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Chronique du Père Job an Irien : Kala-goañv / Toussaint

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Les chroniques publiées du Père Job an Irien sont initialement publiées sur le site du diocèse de Quimper & Léon, et reprises avec son autorisation sur Ar Gedour.

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Bep bloaz e teu an devez-se, Kala-goañv, gouel an Ollzent hag an Anaon… ha bep bloaz koulz lavared em-eus mall e teufe. N’eo ket nedeleg koulskoude ! Evid kalz tud eo eun devez a c’hlahar hag a dristidigez. Evidon-me eo ive eun tammig an dra-ze, peogwir en eur mod e vank din an oll re a zo aet da Anaon. Med e gwirionez evidon e chom da veza eun devez a levenez sioul, peogwir e tremenan an devez-se penn-da-benn ganto. Gouzoud a ran int oll beo, hag e soñjan kalz er pez am-eus bevet ganto, dreist-oll eveljust er pez a vad am-eus bevet ganto, hag e trugarekaan anezo evid kement vad o-eus degaset din. Bez ‘ ez-eus ive ar re n’am-eus ket bet daremprejou mad ganto, hag e c’houlennan pardon evid ar pez a zo bet a-dreuz etrezom. Rag evidon Kala-Goañv a rank beza eun devez a beoc’h, hag ar gwella hent da zevel ar peoc’h eo goulenn pardon pa vez red. Beza e peoc’h gand va oll Anaon a zo evidon an doare nemetañ da c’helloud beva seder ar pez am-eus da veva bemdez.

Devez a beoc’h eo gouel an Ollzent peogwir e reom ar peoc’h gand an oll gumuniez, med bez’ eo ive ouspenn eun devez a levenez vraz peogwir e ouezom om oll gwarezet gand or mignoned a zo dija e kalon Doue, hag e veillont warnom. N’eur zoñjal enno, e komzan ganto ha dreist-oll gand ar zent-se o-deus merket va buez. A-wechou e teu soñj din euz devez pe zevez euz va buez ’lec’h m’en em zanten kollet da vad, hag e lavaran da zant Herve, da skwer : «»Bario ! e oas te aze en deiz-se p’am-eus komprenet petra a ranken ober ?» Hag e ouezan e oa gwir. Eur wech all bennag em-eus santet warnon sell karantezuz va mamm-goz, pe c’hoaz hini va zad ha va mamm. Gouzoud ‘ran mad eo eun devez da veva ganto, ha ne c’hellont ket ankounac’haad ahanom.

Eun devez sioul hag a beoc’h, eun devez da ledannaad va c’halon beteg an oll re hag o-deus gouzañvet poaniou braz. Bez’ emaint ive ganeom an oll re o-deus stourmet ha gouzañvet evid ar wirionez hag ar justis. Hag e lavaront deom : «Evidoc’h ive on-eus poaniet. Ganeoc’h ive emaom oc’h ober hent . Emmaüs a zo hirio evidoc’h ive. Diskargit ho poan. Jezuz a zelaou !» Setu aze Kala-goañv evidon ! Gouel a beoc’h d’an oll !

Tous les ans revient ce jour, la fête de la Toussaint et des défunts… et chaque année pour ainsi dire j’ai hâte qu’il arrive. Ce n’est pourtant pas Noël ! Pour beaucoup ce jour est jour de chagrin et de tristesse. Pour moi ce l’est aussi un peu, car me manquent d’une certaine façon tous ceux qui sont décédés. Mais en réalité ce jour demeure pour moi un jour de joie intérieure, car je le passe entièrement avec eux. Je sais qu’ils sont tous vivants, et je pense beaucoup à ce que j’ai vécu avec eux, surtout bien sûr à ce que j’ai vécu d’heureux avec eux, et je les remercie pour tout le bien qu’ils m’ont apporté. Il y a aussi ceux avec qui je n’ai pas eu de bonnes relations, et je leur demande pardon pour ce qui s’est passé de travers entre nous. Car pour moi la Toussaint doit être un jour de paix, et le meilleur chemin pour bâtir la paix c’est de demander pardon quand il le faut. Vivre en paix avec tous mes défunts est pour moi la seule façon de vivre sereinement ce que j’ai à vivre tous les jours.

La Toussaint est jour de paix, car nous faisons la paix avec toute la communauté, mais c’est aussi un jour de grande joie car nous savons que nous sommes tous protégés par nos amis qui sont déjà dans le coeur de Dieu, et qui veillent sur nous. En pensant à eux, je leur parle, et plus particulièrement à ces saints qui ont marqué ma vie. Je me souviens parfois de tel ou tel jour de ma vie où je me sentais totalement perdu, et où j’ai dit à saint Hervé, par exemple : «Je parierais que tu étais là le jour où j’ai compris ce qu’il me fallait faire ?» Et je sais que c’était vrai ! Une autre fois j’ai ressenti sur moi le regard aimant de ma grand-mère, ou encore celui de mon père et de ma mère. Je sais bien que c’est un jour à vivre avec eux, et qu’ils ne peuvent pas nous oublier

Jour de calme et de paix, et jour pour élargir mon coeur à tous ceux qui ont supporté de grandes souffrances. Ils sont aussi avec nous ceux qui ont lutté et souffert pour la vérité et la justice. Et ils nous disent «Pour vous aussi nous avons peiné. Avec vous aussi nous faisons route. Emmaüs, c’est pour vous aussi aujourd’hui. Déchargez votre peine. Jésus écoute !» Voilà ma Toussaint.. Fête de paix à tous !

À propos du rédacteur Redaction

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