Notre cher Guigner s’en est allé. Le mercredi 15 septembre, ses funérailles ont été célébrées en sa chère église de Pluvigner.
Il fut un pionnier dans tous les domaines : un homme investi au service de tous, avec de multiples casquettes : fils de paysans, né en 1941, issu d’une famille nombreuse, fidèles là a tradition locale, ses parents lui ont donné le prénom de Guigner, patron protecteur de sa paroisse –Pleu-G/Wigner (paroisse de Guigner) Sous ce grand patron, il s’est révélé un grand meneur d’hommes : après ses études d’agriculture, tout en aidant ses parents à la ferme familiale, il s’est engagé corps et âme pour sa patrie, sa paroisse, sa commune de Pluvigner, et aussi de la Bretagne et de sa culture, toujours avec un esprit de service, sans aucun orgueil.
Dans sa vie professionnelle, il devint technicien agricole.
A l’origine du bagad de Pluvigner
Dans les années 70, il fonda le bagad de Pluvigner, avec les répés chez lui. Par la suite, il multiplia ses engagements et fut simultanément et tour-à-tour président de l’Ogec (gestion des écoles chrétiennes) président des sapeurs-pompiers de Pluvigner, et cet esprit de service, cette générosité, il l’a mise au services de ses concitoyens en devenant maire de Pluvigner de 1995 à 2014. A chaque fois réélu à l’unanimité. Il trônait dans son bureau de la mairie de Pluvigner qu’il surnommait avec désinvolture “la maison Blanche”. Je n’ai eu l’occasion de le voir en privé qu’une seule fois pour prendre une brève leçon de chant dans son bureau de la maison blanche avec des tas de dossiers qui y trônaient
Sa grande oeuvre : les Kanerion Plewigner
Sa grande œuvre et sa grande intuition fut de fonder les Kanerion Plewigner : un chœur d’hommes qui chantent en breton aussi bien des gwerzioù, des cantiques, des chants à danser. Il fallait revenir à l’essentiel : fi des chorales plan-plan polyphoniques : on revient à la base, au cœur du chant breton, avec éventuellement des accompagnements légers instrumentaux, mais c’est le chant d’hommes à l’unisson qui prime avant tout.
Il eu la bonne idée pour remettre les cantiques bretons à l’honneur d’offrir à tous les pèlerins de Keranna –avec le concours de Ouest-France-lors de le venue du saint pape Jean-Paul II une cassette de cantiques bretons.
Très ancré dans sa paroisse, comme tout vrai breton, il n’en restait pas moins ouvert sur le monde, et était très intéressé sur ce qui se passait ailleurs. Par cette ouverture d’esprit, il a noué une solide amitié avec les indiens Navajos, qui ont été accueillis en triomphe à Pluvigner.
Des funérailles à son image
Les funérailles de Guigner ont été à l’image de sa vie : à la fois humbles, fracassantes et solennelles. L’église était comble, les Kanerion Plewigner ont chanté nos beaux cantiques a bouiz penn, a vouéh ihuél, accompagnés à l’accordéon par Samuel le Henanff et Tangi Le Henanff à la contrebasse (deux de ses neveux) A l’harmonium, Fabienne Gahinet, aux grandes orgues Mickaël Gaboriau, A la bombarde : Dédé Le Meut, Jorj Bothua et Fabrice Lothodé.
A la sortie du corps de l’église, une magnifique joute entre deux de nos meilleurs sonneurs du pays vannetais, chacun avec leur propre style : Jorj Bothua et Dédé Le Meut.
Comme le veut la tradition, cela s’est fini autour d’un bon verre au troquet du coin, Guigner a été bien honoré.
Kenavo deoc’h, Guigner, pedet ‘eidomp.
J’ai oublié de mentinner deux choses : le fait que Guigner ait fait son service militaire au bagad de Lann-Bihoué comme sonneur, ce qui l’a beaucoup influencé par la suite.
Autre anecdote qui résume le style de Guigner : lors de la venue de ses invités Navajos, le grand chef de cette nation est entré à cheval dans l’église à la manière des vieux Seigneurs d’antant.
Pour en savoir plus sur la vie de Guigner :
https://actu.fr/bretagne/pluvigner_56177/pluvigner-guigner-le-henanff-un-monument-s-en-est-alle_44863198.html
Evel Keriolet ?..
Spered Breizh.
Joa deoc’h Guigner.