L’abbé Marcel Blanchard en interview – Episodes 1, 2, 3, 4,5 & 6 (MàJ du 02/10)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Depuis le 30 août 2020, vous pouvez découvrir un épisode d’entretien avec l’abbé Marcel Blanchard, qui a été recteur de Quistinic pendant de très nombreuses années. Cette semaine, nous vous livrons le dernier entretien de la série. Vous avez été nombreux à l’écouter. Ar Gedour, vecteur de transmission, est heureux de vous partager de nombreux documents. Si vous pensez que notre travail mérite un soutien, n’hésitez pas à nous aider par un don, en cliquant ici. Trugarez deoc’h !
abbé blanchard
Photo C. Giraudon / Ar Gedour (DR)

Un bénévole d’Ar Gedour a retrouvé une série d’interviews de l’abbé Marcel Blanchard réalisées en 1993 par Cyr Onno pour Radio Sainte Anne. L’abbé Blanchard, c’est ce prêtre de Quistinic, très connu dans le milieu breton, ou de moins qui le fut.

Marcel Blanchard, originaire de Gourin, a été ordonné prêtre en 1947. Il a d’abord été nommé professeur au petit séminaire de Saint-Anne-d’Auray. En 1948, il est nommé vicaire de Lanester à Notre-Dame-du-Pont. Six ans après, en 1953, il est nommé vicaire à Pontivy. En plus de sa paroisse, il est chargé par l’évêque de la Kerlenn Pondi (groupe de musiciens) dont il devient le directeur. C’est en fin en 1971 qu’il est nommé recteur à Quistinic.

Spécialiste de la musique bretonne

Pardon de Locunolé (5).JPGÀ Pontivy, il a développé la musique et la danse bretonne. « Mon esprit fureteur et chercheur m’a fait découvrir les grandeurs de la musique et de la danse bretonne. Celles-ci m’ont émerveillé. Je suis devenu un spécialiste en les étudiant et en les développant. Mon but étant de les partager avec les autres », expliquait l’abbé Blanchard qui a largement participé au succès de la Kerlenn Pondi. À la même période, le bagad Sant-Ewan de Bubry l’a aussi sollicité pour lancer son groupe.

Beauté de la messe

En quarante ans sur la paroisse, l’Abbé Blanchard s’est attelé à apporter une beauté exceptionnelle à ses célébrations, de la liturgie elle-même à tout ce qui peut l’entourer. Dans ce but, il a formé lui-même de nombreux organistes mais aussi la chorale qui accompagne la messe en polyphonie. Tout cela en breton, français et latin. « La fusion des voix est la base », ajoute-t-il en connaisseur.

Connaissant une bonne partie des Gedourion depuis l’enfance, et même certains de leurs parents, il en a accompagné dans leur vie de foi. Il est lui aussi, mine de rien, à l’origine de ce qui rassemble les Gedourion. C’est donc avec joie que nous pouvons ici lui rendre hommage pour tout ce qu’il a apporté au niveau de la liturgie et de la Foi pour l’Eglise en Bretagne. Quistinic est devenu alors un exemple de ce que peut être l’Eglise ancrée dans la culture locale, et sur l’implication que chaque Breton peut avoir dans la vie spirituelle et culturelle du pays.

Une interview en plusieurs épisodes

Peu d’écrits du recteur breton – aujourd’hui en retraite – sont accessibles à ce jour au grand public, mais il a pourtant énormément oeuvré dans le domaine culturel et spirituel breton. On se demande même pourquoi il n’a toujours pas reçu le Collier de l’Hermine (Ar Gedour a demandé à plusieurs reprises à l’Institut Culturel de Bretagne / Skol Uhel ar Vro que ce soit le cas. Nous vous invitons à laisser des commentaires en ce sens à la suite de cet article).

Avec l’autorisation du producteur de ces émissions, Ar Gedour ressort donc ces archives numérisées par l’un des bénévoles de notre équipe, archives qui permettront non seulement à l’auditeur d’en savoir plus sur l’abbé Blanchard, mais aussi sur tout son travail. Il évoque son lien avec Jean-Claude Jégat, avec la Kerlenn Pondi, son amour et ses recherches pour les cantiques bretons et le chant populaire breton.

Vous retrouverez chaque samedi à venir une émission supplémentaire, à la suite de cet article, qui sera mis à jour.

Episode 1

Episode 2 : 

Episode 3 : 

Je fais un don à Ar Gedour

Episode 4 : 

Episode 5 : 

Episode 6 : 

Enregistrements issus des archives d’Ar Gedour, numérisés et publiés par Ar Gedour avec l’aimable autorisation de RCF Sud Bretagne / Radio Sainte Anne.

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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13 Commentaires

  1. l’abbé Blanchard, à 97 ans mainteant, a une santé bien fragile. La dernière fois que je l’ai vu, il n’a pas pu converser plus de 20 mn, à cause de la fatigue. Il était l’ombre de lui-même.
    Il y a plusieurs facettes à sa personnalité.
    1. Le prêtre. “Curé de campagne”, comme il aimait à dire. Il aimait son état de vie, sa paroisse qu’il dirigeait au spirituel comme au temporel, ayant exigé avoir un statut de recteur comme avant Vatican II : il gérait les biens de la paroisse en direct, via une association ad hoc.
    2. le ‘résistant’ à une certaine interprétation de Vatican II. Il animait ainsi la revue “Fidélité Catholique”e avec à son apogé mille abonnés dont la moitié de prêtres, surtout vannetais, avec son ami Chim Palud l’ancien recteur de Kervignac qui a fini a Pont callec . A noter que M. Blanchard a été l’exécuteur testamentaire de l’abbé Berto : c’est tout dire de sa position : il est resté dans l’église conciliaire tout en freiant des quatres fers devant les abus qui ont vidé nos églises et fermé nos séminaires. A noter sa série d’articles sur “Le grand pitié des grand séminaires de France” ; ila sauvé nombre de vocations.
    3. Le musicologue, sujet de l’interview
    4. Le militant breton. C’est lui qui est à l’origine du mouvement “Beleion Breizh” qu a rassemblé plus de 100 signatures de prêtres pour la libération des trois prêtres emprisonnés à l’occasion du premier FLB. Il fut aussi l’animateur de l’association “Kristenion Breizh” avec Pol Kalvez et Youenn Olier. Il célèbra très longtemps, autantt qu’il le pût la messe à la mémoire de l’abbé Perrot et des militantts de la cause bretonne à Koad Kev le lundi de Pâques. Il avait réussi à apprendre suffisamant de breton vannetais pour prêcher et en breton standard aussi.
    Il fut pour moi le dernier vrai Recteur en Bretagne, eskob en e barrez.

    • A noter qu’Ar Gedour a consacré un article à Fidélité Catholique, que vous pouvez retrouver ici : https://www.argedour.bzh/de-mater-ecclesiae-a-fidelite-catholique-deux-publications-ont-marque-diocese-de-vannes/
      L’abbé Le Palud a légué sa collection personnelle de Fidélité Catholique à Ar Gedour avant de partir en maison de retraite.

      • Il serait intéressant de diffuser ces archives sur internet (je suppose que ça fait du travail) à la fois pour le fond, et comme source pour l’histoire récente de l’Eglise et du diocèse

    • Quel plaisir d’entendre la chaleureuse voix de l’abbé Blanchard alors dans la force de l’âge, avec son enthousiasme communicatif et son grand sens de l’humour.

      Dans son cursus, il me semble qu’un de ses premiers ministères était aussi vicaire-instituteur à Locmiquélic (pays de Lorient)

      A noter aussi qu’il a eu la charge d’exorciste du diocèse de Vannes pendant de très longues années. à une époque où le clergé rechignait à parler du diable, lui en parlait de manière très libre et décomplexée que ce soit en chaire comme à la télévision.
      Il était toujours très à l’écoute, quand le téléphone sonnait sans cesse. Nombreuses étaient les personnes qui l’appelaient de toute la Bretagne, de toute la France, voire du Canada. Celles-ci ne faisaient guère confiance à des exorcistes dont on se demandait s’ils croyaient en l’existence du malin.
      Son premier contact d’exorciste ne manquait pas de saveur : “Chère madame, avant de me téléphoner, avez-vous pensé à téléphoner à Jésus et à la sainte Vierge ? – Comment fait-on M. L’abbé ? -C’est très simple, il suffit de dire son chapelet, de se confesser et d’aller à la messe. Si le démon continue à vous embêter après cela, rappelez-moi.”

      Une anecdote qu’il ma racontée au sujet de quand il était directeur de la Kerlenn Pondi : pour inaugurer une de ses nouvelles chorégraphie du laridé-gavotte : il enlevait sa soutane sur scène et était vêtu en-dessous du costume “moutons-blancs de Pontivy.
      Concernant son bulletin fidélité catholique, il était spécialement fier de raconter qu’il reçut un jour un coup de fil du cardinal Ratzinger, alors préfet de la congrégation de la doctrine de la foi, dont un exemplaire avait atterri sur son bureau. Le cardinal l’avait alors chaudement félicité de son modeste bulletin.

      Merci à lui pour tout ce qu’il a accompli à contre-courant pour la foi catholique et la Bretagne. Il demeure pour beaucoup un exemple, un mentor.

      Trugere deoc’h Aotrou Blanchard ! Longue vie à vous !

      Vous méritez amplement le collier de l’hermine !

  2. A la messe de Noel, comme à Pâques, les fidèles venaient de loin: jusqu’à 1h30 de route pour entendre la messe de minuit en FLB: avec distribution traditionnelle de la brioche bénie pour ne pas reprendre la route le ventre vide. Un prêtre qui a, à Noël, avec tous les fidèles, marqué fortement le cardinal Sarah qui en a parlé il y a quelques temps à Rome….
    Le pardon de St Mathurin accueillait tellement de monde que même la fête foraine s’y installait à l’époque…sans éclipser la nature religieuse de cet événement.
    Un véritable prêtre Feizh ha Breizh qui mérite le collier de l’hermine.

  3. Bien que n’ayant pas connu l’abbé Blanchard j’appuie fortement la demande qu’il soit décoré du collier de l’hermine, cela ne peut que conforter le prestige de cet ordre et correspondrait tout à fait à la politique d’attribution de la reconnaissance au récipiendaire avant qu’il soit mort.

    • Marie Paule Blanchard

      Bonsoir,
      Marcel Blanchard est l’oncle de mon mari. Merci de proposer ce collier de l’hermine. C’est vrai qu’il a beaucoup œuvré,
      Il aimait tant la culture bretonne, une passion.
      Il pouvait rester des heures à nous en parler. Et nous restions à l’écouter parler.
      Et puis il composait. J’eus la surprise un jour d’entendre un des ses morceaux de musique joué par un groupe du coin.

      Et c’est en soutane qu’il nous emmenait faire un kas ar barth….
      Sacré tonton!

      Il est à Sainte Anne d’Auray, en maison de retraite.

  4. et oui ,c,était l,abbé blanchard que j,avais choisi pour célébrer notre mariage dans la chapelle st mathurin toute fleurie apres le pardon ;des pretres de cette trempe manquent cruellement à la bretagne et ,la bretagne sans de saints pretres a bien du mal à résister aux forces destructrices.. l,abbé blanchard était un authentique résistant

  5. Dominique de Lafforest

    merci de nous partager ces entretiens précieux ! vraiment précieux! c’est la voix d’une terre bénie, qui fera peut-être germer de nouvelles personnalités hors du commun.

  6. Nag a draoù da zeskiñ ganeoc’h !!!..
    Trugarez deoc”h Ao. Blanchard.

  7. Que de plaisirs à “poursuivre” par le biais de cet interview, nos conversations interrompues depuis longtemps avec Mr le recteur . (passion, érudition, simplicité, joie de transmettre, fidélité)
    Buhez ha kalon braz!
    Trugarez

  8. Louis-Marie SALAÜN

    Cette série d’entretiens avec le Père Blanchard (que j’ai découvert en écoutant ces enregistrements) est une mine d’or pour les musiciens et musicologues bretons et pour tout ceux qui veulent découvrir la richesse de nos beaux cantiques bretons.

    Un grand merci à la personne qui a permis la diffusion de ces émissions, un grand merci à Ar Gedour de les diffuser gracieusement. Tout ceci est très instructif. Le musicien et musicologue “en herbe” que je suis, se régale en écoutant le Père Blanchard. Trugarez braz !!

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