LA FONCTION LITURGIQUE DE CHANTRE A LA MESSE (1 /3)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 7 min

Forts du constat que bon nombre de laïcs sont peu voire pas formés à la fonction qu’ils occupent pendant la messe en tant que chantre (ou « animateur du chant de l’assemblée ») nous allons proposer une série d’articles qui constitueront un support et une aide pour mieux comprendre et assurer cette fonction de la liturgie. Si ces articles se veulent pédagogiques, ils ne remplacent en rien les formations dispensées par les Centres de Musique Sacrée ou les commissions diocésaines de musique liturgique.

Nos articles s’appuieront en particulier sur la Charte des chanteurs liturgiques éditée par le SNPLS (Service Nationale de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle), ainsi que sur l’expérience de l’auteur en matière de direction de chant en paroisse (direction de l’assemblée et d’une chorale liturgique).

Le Rôle du chantre

Depuis la réforme du Concile Vatican II les paroisses (urbaines ou rurales) font appel à certains fidèles pour assurer un service en paroisse : celui de diriger et animer le chant de l’assemblée lors des messes dominicales notamment.

J’emploie à dessein le mot de chantre qui doit être préféré à l’appellation impropre « d’animateur liturgique ». Trop souvent ce terme qui renvoi à l’image de l’animateur télé a donné lieu à des attitudes non conforme au caractère sacré de cette fonction liturgique.

Le rôle du chantre tel que défini au chapitre 11 (p7/8) de la charte des chanteurs liturgiques est :

 

« d’entonner les chants et de les communiquer à l’assemblée au bon moment, dans la bonne tonalité et dans le caractère approprié ; cela par la seule qualité de sa voix et de sa posture et sans aucune gestique frontale ».

Faute d’une formation liturgique et musicale solide la plupart des chantres dans les paroisses ont tout au contraire un excès de gestuelle, des postures parfois inappropriés et s’acquittent tant bien que mal de leur service.

Citons pour illustrer notre propos le chapitre 3 (page 2) de la charte des chanteurs liturgiques :

« Le Concile tient en haute estime les acteurs du chant. «… les lecteurs, les commentateurs et ceux qui appartiennent à la schola cantorum s’acquittent d’un véritable ministère liturgique »

Ces acteurs ne chantent pas pour se mettre en valeur ; ni pour apporter à la célébration un simple ornement, ni pour se délecter de leur chant, ni pour remplir des silences, mais pour aider l’assemblée à exercer ses prérogatives baptismales de louange et de supplication. En ce sens, l’interprétation vocale d’une acclamation de joie n’est pas la même que celle d’une supplication. Il s’ensuit que le rôle du groupe de chant et du chantre soliste est de contribuer à exprimer les grandes attitudes de la foi prévues par les rites : la louange, la supplication, la méditation… Pour les chanteurs, l’ajustement au rite est requis autant que la justesse musicale. Le groupe de chant est au service des rites : il ne chante pas pendant la messe, il chante la messe. »

Il importe donc de rappeler certains « fondamentaux » qui trop souvent sont laissés de coté sous prétexte que « tout fidèle à droit de rendre service en paroisse ». Nous allons développer dans le point suivant.

 

Le chantre : une fonction liturgique qui ne s’improvise pas

« Dans l’assemblée qui se réunit, chacun à le droit et le devoir d’apporter sa participation de façon diverse selon la diversité des ordres et des fonctions » (extrait du numéro 58 de  la Présentation Générale du Missel Romain).

C’est précisément cette affirmation qu’il convient de nuancer voir de contredire dans le cadre du chantre. Car s’il n’est pas forcément besoin de qualification et de formation pour fleurir ou nettoyer l’église il n’en n’est pas de même pour le chant liturgique.

Ainsi trop souvent voyons-nous des gens assurer cette fonction liturgique alors qu’elles ne disposent pas de tous les pré-requis pour l’exercer dignement et correctement. Être disponible, avoir de la bonne volonté ou aimer chanter, ne suffit pas pour choisir les chants d’une messe ou d’une cérémonie, les chanter et les diriger correctement.

Voici les qualités nécessaires pour chanter et diriger une assemblée :

  • chanter juste (les voix peu assurés et légèrement fausses n’aident pas une assemblée à garder le ton ou à chanter juste au contraire elles dénaturent le chant)
  • avoir les bases du solfège (savoir reconnaître et écrire les notes d’une partition, connaître les notions de rythmes et de tempo, les signes solfégiques)
  • connaître le déroulement d’une messe et les moments ou l’on y chante, ainsi que les particularités liturgiques de certaines célébrations
    posséder une solide culture, pratique et écoute du chant liturgique, de la musique sacrée (cantiques anciens ou contemporains, chant grégorien, polyphonies) afin  de proposer des chants appropriés aux temps liturgiques ou au type de célébration, tant dans leurs formes musicales que textuelles.
  • être humble, discret (dans sa posture, sa gestuelle, son ton de voix), réactif et pleinement conscient de la « solennité » de sa fonction.

Il serait donc souhaitable que les personnes qui ne répondent pas à ces qualités essentielles s’abstiennent de proposer leur service pour le chant afin que leur bonne volonté ou leur goût du chant sans ses qualités ne deviennent un frein à la beauté et la dignité de la liturgie voir carrément en viennent à « parasiter » le bon déroulement d’une messe, la bonne exécution d’un chant.

Quand à celles qui occupent cette fonction et qui ne disposent pas à l’heure actuelle de ces qualités, elles auront tout intérêt à suivre une formation liturgique, vocale et musicale afin d’accomplir sereinement et « dans les règles de l’art » ce service paroissial. Nous donnerons dans les prochains articles toutes les références et coordonnées des organismes d’Eglise qui dispensent ces formations en Bretagne comme au niveau national.

 

Les règles d’or du chantre

Il faut maintenant préciser trois chose que certaines personnes ont tendances à oublier et ériger ces trois points en règle d’or :

1- Le chantre assure un service mais il n’est en aucun cas « titulaire » à vie de sa fonction. Aussi doit-il accepter de partager sa fonction avec d’autres chantres voir une chorale sans considérer qu’il était là avant et que la chorale prend sa place… donc humilité nécessaire !

2- Le chantre n’agit jamais seul tant dans la préparation du programme de chant que dans l’exécution de ceux-ci : il forme le trio : célébrant-chantre-organiste.
Qu’il fasse ou non partie d’une équipe liturgique il doit toujours agir en concertation avec le célébrant (qui entonne certaines parties de la messe et qui a un « droit de regard sur les chants choisis) et l’organiste qui accompagne et soutient le chant de l’assemblée et du chantre.

3- La messe n’est pas un « one-man show » ainsi donc on laissera de coté le terme d’animateur liturgique. Le chantre n’est pas dans le chœur pour se montrer ou faire entendre de manière lyrique sa belle voix. De part sa présence dans le chœur il se doit d’avoir une tenue vestimentaire et une attitude corporelle et vocale sobre et discrète. On voit trop souvent des hommes ou des femmes « s’écouter chanter » ou prendre des intonations et postures totalement inappropriés.

Pour terminer ce premier article citons le paragraphe 2-2 de la charte des chanteurs liturgique qui insiste bien sur les qualités requises pour exercer ce service et cette fonction liturgique, notamment sur le plan vocal :

« Le groupe de chant et le soliste chantre le savent : leur manière de chanter influe sur les autres fidèles qui reproduisent le modèle vocal qu’ils entendent. Afin de donner à chaque chant le caractère qui convient pour le rite qu’il sert, il est recommandé que la chorale et le chantre travaillent leur voix dans l’esprit de la liturgie qui demande une « noble simplicité ». Une intonation juste et belle conduit efficacement vers le mystère célébré ».

Dans un prochain article nous aborderons le sujet du choix des chants et du répertoire de ceux-ci dans les paroisses, ainsi que du bon emploi de ceux-ci lors des messes ou cérémonies religieuses.

Pour en savoir plus, téléchargez l’Instruction Musicam Sacram, sur la musique dans la liturgie.

Téléchargez aussi la fiche extraite du Portail de la Liturgie Catholique : L’animateur de chant en paroisse

À propos du rédacteur Louis-Marie Salaün

D'origine bretonne,né en 1982 petit-fils d'écrivain catholique il est sensibilisé depuis l'enfance à la musique sacrée, la transmission et la défense de la foi. Il découvre tout jeune les cantiques bretons par le biais du duo bombarde et orgue (qu'il pratique aujourd'hui avec son beau-frère). Devenu sonneur de bombarde à l'âge de 26 ans il exerce en parallèle la fonction de chantre dans sa paroisse de 2003 à 2010, puis chef de chœur de 2 chorales paroissiales (ND de la Trinité à Blois en 2012-2013 et le Chœur St Nicolas à Troyes depuis 2015).

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5 Commentaires

  1. Merci pour cet article, j’apprécie tout particulièrement le choix du mot « chantre », terme nettement plus liturgique que celui d’animateur. La messe n’a pas besoin d’être « animée ». Le chantre, comme le célébrant, devraient aussi s’abstenir de paroles inutile : « chantons la gloire de Dieu » : il suffit d’entonner le Gloria ! Le chantre doit savoir rester à sa place, et ne pas jouer les concélébrants. Il faudrait aussi réfléchir à sa place dans l’église, est-ce nécessaire qu’il soit dans le choeur ? Vu qu’il n’est pas là pour brasser de l’air en jouant les chefs d’orchestre, il n’est pas indispensable qu’on le voie, il pourrait se placer dans le transept, ou sur le côté près de l’orgue. Idem pour la chorale, j’ai vu la video de la messe en breton à Pontivy pour noël, j’apprécie le travail des Kaloneu derv bro Pondi, mais la place de la chorale ne devrait pas être derrière l’autel, et face à l’assemblée, ça donne l’impression d’un concert. Si le chantre se tient dans le choeur, le pupitre doit être distinct de l’ambon, qui ne doit servir que pour les lectures, l’homélie et les intentions de prière universelle. Et il ne devrait pas rester dans le choeur en permanence, comme dans certaines paroisses où l’ « animatrice » trône sur son siège parallèlement à M le Recteur, ce qui lui donne l’air de co-présider la célébration.
    Un des problème est celui du micro, il peut être utile dans les grandes églises, pas dans les petites. Le chantre ne doit pas chanter trop près du micro, et ne pas chanter trop fort, sous peine d’écraser le chant de l’assemblée si l’on entend que lui.
    Je vous rejoins sur la discrétion et la modestie nécessaire, la messe ce n’est pas la « Star’Academy » !
    D’un côté le chantre n’est pas propriétaire de sa charge, mais la tendance est plutôt l’inverse, plutôt que de sélectionner 1 ou 2 personnes compétentes, on fait « participer » le maximum de personnes à tour de rôle, y compris certains qui chantent faux, de même pour les lectures faites pas des vieillards à la voix chevrotante et inaudible. On pourrait éventuellement avoir plusieurs chantres pour une même messe, ce qui éviterait une trop grande personnalisation, en se répartissant les rôles selon que l’un maîtrise mieux tel chant ou tel répertoire (breton, grégorien, etc).
    En ce qui concerne le choix des chants, chaque paroisse fonctionne différemment, mais souvent le chantre se contente d’interprêter les cantiques choisis pas l’équipe liturgique, choix plus ou moins judicieux, le prochain article sera donc fort utile ! Un souci qu’on trouve dans de trop nombreuses paroisses, c’est la tendance à remplacer les chants de l’ordinaire par de vagues adaptations, par exemple le Gloria remplacé par un quelconque chant de louange, le Sanctus par une paraphrase et l’Agnus Dei par « Agneau de Dieu, Agneau vainqueur » quand ce n’est pas « La paix oui la paix c’est le don de Jésus ». Les paroles du Sanctus et de l’Agneau de Dieu étant tirées des Ecritures, il est particulièrement important de ne pas les changer.

  2. Merci à vous Mickaël pour ce commentaire très pertinent! Il est vrai que je n’ai pas parlé de la place du chantre et de la chorale : ce sera l’objet du dernier article qui résumera un peu tout ce qu’il ne faut pas faire et pourquoi.De même qu’il ne serait pas incongru et au contraire bienvenu que le chantre revête une aube afin de prendre la pleine mesure de la fonction sacrée qu’il occupe.

    Effectivement un chantre ne doit pas chanter de l’ambon mais bien depuis un pupitre différencié se trouvant sur le coté. On pourrait tout a fait admettre qu’un chantre se place à coté de l’orgue et non sans arrêt face au peuple car c’est sa voix diffusée par le micro qui guidera l’assemblée pour le chant. En revanche il peut être bon que parfois il se tourne vers l’assemblée soit pour lui signifier d’un geste discret que c’est à elle de chanter soit pour battre sobrement la pulsation afin de « réveiller » l’assemblée si elle peine à garder le rythme ou la cadence d’un chant.

    Reste à régler le « problème » de la place des femmes dans le chœur, tout comme pour elles le port de l’aube, puisqu’aujourd’hui on peut avoir des chantres hommes et femmes.

    Quand à l’option que vous évoquez d’avoir plusieurs chantres pour une messe messe, je me permet de nuancer ce propos car d’une part cela briserai en quelque sorte l’unité de la liturgie et pourrait créer des distractions. Je l’ai déjà vu dans une paroisse et j’avoue que cette succession de chantre fait un peu « défilé ». la crainte du risque de « personnalisation » avec un seul chantre ne devrait pas entrer en ligne de compte si le chantre est bien formé et chante sobrement sans effet vocaux ou gestuels.

    En principe, un chantre ou qu’il soit et quel qu’il soit doit pouvoir chanter différents type de chants : cantiques traditionnels ou contemporains, psalmodie, grégorien. Le chantres se doit de maîtriser au mieux l’ensemble des formes vocales du chant d’église et doit donc être capable de chanter aussi bien une pièce grégorienne, qu’un cantique de messe ou un psaume. C’est un ensemble ! Seulement faute de formation ou d’intérêt pour les formes de chants moins usités dans la plupart des églises on en vient à avoir des chantres qui sont incapables de chanter autre chose que le répertoire des chants des années 70 ou ceux de la revue « Signe »…mais j’anticipe sur mon prochain article

    Pour ce qui concerne les cantiques bretons par contre on peut admettre qu’un autre chantre s’en charge car tous les catholiques vivant en Bretagne ne maîtrisent pas forcément cette langue.

    Concernant toujours l’orientation du chantre, il est bon de rappeler qu’à certains moments il doit se tourner vers l’autel même pour chanter : c’est le cas de l’ordinaire de la messe (kyrie, alléluia, Gloria, Sanctus et Agnus) notamment ou la prière s’adresse à Dieu ! A ce titre et sans rentrer dans un débat qui n’est pas le but de l’article la position dos au peuple d’avant la réforme conciliaire avait l’avantage d’orienter prêtre et fidèles vers Dieu. Cela faisait sens : le prêtre s’adressait à Dieu et était l’intercesseur de ses ouilles qui étaient derrière lui, mais tout le monde dans le même sens.

    Pour terminer même si j’en parlerai dans le prochain article et pour faire écho à la fin de votre commentaire, on se demande comment le SNPLS et surtout l’AELF laissent passer et admettent des ordinaires de messes dont les paroles sont « trafiquées ». Car en effet vous avez raison il est n’est pas autorisé de changer les paroles de ces prières qui constituent « l’ordinaire de messe ».

  3. Trop de chants à la messe! Il n’y a plus une seule prière qui ne soit chantée! Vous dites que le chantre, et la chorale par extension, ne doit pas se mettre en valeur. J’y vois surtout des gens qui viennent accomplir un tour de chant! Je suis allé à la messe de minuit il y a trois ans, je le confesse honteusement, et je n’ai entendu que des chants! Cela me gêne énormément et empêche le recueillement! La liturgie a hélas bien changé! Tout a été bouleversé, chamboulé! En plus je n’aime pas chanter dans une église! Comprenez mon désarroi! En plus lors de cette fois-là, le prêtre ne nous a parlé que des migrants, nous reprochant notre manque d’accueil ou d’hospitalité! Or les Français ont des problèmes de fin de mois, des difficultés Nous avons dix millions de pauvres chez nous! Je trouve qu’un curé de paroisse ne devrait pas faire de politique mais s’occuper de ses ouailles!

    • Je me permets d’apporter quelques précisions par rapport à votre commentaire.
      Je rappelle d’abord que dans la liturgie le chant n’est pas un divertissement mais une prière. Le chant en tant que prière possède dans la liturgie une haute valeur.
      Je serai bien plus critique sur la qualité des chants proposés (texte et musique) que sur leur quantité.

      Mais vous n’avez pas forcément tord de dire qu’aujourd’hui on laisse peu de place à la méditation. C’est particulièrement vrai au moment de la communion : trop souvent on se croit obligé (parce que les textes de l’Eglise le propose) de chanter sans arrêt pendant toute la communion.

      Certes, le chant de communion (spécialement lorsqu’il est interprété par une chorale et qu’il est beau et adapté au rite) peut aider à prier. Mais je conçoit aussi que certains aient besoin de silence pour leur action de grâce. Il faudrait de la part des responsables de chant et des organistes un meilleur discernement. Une petite pièce d’orgue au début de la communion puis silence après. On peut tout à fait admettre une fois la communion terminée un chant assez court. D’ailleurs, le répertoire grégorien propose une antienne souvent très courte pour le moment de la communion. On gagnerait largement à l’utiliser, encore faut-il ne pas être allergique au latin et savoir chanter correctement le grégorien.

      De même, un discernement s’impose par rapport à la quantité des chants pendant la messe en lien avec la fête du jour. Pour un jour de fête on admet facilement un beau chant de communion, en polyphonie par exemple. Pour des dimanches ordinaires une pièce d’orgue suffit (et cela permet non seulement à l’organiste de s’exprimer mais en plus cela respecte les usages anciens sur la place de l’orgue dans la liturgie).
      La même réflexion s’impose pour les parties chantées par le célébrant (la préface par exemple).

      Il est vrai qu’on a pu faire du chant un absolu dans la liturgie (il suffit de lire les textes de l’Eglise pour voir que dans la notion de « participation active des fidèles » le chant n’arrive pas en première position). Certains s’imaginent qu’il faut absolument chanter pour que la messe soit plus vivante. Un tel argument fallacieux pourrait être très facilement démonté. Ce n’est pas la présence ou l’absence de chant qui rend la messe plus ou moins vivante. Déjà faudra-t-il s’entendre sur ce qu’on mets dans la notion de messe « vivante ». Ça ne veut absolument rien dire. Il est vrai aussi hélas que certaines tendances de l’Eglise se font un point d’honneur à vouloir transformer les messes en quasi concert avec leurs chants syncopés et dansant parce qu’il faut que ce soit vivant et gai.

      Cette vision souvent erronée ou déformée de la place du chant dans la liturgie à conduit à instaurer comme pratique générale (et presque absolue) de mettre un chant d’envoi en fin de messe alors que ce n’est absolument pas prévu par la PGMR. Et dans le même temps on a évacué le chant de l’Antienne mariale grégorienne (pas partout fort heureusement).
      Là encore, indépendamment du respect des textes de l’Eglise il faut agir avec discernement. Pour une grande fête, la fête d’un saint, d’une sainte locale pourquoi pas un beau chant ou cantique populaire après l’ite missa est. Mais pour des dimanches ordinaires, laissons l’orgue s’exprimer seul.

      Pour conclure et résumer, chanter à la messe oui (le chantre ou la Schola ne chantent pas à la messe, ils chantent la messe) mais en laissant quand c’est nécessaire des temps de méditation et donc de silence ou en laissant la place à l’orgue seul et quoi qu’il en soit en tenant compte du temps liturgique et du caractère du jour célébré (est-ce un dimanche ordinaire, est-ce un dimanche en Carême, est-ce une grande fête ou une fête mineure ?)

  4.  » chanter à la messe oui (le chantre ou la Schola ne chantent pas à la messe, ils chantent la messe ».

    Tout à fait d’accord avec votre excellent article.

    Il est amusant de noter que l’on retrouve la même expression pour les organistes dans l’article ci-dessous :
    https://www.centre-gregorien-saint-pie-x.fr/index.php/chant-gregorien/le-motu-proprio-tra-le-sollecitudini-de-saint-pie-x/154-question-pour-l-organiste-jouer-a-la-messe-ou-jouer-la-messe

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