Chaque fois que le zèle missionnaire de l’Eglise en place s’assoupit en elle, celle-ci est invitée à se souvenir de ses origines. Dans notre monde bien sécularisé, il nous faut avoir une démarche missionnaire (démarche pourtant propre à chaque chrétien), et nous rappeler que tout chrétien (donc chacun d’entre nous) se doit annoncer à ses frères que le Christ est le Messie, le Fils de Dieu, qu’il est mort et est ressuscité pour nous sauver. Or comment évangéliser un monde qui a perdu ses repères religieux ?
En nous basant sur le monde breton, pensons donc à la possibilité d’annoncer l’évangile dans un monde qui reste attaché à la culture bretonne, des racines bien ancrées qui se projettent dans l’avenir. Pensons à ce que les pardons peuvent apporter d’élan missionnaire dans nos paroisses.
Dans son exhortation apostolique Catechesi tradendæ , Jean-Paul II disait ainsi : » De la catéchèse comme de l’évangélisation en général, nous pouvons dire qu’elle est appelée à porter la force de l’Évangile au cœur de la culture et des cultures. Pour cela, la catéchèse cherchera à connaître ces cultures et leurs composantes essentielles ; elle en apprendra les expressions les plus significatives ; elle en respectera les valeurs et les richesses propres. C’est de cette manière qu’elle pourra proposer à ces cultures la connaissance du mystère caché (cf. Rm 16, 25 ; Ep 3, 5) et les aider à faire surgir de leur propre tradition vivante des expressions originales de vie, de célébration et de pensée chrétiennes « (n. 53).
Si donc, parmi les tâches de la catéchèse, il y a celle de jouer le rôle de médiateur pour l’inculturation de la foi, il s’ensuit qu’une condition indispensable pour que la semence de la Parole de Dieu germe et mûrisse sur un bon terrain vient de la manière de semer et des capacités du semeur, donc du service de la catéchèse et du catéchiste.
Par les outils de communication que nous propose notre époque, par la culture bretonne, média propre à un terroir défini, par la formation de chacun d’entre nous, il nous faut trouver des chemins de nouvelle évangélisation, même là où semblent régner le rejet et l’hostilité, sans avoir peur, tout cela pour la gloire de Dieu !
La culture bretonne, qui est une réalité humaine, est capable d’une grande élévation spirituelle pouvant accueillir et exprimer la Révélation, comme elle l’a révélé durant les siècles passés via un échange mutuel des richesses de foi et de cultures, car elle contient en elle des germes du Logos la rendant apte à transposer le langage de Dieu dans la langue et la culture vivante des Bretons ; ainsi l’inculturation permet à l’Église d’approfondir l’annonce du message du Christ parmi les peuples.
Certes, cela demande parfois du temps, mais est certainement porteur de nombreux fruits. Souvenons-nous du Père Julien Maunoir, qui aura poursuivi avec une infatigable ardeur son activité missionnaire exceptionnelle, malgré les embûches, pour enflammer les coeurs bretons de l’Amour Divin…
Eflamm Caouissin
(rediffusion d’un article du 10/07/2012)