Il y a un an brûlait Notre-Dame de Koat-Keo

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Il y a un an, le 5 juillet 2018, brûlait la jolie chapelle Notre-Dame de Koat-Kéo en Scrignac (Monts d’Arrée), reconstruite en 1937 par l’abbé Yann-Vari Perrot. En plein après-midi, en moins d’une heure toute sa toiture partait en fumée … exactement comme pour celle de Notre-Dame de Paris.  Etranges destins que celui d’une humble chapelle bretonne, perdue au fond d’un magnifique vallon de la campagne bretonne, et celui d’une prestigieuse cathédrale qui, à deux mois d’intervalle, voient leur toiture se consumer, n’épargnant que de justesse, pour l’une le clocher, pour l’autre les tours, laissant sauves leurs cloches.

Deux Maisons dédiées à la Vierge Marie subiront, après bien des outrages, ceux du feu destructeur. Rappelons que Notre-Dame de Paris avait déjà subi des profanations, notamment avec les tristement célèbres Femens, n’ayant rien à envier aux iconoclastes de la Terreur. Mais Notre-Dame de Koat – Kéo, un an avant le sinistre, avait aussi connu une série de profanations : tags injurieux et mise à bas avec détérioration de la croix celtique de la  tombe  de l’abbé Perrot qui jouxte la chapelle (lire l’article). Des actes sacrilèges en haine de ce bon prêtre breton qui défendait avec passion la Foi et la Bretagne, menacées par la laïcisation et la francisation de la société bretonne.

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Si pour Notre-Dame de Paris, le Trésor (notamment la Couronne d’épines) et les œuvres d’art ont pu être sauvées grâce au courage des pompiers, à Koat-Kéo la statue de la Vierge et celle de Saint Yves ont été si atteintes par les flammes, qu’elles ne sont plus que des blocs  de bois calcinés  à peine reconnaissables. Sur les douze vitraux représentant les saints bretons fondateurs de la Bretagne, huit ont totalement été désintégrés par la chaleur des flammes. Statues et vitraux, œuvres de l’Association des Seiz Breur et de l’Atelier breton d’Art chrétien était donc les seuls « trésors », qu’il faudrait refaire, si c’est possible, à l’identique.  Pour les deux sanctuaires, les restaurations, certes incomparables sur l’ampleur, vont durer plusieurs années. Autre point commun dans le malheur, les deux sanctuaires mariaux sont, bien évidemment, devenus inutilisables.

Pour Notre-Dame de Paris comme pour Notre-Dame de Koat-Kéo, les enquêtes, toujours en cours, ont conclu néanmoins à un sinistre accidentel…

Petites et humbles chapelles, églises et majestueuses cathédrales ou basiliques, tous nos sanctuaires sont plus que jamais fragiles, en danger de disparaître un jour, et pas seulement par le fait d’un sinistre, mais aussi et peut être davantage par l’indifférence des générations d’aujourd’hui, des chrétiens qui les ont désertés. Les outrages du temps, les sinistres, les vandalismes et les profanations, les reconversions en usages profanes ou vers d’autres cultes ne deviennent possibles que parce qu’ils ont été précédés de la  ruine des âmes, du sens du sacré, du Divin et du beau. Si Notre-Dame de Koat-Kéo et Notre-Dame de Paris, dans leurs malheurs, ont un avertissement à nous délivrer c’est bien celui de nous inviter à réinvestir nos sanctuaires par la Foi et la pratique religieuse, sans quoi il sera vain de pleurer sur leurs ruines futures, au sein d’une civilisation en état de ruines spirituelles, morales et culturelles …

Note : suite à l’incendie, la restauration des inscriptions prévues sur la croix de la tombe – entreprise par la famille Caouissin sous l’égide d’Ar Gedour – a dû être momentanément suspendue, et ne sera reprise qu’en même temps que la restauration de la chapelle, en accord avec les autorités compétentes.

Sorti en novembre 2017, ce livre a remporté un vrai succès. Ce n’est maintenant plus une nouveauté, mais vous pouvez encore commander l’un des derniers exemplaires de cet ouvrage d’anthologie au prix de 34€+6€ de port, soit donc 40€.


 




À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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Un commentaire

  1. Comme vous avez raison ! Dieu a été rejeté des maisons, écoles, hôpiitaux, et nos églises, chapelles cathédrales, cimetières, et autres lieux sont désertés… Alors le Bon Dieu permet pour nous réveiller de pareilles choses… A quand le retour de la Foi ? Précipitons nous dans tous ces lieux afin de montrer à Dieu le Père que nous avons compris Son Message…

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