Saints bretons à découvrir

Les Galates ont vu l’Etoile

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Extrait de SKED (N°3 – 1947), sous la plume de Dom J. Duchauchix, moine bénédictin. Publié aussi dans l’Appel d’Ololê N°14 de 1974

L‘un des premiers rayons que projeta sur le monde l’étoile de Bethléem fut recueilli par un petit peuple fixé dans une partie stérile du haut plateau phrygien, au centre de l’Asie Mineure.

Des tribus celtes, trois siècles plus tôt, ayant suivi la route du Danube, étaient arrivés en Thrace où l’armée d’Antigone s’avança à leur rencontre. Après avoir connu la défaite, certaines remontèrent vers le nord, les autres franchirent les détroits, se frayèrent un chemin jusqu’à la région du moyen Hélys et parvinrent à s’accrocher à ce sol montagneux et aride à la fin d’une série de batailles sanglantes.

A l’heure où Jésus naquit, les Galates étaient depuis longtemps dépossédés de cette puissance qui leur avait permis de se mesurer, parfois victorieusement, avec les armées de Pergame.

Conquise par les Romains en 189, la région qu’ils avaient colonisée était devenue une province de l’empire. Ses habitants, nous dit-on, étaient traités par les vainqueurs avec une certaine bienveillance. On parlait le grec autour d’eux. Ils l’avaient appris sans néanmoins abandonner l’idiome apporté des plaines de l’Europe centrale, un dialecte de cette langue dont Camille Jullian a dit que « bien avant le latin, elle put paraître la langue conquérante du monde ». Les Galates maintinrent vivant leur parler jusqu’au quatrième siècle.

La « Bonne Nouvelle » leur fut apportée par l’intrépide missionnaire Paul de Tarse. Sur l’accueil que les Galates firent à l’Apôtre, nous avons le témoignage de ce dernier :

Vous m’avez reçu comme un Ange, comme le Christ Jésus…. Vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.

Aussi, de quelle sollicitude et de quelle tendresse Paul n’entoure-t-il pas son cher troupeau de Galatie :

Mes petits enfants, combien je voudrais être auprès de vous à cette heure, car je suis dans une grande perplexité à votre sujet.

Grâce à cet attachement mutuel, le nom d’une nation celtique jouit de l’immense honneur d’occuper un chapitre entier du livre le plus vénérable qui soit au monde.

C’était pour les Galates que ces lignes furent tout particulièrement écrites :

« Redressez dans un esprit de douceur celui qui vient à tomber… Portez les fardeaux les uns des autres… Toute la loi est contenue dans un seul mot : tu aimeras ton prochain comme toi-même »

En ces jours livrés à la tristesse et à la peur où l’humanité semble prête à s’engloutir dans un abîme de haine, que les survivants de la famille celtique, comme leurs frères Galates d’il y a deux mille ans, entendent et repassent dans leur esprit les ardentes adjurations de l’Apôtre et affirment leur confiance en l’Amour sauveur.

Qu’ils donnent l’exemple de cette charité sans laquelle la parole de Paul, proclamait-il lui-même, n’eût été qu’inutiles vibrations de l’airain qu’on frappe.

Que ce monde traversé de menaces et de rancunes, retentissant d’appels à la vindicte implacable et passionnée, au spectacle que nous luis donnerons, soit contraint de dire : »Voyez comme ils s’aiment! »

Celtes d’Eire, de Cymru, d’Alba, de Cornwall, de Manx, de Breizh, Celtes de la dispersion que l’on retrouve dans les deux hémisphères, par-dessus les océans et les montagnes, tendons-nous la main et écoutons battre dans chacune de nos six nations le coeur de la vieille Celtie.

[…]

Nedeleg laouen

 

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