Un petit groupe d’une dizaine de personnes se sont retrouvées en ce Vendredi Saint à la chapelle de Kergornet (Gestel – Diocèse de Vannes) autour de Yann-Fañch Kemener pour chanter Ar Basion Vraz, Ar Basion Vihan et l’Angelus dédié, comme il était de tradition.
Comme le précise le chanteur dans son album KAN AR BASION :
« Connus dans toute la Bretagne bretonnante, comme l’attestent les collectes des XIXe et XXe siècles, c’est toutefois dans le Centre Bretagne que les chants liés au drame de la Passion du Christ ont conservé toute leur singularité. Chantées dans toute la Haute-Cornouaille et une partie du Pays Pourlet, les Passions étaient interprétées durant toute la Semaine Sainte, depuis le dimanche des Rameaux jusqu’au soir du Jeudi Saint. Les gens du village se retrouvaient sur une hauteur, au pied d’un calvaire ou sur un talus… l’éminence, d’une part, pour rappeler la montée au calvaire, d’autre part, afin de pouvoir être entendu et d’entendre les chanteurs des communes avoisinantes. Deux ou trois personnes, âgées de préférence, chantaient les couplets que la foule reprenait, selon le principe du chant à répondre.
Dans la région de Gouarec, Plouguernével, Bonen, elles étaient composées de trois séquences: la Grande Passion, la Petite Passion puis un Angélus. Ailleurs, on interprétait seulement les deux Passions. Ensuite, on allumait un grand feu, un tantad, puis on dansait parfois. Il se pratiquait aussi un jeu, le chañch par (changer de partenaire). Tout ceci avec la bénédiction du clergé et sous le regard des anciens, chargés du bon déroulement du cérémonial. Bien plus qu’un récit, ces chants en période de carême et d’extrême abstinence étaient l’occasion de «divertissements». Toutefois, il n’était pas question de transgresser la morale rigide de l’époque. »
AR BASION VIHAN
Cette année, ces chants dont les textes reflètent une profondeur intense ont donc été réinterprétés par ce groupe en ce Vendredi Saint, sur l’heure de midi, répondant à l’invitation de Yann-Fañch Kemener et accueilli par le curé du secteur paroissial le Père Armel de La Monneraye. Une initiative qu’Ar Gedour avait relayé et qui sera certainement à renouveler l’an prochain… et à essaimer.
Illustration : Vitrail de la chapelle (M. ar Gov)