Nous vous proposons aujourd’hui un article publié en 2012 sur Ar Gedour et remis à jour. Avant d’entamer la lecture de cet article, n’hésitez pas à mettre une musique adéquate. Voici donc Kristenion Vat, interpété par les Gedourion (concert live) :
Si Halloween évoque la Toussaint, l’un et l’autre sont bien différents. À l’origine, ce que nous appelons Halloween se dit en gaélique Oíche Shamhna. C’est la « saint Sylvestre celtique », dont l’origine est pré-chrétienne : le dernier jour de l’année et le lendemain, c’est le jour de l’an : Samhain ou Samonios, en Gaule (ou Samhuinn en gaélique d’Écosse).
Nombreuses sont les inepties que l’on peut entendre à propos de cette réjouissance, apportée directement de la société ultra-commerciale américaine derrière des motifs soi-disant culturels et, de plus, déformée lors de son arrivée en Europe. En prétextant un retour aux racines celtiques, les intronisateurs d’Halloween au calendrier ont réussi il y a quelques années un coup fumant qui n’a pour égal que les euros qui tombent par milliers dans leurs escarcelles (même si le soufflé semble réellement retomber) ; mais cela a moins bien pris par chez nous qu’ils ne l’auraient voulu. Nous nous en apercevons au fil des années : les rayons des magasins diminuent en taille de manière significative.
Jadis, avant la christianisation de nos peuples, le 31 octobre, comme nous l’avons dit plus haut, correspondait au nouvel an celtique. En opposition avec Beltaine (Bealtaine, Beltane ou Beilteine), qui est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique protohistorique, fêtée le 1 mai, venant après Samhain et Imbolc, et marquant la fin de la saison sombre et le début de la saison claire, Samhain est donc la fête marquant la fin de la saison de la lumière, et l’arrivée de la saison sombre (pour info, la quatrième fête est Lugnasad). Cette fête se célébrait lorsque la lune pleine se trouvait dans la constellation du taureau et le soleil dans celle du cerf. En fait, si l’on veut, la fête était celle de l’Equinoxe d’automne,
En cette nuit, les morts de l’année écoulée partaient pour l’Autre Monde (le Sidh), car un passage se formait entre celui-ci et celui des vivants. Pendant ce temps, les âmes des défunts du temps passé rendaient visite à leur famille. On passait de la lumière de l’été à la tristesse de l’automne engendrant l’hiver. Un passage s’ouvrait de la lumineuse saison vers le Royaume de l’ombre, et les deux hémisphères célestes ne s’ouvraient qu’à ce moment. Les frontières du monde visible et du monde invisible tombaient. Le temps et l’espace n’existaient plus. Il devenait donc possible pour les humains de visiter le Sidh (l’Autre Monde), et pour les habitants du Sidh de s’introduire au Royaume des Vivants.
C’est pourquoi les foyers laissaient une bougie allumée sur les bords de fenêtres, avec un bol de lait et une galette, pour que les esprits puissent se nourrir avant leur grand voyage. Les vivants prirent l’habitude de se costumer afin de ne pas se faire reconnaître des esprits et autres créatures issues des mondes souterrains, cela étant probablement à l’origine des danses macabres « apprivoisant » la Mort (cf Kernascléden). La fête d’Halloween arrivait, avec le maintien de certaines de ces traditions ancestrales …
Même si la mort semble ici primer, vous voyez cependant que nous sommes loin des sacrifices humains que certains semblent, à la suite de Jules César, admettre pour seule vérité historique. Il est clair que nous sommes aussi éloignés de cela que de l’esprit obscur qui hante cette fête aujourd’hui, même si quelques-uns se la sont appropriée pour assouvir leurs pulsions sataniques, avec messes noires et profanations. La solennité de la Toussaint, qui célèbre la Vie après la Mort (et la vocation de sainteté de chacun), se voit ainsi occultée par une fête qui envase la population dans un esprit de mort qui ne voit plus d’espérance après celle-ci. On exorcise d’une certaine manière la mort que l’on ne souhaite plus voir comme faisant partie de nos vies. Or Halloween n’était pas à la base cette fête en faveur de la mort, du morbide et de la sorcellerie, et portait peut-être déjà en elle des fruits de l’Esprit (les semences du Verbe, évoquées dans Vatican II ?). C’était une fête qui, si elle pouvait être était teintée de quelque superstition, mettait toutefois en avant le respect et le souvenir des gens que l’on avait connu et aimé, et que -via sa christianisation- la Toussaint et le jour des Morts (2 novembre) venaient illuminer d’espérance (le terme est volontairement choisi). Une manière de communier avec eux au-delà de la vie terrestre. Une sorte de proto-communion des saints, quoi…
Certains rejettent Halloween, sans doute avec raisons. Un exorciste disant même que par la célébration de cette fête l’on favorise une porte d’entrée au diable :
« À travers cette mode festive très prisée, on répand le plaisir de l’horreur comme normal, la séduction du macabre, l’attraction pour la mort plus que pour la vie. Le sens de la mort est ainsi profané. Comme je l’ai écrit dans mon livre, « le truc du diable est une friandise mortelle pour l’âme » (Père Aldo Buonaiuto, exorciste et auteur du livre Halloween, El truco del diablo –« Halloween, le truc du diable », en français- à la chaîne de télévision italienne TV 2000 – 1/11/2015 in Aleteia).
Mais il peut être aussi possible de toucher des personnes à partir de là. Plutôt que d’envoyer valser les enfants qui viennent vous extorquer des bonbons, c’est le moment de leur apprendre que si Halloween peut être une occasion de se retrouver dans une ambiance bon enfant, il est nécessaire pour cela de revoir quel était l’esprit d’origine de la fête et de ne pas tomber dans le macabre. Il ne s’agit bien évidemment pas d’oublier les priorités, sachant que les Celtes ont célébré Samhain tant qu’ils n’avaient pas eu la Révélation. Quand ils ont été évangélisés, ils ont certainement trouvé dans le christianisme une sorte d’aboutissement ou une « sublimation » de leur propre religion. Ce n’est pas pour rien, n’en déplaise aux adversaires de l’Eglise, que la Toussaint s’est si bien implantée en Bretagne et dans les pays celtes, en gardant certainement un héritage du passé, mais rappelant tout autant l’Enfer, que le Paradis et le Purgatoire par ces trois jours Le retour vers un néo-paganisme n’a donc pas de sens, d’autant plus si l’on se propulse dans cette dynamique vers la Connaissance divine qui nous a été livrée par l’Evangile et nous est un peu plus révélée chaque jour que nous vivons. Mais le rejet de nos racines n’a pas plus de sens que le « pagan-revival », et la connaissance des sources peut certainement aider à appréhender notre vision d’aujourd’hui, tant dans une optique d’évangélisation que de lutte contre le satanisme et autres dérives.
Avec Halloween version années 2000, nous nous plaçons dans la logique de la sécularisation et de la déchristianisation de l’Europe. Cependant, puisque nous y sommes, ne pouvons-nous pas user de ce tremplin pour (ré) évangéliser, et redonner son sens à la fête de la Toussaint auprès des jeunes générations qui ignorent tout de la fête de tous les Saints et de la commémoration des fidèles défunts ?
Halloween (ou Hallowe’en) n’est pas un nom d’origine celtique mais bien anglais. C’est une abréviation de Allhallow-even qui signifie eve of All Saints : la veille de la Toussaint. Halloween est donc fêté le 31 octobre. L’anglais a deux termes pour désigner la Toussaint :
All Saint’s Day avec le mot saint, emprunté au français, d’origine latine (sanctus)
All Hallows’ (Day) vient du vieil anglais haliga, halga.(ce dernier signifiant saint, sainteté).
De la même origine holy (du vieil anglais halig , signifiant « sacré » ou « consacré ») qui a formé holiday : jour saint, jour consacré à la religion, et par extension : jour férié, jour de vacances. Ce mot est apparenté à l’allemand heilig, d’où : Allerheiligen, Toussaint
Certains disent que Eve est une forme usuelle de even qui a formé evening (soir), d’origine germanique et apparenté à l’allemand Abend (soir). Cela provient plus précisément du vieil anglais « aefnung » ou« aefen«
On trouve parfois ces expressions : Hallow-eve et Hallow-day pour désigner la veille et le jour des Saints ou encore Hallowmas (cf. Christmas, Noël avec -mas de messe). Halloween, c’est donc, littéralement, la veille de la Toussaint. Et pourtant, si le nom évoque la Toussaint, Halloween n’a rien à voir avec la fête de tous les saints catholiques.
Halloween, c’est le réveillon de Samhain (se prononce un peu comme « saween« )
Bien sûr, cette « tradition » ( largement récupérée par Big Business) nous offre l’occasion d’annoncer les réalités invisibles et de propulser les « hommes de bonne volonté » ignorants ou dévoyés, vers les splendeurs que notre Créateur a préparées pour nous !
Pourra-t-on un jour découvrir l’origine des fêtes de la Toussaint ?
Lancée pour des raisons purement mercantiles sur le continent européen, Halloween reste à l’origine une fête coutumière des îles britanniques en marge de la chrétienté. Il n’en demeure pas moins possible que ces fêtes de la Toussaint ne constituent, en réalité, que les avatars modernes de cultes plus anciens.
http://lepeuplebreton.bzh/2016/10/31/pourra-t-on-jour-decouvrir-lorigine-fetes-de-toussaint/
Les druides avaient autrefois pour devise « lumière et vérité ». La Christianisation des pays Celtiques allaient en ce sens puisque le Christ est la « lumière, la Vérité et la Vie ».
En reconnaissant le Christ, la devise des Celtes devenus Chrétiens est devenue de fait « Amour, Lumière et Vérité », plaçant l’Amour du Christ, Fils de Dieu et Dieu fait homme, au dessus de tout.
La Toussaint célébrait alors l’entrée des défunts dans la lumière, après le passage dans l’obscurité de la mort.
Comme dit dans cet article, la Toussaint a donc sublimé la Samain. Le fait de ne retenir que les aspects hideux et obscurs pour halloween est donc à la fois la négation de l’esprit Celtique d’origine et la négation du Christianisme lui-même.
L’enseignement Christique a été pour les peuples Celtes une Révélation par rapport à leurs propres croyances, d’où l’implantation du Christianisme dans les pays Celtiques sans beaucoup de martyrs. C’est la raison pour laquelle, en Bretagne, Foi et Bretagne ont toujours été intimement liées, jusqu’à leur destruction par le laicisme (différent de la laicité) le jacobinisme, forme de religion fondée à la révolution française, et toujours aussi prosélyte.
Retrouver les racines Celtiques de la Bretagne ne peut donc pas se faire en adoptant des fêtes comme Halloween, mais en prenant le contre-pied de l’idéologie destructrice du « laicisme-jacobinisme »: ce contre-pied, c’est Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne). Autrement dit, plutôt que de fêter Halloween, en Bretagne, fêtons la Toussaint en donnant à la langue et à la culture Bretonne toute la place qu’elle mérite.
Article très intéressant et très documenté.
Je pense que notre époque, dépouillée de la 3ème dimension de l’être humain (le spirituel), essaie, même à travers des fêtes ré-initiées par le business, de récupérer des rites, des pseudo-traditions, etc, car c’est un besoin inné chez l’homme.
A mon avis, l’aspect matériel d’Halloween (masques d’horreur, têtes de diables, visages ensanglantés, sorcières, fantômes, et autres gadgets écoeurants ou effrayants), est tout de même un des aspects du culte au laid, au mal.
Même si cela semble juste un jeu pour enfants, cela les imprègne, et se remarque dans leurs dessins, dans leurs écrits. Il retrouvent souvent les mêmes thèmes dans les jeux vidéos, les BD, la musique etc…
Leur imagination est bercée par la laideur, l’odeur de la mort, la violence … et la poésie s’enfuit, la candeur, la fraîcheur de l’enfance leur sont volées.
C’est un phénomène de civilisation qui, à mon avis, n’est pas du tout innocent, et je pense même que c’est voulu : culture de mort, de désespoir, de dépression, de néant.
On peut essayer d’évangéliser à partir de cela, bien sûr, mais l’imprégnation pendant les années d’enfance reste gravée à tout jamais; et c’est cela, je pense, qui permet à l’esprit du mal de s’insinuer sans en avoir l’air dans les âmes des jeunes.
Je suis convaincue que nous devons aussi oeuvrer pour la culture du BEAU, du PUR, de ce qui élève l’âme.
Que l’Art Sacré retrouve ses lettres de noblesse au plus vite (comme dans la Vallée des Saints par exemple), et supplante toute cette fange afin que nos jeunes vivent non pas dans un cloaque qui les détruit, mais dans la louange et la joie, dans l’adoration et l’altruisme, ce pour quoi ils sont faits.
C’est là l’écologie intégrale dont nous parle le Pape François. (Laudato si).
Nous en sommes responsables, nous, adultes !
« Ce que vous aurez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ». Mat, 25-40
« Si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. » Mat 18-6
« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. » Mat 18-10