adutes dans le Morbihan sont en vannetais et un certains nombres d’enseignants utilise le vannetais toutes filières confondues.
On a pu voir à plusieurs reprises dans l’histoire ce que pouvait donnet ce genre de politique liberticide et arbitraire. L’Eglise catholique a toujours défendu le principe de subsidiarité, à savoir que les décisions qui relèvent du plan local soit prises aau plan local, principe que la République française a toujours combattu. Un hypothétique état breton devrait-il faire de même ?
Il existe des Bretons, certains se contrefichent de leurs traditions et de leur langue, d’autres y sont attachés, mais très peu envers la langue standardisée et ennuyeuse que d’aucuns dans leurs phantasmes voudraient comme langue officielle d’un hypothétique état breton. On a assez vu les dégats que l’idéologie et l’ignorance d’Ofis ar brezhoneg ont pu commettre ainsi que le mépris qu’ils affichent à l’égard des populations locales. Je prends pour exemple la transcription du nom de commune de Branderion qui est devenu Branderien (!) Face à la fronde des élus et des habitants de la commune, les standardisateurs ont du reculer pour écrire Prederion (la prononciation réelle serait plutôt Perderion, mais bon, c’est tout de même mieux) On pourrait faire un bêtisier des panneaux bilingues d’Ofis ar brezhoneg avec des Kernaskledenn ou des Rostrenenn en lieu et place de Karnasenn ou de Rostrenn. Sans parler du ridicule de vouloir bretonniser des toponymes ou le breton n’a jamais été parlé? Que dire des Torigneg-Fouilharzh ou des Saozon-Sevigneg ?
Cette soi-disant langue n’a aucune réalité historique ni linguistique et n’est que l’émanation de quelques cercles très sectaires et très fermés parlant et écrivant un nouveau dialecte artificiel complètement hermétique, imbuvable, bourré de néologismes improbables , de tournures de phrase rébarbatives, émaillé de termes inconnus soit éteints depuis longtemps, soit inventés de toute pièce et truffé de fautes linguistiques (cette obsession des suffixes en –el n’a aucune légitimité historique ; jusqu’à gwalarn, les adjectifs en –el étaient rarissimes : santel, marvel, veniel, eternel et dérivés de la terminaison latine -alis. Pourquoi alors remplacer les peurbadus par des peurbadel (ceci n’est qu’un exemple) pour faire soi-disant plus breton ? Là encore, la langue n’est encore qu’une esclave de l’idéologie nationaliste. On donnerait presque raison à la furie névrosée qu’est Françoise Morvan dans son monde comme si.
Certains mélangent trop la religion et la politique et voudraient transcrire sur le plan linguistique et religieux leur combat nationaliste. Pour ma part, je ne m’occupe pas de politique, mais uniquement de religion. J’ai trop vu la bêtise, la haine et l’aveuglement que pouvaient générer la politique et l’idéologie nationaliste au sein du mouvement breton.
Il est certes nécessaire d’avancer progressivement sur le chemin de l’harmonisation plutôt que de l’unification à tout crin.
Cela doit se faire de manière prudente, sage et réffléchie, avec discernement, tact, respect, de manière organique pour reprendre une expression chère à Benoît XVI, et non de manière arbitraire et violente par des pseudo-linguistes de bureaux nourris d’idéologie nationaliste. Toutes les réformes orthographiques depuis le XIXème siècle ont été faites en ce sens. Le breton populaire possède une immense richesse et chaque dialecte peut apporter son concours à l’enrichisssement réciproque de la langue, comme cela est intelligemment fait dans le dictionnaire de Francis Favereau.
Je constate avec surprise que même le dialecte léonard, qui jusqu’ici était considéré comme la référence du breon classique n’est plus à l’abri. Et j’apprends aussi avec surprise que le vannetais n’est pas du vrai breton. De là à dire que c’est une langue, je ne m’y risquerais pas. Toujours est-il qu’avec de l’entraînement et de la bonne volonté, l’intercompréhension entre les dialectes est possible. Moi-même, j’utilise pour aller à la messe en rite extraordinaire le leor oferenn du diocèse de Quimper, car sa traduction est plus fidèle que celle du livr overenn de 1927, qui de plus n’a pas tous les textes latins. Ilest en tout cas plus facile de comprendre du breton de terroir quel qu’il soit plutôt que du breton chimique.
M. Guilhemod dit qu’il ne reste plus que 50000 locuteurs vannetais et une bonne partie est catholique. Je ne sais pas combien il existe de bons locuteurs du breton standard, à mon avis beaucoup moins et la plupart ne vont pas à la messe, voire sont agnostiques ou néo-païens ou anti-cléricaux.
Et que dire de cette haine envers la langue française qui est tout de même qu’on le veuille ou non parlé en Bretagne depuis plus de 1000 ans et nombreux sont les Bretons qui ne parlenet pas le breton et se sentent malgré tout pleinement Bretons. Nombreuses sont les personnalités historiques de la Bretagne qui ne parlaient pas breton et n’en étaient pas moins patriotes. Tous nos ducs de Bretagne depuis le XIIème siècle- y compris Anne de Bretagne n’auraient donc été que des « ouistitis » ou des « Bretons géographiques » (sic) voire des traîtres et des vendus à la France.
Il est caricatural de résumer l’identité bretonne à la langue. Celle-ci n’en n’est qu’une composante. La langue bretonne sans le reste de la culture bretonne n’est qu’une coquille vide et qu’un support sans contenu. La culture bretonne comprends aussi la musique, l’histoire, les costumes, l’architecture, les contes et légendes, les chansons, les sports et les jeux, la peinture, la littérature-même en langue française- la biodiversité animale et végétale, la gastronomie ? Nombreux sont les bretons qui oeuvrent avec passion dans tous ces domaines. Tout ceci n’est pour certains nationalistes que des biniouseries passéistes à la Théodore Botherel indiqnes d’un véritable esprit national moderne (le mot revient souvent comme une obsession dans la prose de M. Gwilhemot) Il n’empêche que beaucoup de Bretons y sont rès attachés car cela fait partie de leurs racines, de la patrimoine, la véritable modernité est ancrée dans la tradition, comprise comme herméneutique de la continuité, non comme désir perpétuel de la table rase et du changement à tout prix.
Si l’on suit la pensée de M. Gwilhemot, il faudrait censurer tout ce qui est trop local, trop terroir, trop ancien.
Doit-on interdire le port des costumes bretons car trop passéistes, doit-on interdire les festoù-noz les bagadoù, le Kan ar Bobl ? Devrais-je abattre mon troupeau de bretonne pie noir pour les remplacer par des Holstein qui sont les vaches de l’avenir et des reliques génétiques d’un passé révolu ? Doit-on supprimer nos semences locales pour des plantes OGM qui sont l’avenir du XXIème siècles ? Ce genre de discours ou de système de pensée peut amener très loin. Certains nationalistes bretons sont vexés dès qu’on les traite de facistes. Loin de moi cette idée, je trouve le terme un peu fort. Cependant, ils ne font pas beaucoup d’efforts pour démentir cette image.
De quelle autorité M. Gwilhemot se réclame pour vouloir imposer par la force sa vision personnelle du breton et de la Bretagne ? Que je sache, il n’est pas évêque ni prêtre. Or ne lui déplaise, l’évêque de Vannes a demandé dans sa lettre pastorale que le nouveau missel breton soit adapté en vannetais :
» Le Missel Romain breton, mis en chantier il y a plusieurs années, vient d’avoir son autorisation par Rome (janvier 2013). Commun aux diocèses bretons, il sera la référence pour la liturgie. Il est assez évident que son utilisation par le Diocèse de Vannes nécessitera un travail d’adaptation. »
Cet avis est aussi celui des prêtres vannetais célébrant des messes en breton, dont le responsable de la pastorale du breton qui est aussi représentant du diocèse de Vannes pour le missel et travaille sur les corrections avant impression en demandant comme ses prédecesseurs que le texte breton soit utilisable par tous les dialectes.
Si le vannetais écorche les oreilles et les yeux de M. Gwilhemot et de ses amis, personne ne les oblige à venir dans le Morbihan assister à des messes en Vannetais, d’autant plus que beaucoup de ceux qui y viennent ne parlent pas ou peu breton, mais viennent pour le plaisir de prier en écoutant la musique de la langue et les cantiques qui leur sont chers.
Pour finir, je trouve un peu de mauvaise foi de prendre en otage des documents pontificaux pour justifier des dérives idéologiques et linguistiques. Le Vatican n’est pas Ofis er brezhoneg ni Imbouc’hPrétendre que le vannetais fait partie des dialectes « qui manquent de l’appui
d’une formation de base académique et culturelle » relève du mensonge plus ou moins calculé. Cette norme générale s’applique aux dialectes qui n’ont pas ou peu de tradition écrite, ce qui n’est pas le cas du vannetais, il suffit d’ouvrir la grammaire de Guillevic et le Goff pour s’en convaincre.
Pourquoi dans ce cas ne pas interdire les messes en provençal, en Alsacien ou en Corse ? Pourquoi existe-t-il des versions différentes du missel romain selon les différents dialectes gaëlique en Irlande ?
Je sais que mes propos ne seront pas favorablement accueillis, car il est toujours difficile de débattre sainement avec des personnages aussi bilieux, mais je ne pouvais me laisser attaquer avec tant de méchanceté et de sectarisme et je ne pouvais laisser insulter tous les Bretons qui oeuvrent pour la foi et la culture en Bretagne.
A galon,
Uisant Er Rouz