Lu ici :
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J’avais quinze ans. On enterrait ma grand-mère dans un village du Trégor. A l’église, un cantique en breton s’est élevé, repris en choeur par mes parents, mes oncles, mes tantes. J’étais assis auprès de mes cousins, qui, comme moi, n’avaient jamais entendu ce cantique, n’avaient jamais pu apprendre la langue de leur pays. J’ai pris conscience ce jour-là de ce que je perdais, de ce qui disparaissait à chaque enterrement dans le Trégor et ailleurs.