La liturgie d’hier nous proposait deux brèves paraboles de Jésus: celle de la graine qui grandit seule et celle de la graine de moutarde (cf. Mc 4,26–34). Benoît XVI a déclaré en commentant ces lectures « qu’ à travers des images tirées du monde de l’agriculture, le Seigneur présente le mystère de la Parole et du Règne de Dieu, et donne les raisons de notre espérance et de notre engagement. Dans la première parabole, l’attention porte sur le dynamisme des semailles : le grain qui est jeté en terre, que le paysan dorme ou qu’il veille, germe et grandit tout seul. L’homme sème avec la confiance que son travail ne sera pas stérile.
C’est en effet la confiance dans la force de la semence et dans la qualité du terrain qui soutient l’agriculteur dans ses fatigues quotidiennes. Cette parabole rappelle le mystère de la création et de la rédemption, de l’œuvre féconde de Dieu dans l’histoire. C’est lui le Seigneur du Royaume, l’homme est son humble collaborateur, qui contemple et se réjouit de l’action créatrice divine et en attend les fruits avec patience. La moisson finale nous fait penser à l’intervention conclusive de Dieu à la fin des temps, quand Il réalisera pleinement son Royaume. Le temps présent est temps de semence, et la croissance du grain est assurée par le Seigneur.
Aussi, chaque chrétien sait-il qu’il doit faire tout ce qu’il peut, mais que le résultat final dépend de Dieu: cette conscience le soutient dans l’effort de chaque jour, spécialement dans les situations difficiles. »
Commentaire : Il est intéressant de constater, ici et dans bien d’autres cas, que ces paraboles sont aux racines de la Terre. La graine qui germe et croît présente le développement du mystère divin et l’action de l’homme pour la gloire de Dieu dans une confiance totale envers le Créateur. Or dans notre monde actuel, les racines sont peu prises en compte, ne tenant plus compte de la richesse de chaque terre, et c’est la culture hors-sol qui prime parfois (oserai-je dire souvent ?). Une culture qui n’a ni saveur ni consistance, une culture qui provient plus de l’action créatrice de l’homme qu’une communion en confiance avec l’action créatrice de Dieu, porteuse de fruits d’espérance et d’un enracinement profond.
Or la graine qui germe s’enracine dans la Terre de qualité offerte aux hommes par Dieu. Les racines, qui puisent leurs ressources dans cette Terre, sont bien essentielles à la croissance de la graine, qu’elle soient racines principales ou racinelles. Il conviendrait donc de se rappeler en chaque lieu quelles sont nos racines, et prendre en compte les fruits qu’elles pourraient aider à donner pour la moisson finale. Dans ce temps de Nouvelle Evangélisation, osons user avec confiance de semences fertiles, que Dieu fera croître.
(EC).