Ils étaient pas loin d’un millier pour les obsèques d’Irène Le Mentec, la célèbre patronne de la Tavarn lorientaise. Décédée le 9 mars dernier, à l’âge de 70 ans, suite à un cancer, celle qui fonda dans un lieu excentré ce repaire breton qui deviendra une institution bretonne, haut-lieu de la culture bretonne sur le pays de Lorient et bien au-delà, a eu le droit à un départ exceptionnel. Un véritable hommage pour Irène, un vrai soutien pour Julien Le Mentec, son fils, et pour toute la famille.
La cérémonie religieuse, gant brezhoneg e-barzh evel just, a eu lieu ce lundi à Lorient, célébrée par le Père Olivier Lorne et le Père Henri Goyallon. Tout le monde n’avait pu trouver place.
A la sortie de l’église St Louis (ND des Victoires), un grand ensemble musical l’attendait. Le Bagad ar Roue Morvan mis en place pour l’occasion avait prévu un kenavo en grand sur la Place Alsace-Lorraine, pour la petite bonne femme d’1,50m. Jugez un peu par cette vidéo proposée par le Télégramme :
Un An dro pour Irène
Vous avez déjà vu des funérailles pareilles, avec un an dro pour dire kenavo au défunt, vous ?
Juste extraordinaire, pour une femme extraordinaire. La foule présente ( et encore : beaucoup n’avaient pu venir) montre à quel point Irène était appréciée et comment elle a réussi à faire de sa tavarn une institution, bien plus qu’un simple bar -resto. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que tout ce qui compte de personnalités du monde culturel breton avait fait le déplacement. A quelques jours de la Saint-Patrick, et tandis que les masques tombent, un hommage musical pour un dernier Kenavo lui a donc été offert. Une amitié sans gestes barrières pour celle qui tenait le bar hier…
Tavarn ar Roue Morvan
La Tavarn, c’est ce lieu sympa dans un coin de Lorient désormais havre où il fait bon passer, sur lequel veille Polig Monjarret, assis sur son banc. C’est cet endroit où se trouve le vrai coeur du Festival Interceltique. Ce bar familial où la culture bretonne n’est pas surannée et n’est pas affaire de folklore, là où se croisent anciens et jeunes, célébrités et anonymes. Cette taverne où les bagadoù fêtent leurs victoires ou épongent leurs défaites à coup de « demis bagadoù » ou de flan d’avoine. Irène, avec l’appui de sa fidèle équipe, a su offrir une âme à cet endroit. Nul doute qu’il continuera, grâce à Julien et à tous les autres.
Belle cérémonie, mais je m’interroge :
Pas un seul Gwenn ha du, pourquoi ?