Saints bretons à découvrir

Meulgan gospéreù sant Geltas, abad / Hymne des vêpres de saint Gildas, abbé (Propre du diocèse de Vannes)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

Selon le Vetus Ordo, Saint Gildas – abbé de Rhuys –  est célébré le 28 janvier au propre du Diocèse de Vannes comme l’attestent plusieurs publications, mais depuis la réforme liturgique, la fête est placée au 29 janvier, tout comme au propre du Diocèse de St Brieuc & Tréguier et du Diocèse de Quimper & Léon.

Afin de préciser les choses, il faut savoir que la fête avait été  supprimée du propre du diocèse de Vannes au XVIIème siècle et rétablie en 1876 par Mgr Bécel qui dans le nouveau propre du diocèse rétablit nombre de saints bretons qui avait été bannis par les jansénisants des XVIIème et XVIIIème siècle.

La fête de saint Gildas est davantage solennisée : du rite semi-double, elle devient fête double de deuxième classe, alors que dans le propre refondu de 1979, ce n’est plus qu’une simple « mémoire ».

On y trouve déjà la date du 28 janvier, alors qu’il est vrai que les biographies du saint mentionnent le 29 janvier comme la date de sa mort. Par contre, si on le trouve au 28 janvier dans le propre grégorien noté du diocèse ainsi que dans le livr overenn de 1927, il est au 29 janvier dans le « paroissien très complet du diocèse de Vannes » de 1911. Peut-être sa fête a-t-elle été décalée car elle tombe en même temps que celle de saint François de Sales ?

Chose curieuse, dans l’ancien propre du diocèse de Quimper et Léon, sa fête se trouve au… 3 février.

Nous vous proposons ici l’hymne des vêpres de saint Gildas en latin, français et breton vannetais. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Pour en savoir plus sur St Gildas : voir l’article d’Alan Raude

 

À propos du rédacteur Uisant ar Rouz

Très impliqué dans la culture bretonne et dans l'expression bretonne dans la liturgie, Uisant ar Rouz met à disposition d'Ar Gedour et du site Kan Iliz le résultat de ses recherches concernant les cantiques bretons, qu'ils soient anciens ou parfois des créations nouvelles toujours enracinées dans la Tradition. Il a récemment créé son entreprise Penn Kanour, proposant des interventions et animations en langue bretonne.

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10 Commentaires

  1. Ce qui est merveilleux dans la contemplation des saint qui nous ont précédés, des hommes et des femmes de ce cailloux armoricain, c’est qu’on touche leur attachement au Christ, que le Christ était leur but (il l’est toujours). Se mettre à l’école des saints, c’est celà, qu’on soit en Bretagne ou ailleurs, on marche dan,s les pas de « celui qui marche ». Ici aussi, en terre armoricaine, il y eu des saints, des pasteurs, des apôtres du Christ vivant et ressuscité. Bénie soit la terre qui les a portée ! Gloire à Dieu !

    Alors oui, fidèle au Christ comme ils l’étaient, fassions que leur message résonne en nos coeur comme il a résonné dans le leur. Sauve-nous !

    « Dans les tempêtes d’aujourd’hui, Père Gildas, les tempêtes de nos cœurs, les lassitudes
    de nos âmes, les troubles géopolitiques et guerriers du moment, les crises et précarités de
    toutes sortes, les incertitudes face aux lendemains dans un monde qui change, donne-nous un
    peu de ta sagesse, guide nos esprits pour trouver le chemin, montre-nous comment ouvrir nos
    cœurs, arrimés au Christ qui nous guide et nous sauve. Donne-nous la force de défricher la
    paix, de cultiver autour de nous la concorde, de trouver dans notre foi une force à même de
    bousculer nos inerties et de traverser les difficultés, à la suite du Christ qui a donné sa vie pour
    nous. Fais de nous, comme tu l’as été, des phares qui rayonnent la lumière de l’Amour de Dieu
    et guident dans la grisaille des jours. »

    https://nominis.cef.fr/contenus/HomeliePardondeSaintGildasdeRhuys26-01-2014.pdf

  2. « Tu as réuni Seigneur en Saint Gildas
    le zèle du pasteur
    la science du théologien
    et la vie de prière du moine.
    Accorde-nous de savoir comme lui
    te chercher dans le recueillement
    et te rencontrer dans le service de nos frères,
    nous te le demandons par Jésus Christ ! »

    Oraison de la messe de St Gildas dans le Propre de Vannes

    • Cette oraison date de la refonte du propre de Vannes en 1979 -le style en est très daté et s’éloigne du style des oraisons du missel romain (elle sent le français à plein nez) qui a remplacé toutes les prières multiséculaires. Voici l’oraison originale :
      « Dieu de miséricorde, comme nous nous réjouissons en ce jour de la solennité de saint Gildas, ton confesseur, faits que nous soyons secourus près de toi par ses mérites et ses prières.
      Par Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen. »

      • Merci Jobig, C’est intéressant. De quand date cette version ? Sans doute aussi assez récente dans l’histoire et finalement assez désincarné sur la personne de St Gildas (on pourrait la « coller » à tous les saint prêtres).
        En l’occurrence et sur ce cas précis (ce n’est pas toujours le cas), le « multiséculaire » peut sembler à certain bien plus pauvre que le texte en français au style des années 70. Alors on pourrait imaginer de rédiger une nouvelle version aussi riche, dans un style transversal ? La prière de Gildas, disciple du Christ sauveur, peut aider … UDP

        • Le propre de saint Gildas (messe et office) a été rétabli en 1876 par Mgr Bécel pour le nouveau propre du diocèse de Vannes qui rétablissait le culte officiel des saints bretons qui avaient été évacués au XVIIIème siècle à cause de la mentalité janséniste principalement installée par Mgr Fagon, fils du médecin de louis XIV (celui que Molière surnommait Purgon)évêque de Vannes et janséniste convaincu, il voulut extirper la superstition de son diocèse en supprimant le culte des saints bretons, comme quoi l’histoire se répète souvent…
          Pour le nouveau propre du diocèse de Vannes de 1876, Mgr Bécel, dans la continuité de Solesmes et de Dom Guéranger demande à ce que soit le plus possible des pièces anciennes qui soient employées et non des compositions nouvelles, dans un esprit de continuité organique de la tradition. Les pièces de l’office et de la messe sont donc issues en bonne partie du sanctoral de l’abbaye de Rhuys, composé au cours des siècles par les moines. Il est difficile de savoir de quand datent exactement les différentes pièces de l’office, tant elles sont empreintes de ce côté atemporel de l’office bénédictin. Datent-elles d’avant la destruction du monastère par les Vikings vers 920 ou d’après sa restauration par l’abbé Félix en 1008 ?

          Quant à la collecte elle-même, si elle est inspirée de la haute époque des sacramentaires romains des Vème et VIème siècles, eux-mêmes compilant des textes remontant au IVème siècle, voire au IIIème siècle, c’est une composition originale.
          Au passage, une oraison, et à plus forte raison une collecte a effectivement un schéma très formel : il ne s’agit pas d’y faire de l’hagiographie en essayant de caser de manière lourdingue et parachutée quelques éléments personnels sur la vie du saint ; pour cela, il existe les vitae de ce même saint, compilées dans les leçons hagiographiques de l’office des Matines, ou dans le Martyrologe, ou dans la version popularisés de Buhé er Sent, ainsi que dans la prédication. Une collecte obéit à des règles rhétoriques grammaticales et théologiques fort anciennes issues des écoles d’éloquence de l’Empire romain, système repris avec bonheur et inculturé par nos moines celtiques. Elle s’adresse à une des personnes de la Trinité (surtout le Père et n’est pas faite pour établir un panégyrique du saint honoré en ce jour.
          D’un côté, on met sous silence le culte des saints, d’un autre côté, on le surgonfle de manière artificielle…
          Comme pour la surenchère bannalisante des préfaces : il n’est pas nécessaire d’avoir une préface propre à chaque saint, sachant que la préface a aussi en principe un style propre qui obéit ses propres règles rhétoriques.
          C’est justement la richesse de la tradition que d’obéir aux lois strictes édictées par les Pères.
          Si cette collecte paraît stéréotypée, c’est normal, car c’est le cas de toutes les autres collectes du sanctoral !
          L’esprit moderniste a voulu s’affranchir de ces règles – en principe, tout texte liturgique-même après 1969 -doit être d’abord rédigé et édité en latin en suivant et s’inspirant de ces règles plus que millénaires avant d’être traduit en langue vulgaire, et que la traduction soit approuvée. c’est un exemple parmi tant d’autres de l’orgueil des bricoleurs de bureaux de la liturgie qui font sciemment tabula rasa du passé pour nous infliger leur médiocrité intellectuelle et spirituelle, et surtout pour détruire tout sentiment de dévotion filiale dans le peuple chrétien.
          Mgr Bécel avait en 1876 élevé la fête de saint Gildas au rang de fête double de 2ème classe (à savoir à peine en-dessous des grandes solennités de l’Eglise universelle. Un siècle plus tard, Mgr Boussard rétrograde la fête de saint Gildas au rang de simple « mémoire ».
          Dans ce nouveau propre de 1978, presque rien du propre des saints qui avait parfois bien plus d’un millénaire d’existence n’a été conservé que ce soit pour l’office : antiennes, psaumes, répons, hymnes, leçons ou pour la messe : Introïts, oraisons, épîtres, évangiles, antienne, versets… Pourquoi cet acharnement à extirper tout le dépôt de la tradition et le remplacer par du médiocre ? Cela n’a pas plus rempli les églises ni diffusé le cultesde nos saints ; au contraire ! Les réformateurs ont tout jeté pour « faire du neuf » dans la précipitation avec beaucoup moins de talent que leurs devanciers, humbles moines des siècles passés. Dans un cas, l’anonymat est une lâcheté (même s’il est facile de retrouver les coupables de ce massacre qui sont à présent morts pour la plupart-dans un autre cas, c’est l’humilité du cloître.

          • Merci pour cette réponse on ne peut plus complète. Merci grandement. Mais, on sent une certaine tristesse qui laisse ses petits cailloux au long de votre texte ! Alors, Gildas devait suivre aussi cette injonction, sur les mers armoricaines, de Rhuys jusque Houat : « Duc in altum ! » Quelle confiance dans la Christ et sa parole vivante !
            N’est-ce pas une belle catéchèse en 3 mots. Une autre catéchèse d’un ibérique (St JoseMaria) du siècle dernier « T’inquiéter, jamais, ce serait perdre la Paix ». Effectivement, cette Paix … de la certitude d’être aimé et choisi par Dieu, comme ces pèlerins qui nous ont précédés sur cette terre … Et encore, pardonnez-moi, l’évangile d’aujourd’hui ! Une aubaine. UDP

  3. Quand on veut restaurer sa maison saccagée par des barbares, fussent-ils issus de sa propre famiille, il convient d’abord d’établir un état des lieux lucide et documenté du désastre avant de penser à reconstruire pour l’avenir. Comprendre comment on en est arrivé là aide à aller de l’avant ; avant de pouvoir aller « in altum », il faut de poser les questions essentielles.
    Comme le disait un vieux philosophe breton de mon voisinage en débouchant une bouteille de cidre quand quelqu’un passait le voir à l’improviste : « Piw oh-hwi ? Ag e-menn e tet ? Ha d’e-menn eh et ? (Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Et où allez-vous ?) »

    On peut toujours se lamenter sur les grandeurs passées de sa nation, et ce n’est pas un mal si c’est pour une fructueuse renaissance. L’histoire universelle, celle de l’Eglise et celle de la Bretagne nous enseignent qu’il n’est point de résurrection sans tristesse, larmes ni douleur.
    C’est ce que nous a enseigné saint Gildas Le Sage, l’illustre homonyme insulaire de notre Gildas breton dans son magistral « De exidio et conquestu Britanniae » (à propos de la ruine et de la conquête de la Bretagne » et ce n’est pas en ayant un faux optimisme irénique que l’on y parviendra, mais en étant lucides sur nos propres fautes et celles de nos aïeux.

  4. Merci Jobig, mais laissez moi croire que comme disait Bernanos, « L’Espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme », que ma confiance est en Dieu et pas dans les Hommes, ni dans l’histoire, ni dans les héritages et trahisons de mes aïeux. Pauvre ère, je m’en tiens aux seules vertus d’Espérance (pas de niaiserie ni d’optimisme béa), de Foi ferme et pure en Christ seul et de Charité pour les autres aimés de Dieu, et pour moi-même que je ne suis pas même digne de mépriser. Alors effectivement je sais que la tristesse est une impasse et que la joie de la bonne nouvelle seule lumière, que l’Espérance, la Foi et la Charité, indissociables, sont ma boussole dans les trois dimensions de Vie. Dieu me veut vivant, debout, orienté dans le temps et l’espace. Par le baptême et la confirmation, j’ai (pas nous ou eux mais moi) embrassé la confiance du Père, c’est ma conviction profonde… Encore merci pour vos bonnes références partagées que je vais méditer, sur le sens de la justice et de l’héritage, en relisant le livre de Job « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu.». (Jb 42, 5.6).

    • Pour compléter, je comprends bien votre posture qui s’inscrit dans le discours du pape Benoit XVI aux Bernardins il y a quelques année « Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à l’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable ». Alors effectivement dans cette perspective culturelle, il met en valeur les prérequis de la raison (science sociale, histoire…) et la charité. Il précise son enseignement en mettant le but ultime dans le contexte « Chercher Dieu et se laisser trouver par lui, cela n’est pas moins nécessaire aujourd’hui que par le passé ».
      Il parle d’ailleurs de la grâce de se laisser toucher par Dieu.
      Alors à quelques jour se sa fête, on peut citer le Bienheureux Marie-Eugène qui nous rappelle notre vocation de baptisés si nous l’acceptons (prêtre, prophète et roi) :: « C’est l’Esprit Saint qui fait les prophètes et les saints, c’est Lui qui vit en nous et qui nous montre le chemin qu’est le Christ… Il n’est pas d’autre moyen de sanctification que l’Esprit Saint ». UDP

  5. Brav !

    Piv oc’h-c’hwi, Jobig ?
    Ag emenn e teuit ?
    Ha da venn eh it ?

    Trugarez evit ho addisplegoù !

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