Pennad savet gant Gregor Poulle evit Ar Gedour
Article proposé par Gregor Poulle pour Ar Gedour
Apprendre une langue est toujours une entreprise longue, exigeante, difficile. Mais, c’est aussi une source de grandes satisfactions et l’occasion parfois de bien s’amuser.
Si vous avez entrepris d’apprendre – ou de réapprendre – le breton, il faut parfois s’aérer l’esprit, sortir des grammaires abruptes et des dictionnaires poussiéreux pour s’orienter vers une pratique en situation plus ludique.
La lecture de bandes dessinées est alors un chemin tout indiqué pour prendre du plaisir en breton.
La librairie en ligne Klask.com a édité récemment une adaptation en breton des aventures du célèbre cow-boy Lucky Luke (Les Dalton se rachètent et Tortillas pour les Dalton). Dans ces deux albums, les quatre desperados, bêtes, méchants, sans pitié pour le prochain et irrécupérables pour la société (Sot ha drouk, hep tamm damant ebet d’o nesañ ha n’eus tu ebet d’o gwellaat evit ar gevredigezh) sévissent et chercheront sans succès à échapper au glaive de la justice incarné par le cow-boy solitaire (Ar paotr-saout digenvez). Dans le premier albums, les quatres déliquants (ar pevar torfedour) sont mis en liberté conditionnelle sous la vigilante garde de Lucky Luke. Dans le second, ils s’évadent et partent en stage de formation professionnelle à l’étranger auprès d’un truand mexicain. Sans vouloir vous résumer ces albums, je peux vous certifier personnellement que leur lecture en breton a été pour moi une belle occasion d’enrichir considérablement mon vocabulaire sans trop d’effort. On y apprend par exemple tout les termes judiciaires qui en ce moment font la triste une des médias, par exemple : liberté conditionnelle : Frankiz-da-c’hortoz, délit : torfed, etc.) Mais on y apprend surtout une foule d’expressions quotidiennes très utiles, et même parfois indispensables, pour survivre dans ce bas monde. Pour achever de vous convaincre de lire sans tarder ces aventures, signalons simplement la célèbre phrase d’Averell Dalton qui vous sera aussi fort utile : « Quand est-ce qu’on mange ici ? Pegoulz e vez debret amañ ? »
On ne peut que féliciter la librairie Klask.com d’avoir édité ces albums. J’espère que d’autres suivront et que nous aurons un jour le plaisir de lire en breton les tribulations du délinquant juvénile Billy-the-Kid ou de celles de Rantamplan, le chien le plus bête et le plus affectueux de l’Ouest (Ki sotañ ha karantezusañ a gaver er C’hornog).