Le martyrologe de Noël (Kalenda Christi ou Proclamation de Noël), qui était chanté dans le Vetus Ordo à l’office de prime, a régulièrement été placé en fin de veillée de Noël, avant de célébrer la messe de Noël., une tradition où un lecteur proclame solennellement la date de la fête de Noël et rappelle l’histoire du salut depuis la création jusqu’à la naissance du Christ.
Il faut bien se rappeler que la veillée de Noël relève des traditions populaires et qu’elle n’a pas un canevas précis dans les rituels. L’office de prime n’étant pas suivi par la majorité des assemblées, il était donc judicieux de le placer à un moment où elles étaient présentes, remettant la naissance de Jésus dans son contexte historique et l’ancrant dans l’histoire humaine. Or, ce martyrologe est aujourd’hui rarement repris lors des veillées de Noël, particulièrement depuis la réforme conciliaire. La proclamation de Noël mettant l’accent sur l’importance théologique de la naissance du Christ et reliant cet événement à l’ensemble du plan divin de salut, il serait judicieux qu’elle soit reprise de manière plus large dans les paroisses.
La dernière édition du Martyrologe prévoit que ce texte soit chanté solennellement et en donne la mélodie (cf ci-dessous) :
La psalmodie qui peut en être faite peut terminer la veillée de manière solennelle avant d’entrer pleinement dans la Sainte Nuit de Noël. Alors pourquoi ne la proposerions-nous pas dans nos paroisses ?
Une version e brezhoneg
Voici un exemple de psalmodie, en français et en breton. Celle-ci reprend à peu-près non la mélodie donnée par la dernière édition du Martyrologe, mais une mélodie chantée à Quistinic (Diocèse de Vannes) quand l’abbé Marcel Blanchard en était recteur et qui est depuis chantée chaque année.
e galleg / en français
e brezhoneg / en breton
Pour donner une certaine solennité, et avant d’entrer pleinement dans la messe de la nuit de Noël, l’idéal est que l’église soit dans la pénombre au début de la psalmodie, et lorsque le chantre entonne EST NE ou E ZO GANET, toutes les lumières de l’église s’allument.
Goudé m’éma bet krouéet er bed – A p’en deus Doué de benn getañ tennet a nitra en néañv hag en douar- Goudé ganedigeh Abraham – Moïz hag er bobl Israël téhet kuit a Vro-Ejipt- Er pemp ha tri-ugentvet ag er suhunieù bléieù diouganet get er profet Daniel- Seih kant daou hag hantér-kant blé goudé bout diazéet er gêr a Rom – Daou ha daou – ugent blé goudé bout saùet èl ampeleur romén Oktav-Aogust – Er bed a-béh é peah- JÉZUS KRIST – DOUÉ PEURBADUS – HA MAB EN TAD PEURBADUS – Hag en deus vennet santelad er bed dré é zonetigeh matelehus E zo bet konseùet dré er Spered Santél – Ha naù miz treménet a-houdé m’éma bet konseùet E ZO GANET – É BETHLÉEM BRO-JUDÉ– AG ER WERHIÉZ VARI – DOUÉ EN EM C’HRAET DEN (Setu giinivelezh hor Salvez Jezuz Krist en ur c’horf den) |
Après la création du monde – Quand Dieu tira du néant le ciel et la terre – Après la naissance d’Abraham – Après Moïse et la sortie d’Égypte du peuple d’Israël Dans la 65ème des saison d’années prédites par le prophète Daniel – 752 ans après la fondation de Rome et la 42ème année de l’empire romain d’Octave-Auguste Le monde entier étant en paix Jésus, le Christ, Dieu éternel et Fils du Père éternel Voulant sanctifier le monde par son miséricordieux avènement ayant été conçu du Saint Esprit Et neuf mois s’étant écoulés depuis sa conception est né A Bethléem de Judée De la Vierge Marie Dieu fait homme. |
(traduction : Uisant ha Gwenn ar Rouz) – Rediffusion d’un article du 11/12/2012