Avis à tous les jeunes Bretons qui reviennent du Brésil (ou de Saint Malo), emportés par les JMJ 2013 : Nombreux sont ceux qui ont apprécié la découverte de cette culture d’Amérique Latine qu’ils ne connaissaient pas ! Nombreux aussi sont ceux et celles qui disent désormais : « eux ont la samba et nous la gavotte ! » Mais la culture ne doit pas être juste un vernis culturel. Les Brésiliens ont une tradition bien vivante. Et les Bretons aussi, pour peu qu’ils en prennent conscience !
Nous proposons maintenant de garder ce feu JMJiste, en rappelant une chose importante, que nous répétons régulièrement sur AR GEDOUR : le décret AD GENTES (ch III, par. 22) nous dit ainsi « que la semence qu’est la Parole de Dieu, venant à germer dans une bonne terre arrosée de la rosée divine, y puise la sève, la transforme et l’assimile pour porter enfin un fruit abondant. » Les Eglises particulières ont donc à emprunter aux coutumes, aux traditions, aux leurs arts, à leurs sciences… « tout ce qui peut contribuer à confesser la Gloire du Créateur, mettre en lumière la Grâce du Sauveur et ordonner comme il le faut la vie chrétienne. »
Ce qui signifie que la culture de notre propre terroir, nous devez nous l’approprier pour propager la parole de Dieu. C’est ce qui est dit ci-dessous.
Dans le cadre du Synode pour la Nouvelle Evangélisation, Mgr Adriano LANGA, Évêque d’Inhambane (MOZAMBIQUE) était intervenu sur un point que nous soulignerons ici. Il évoquait l’homme africain et le moyen de l’évangéliser, mais nous nous permettons de nous réapproprier ce texte au niveau breton (nous avons mis entre crochets l’appropriation bretonne de ce texte, que vous pouvez retrouver sur le site du Vatican en version originale) :
« Il faut que, en la personne de l’évangélisateur, l’Évangile sache qui est [le breton] ; il faut qu’il sache ce qui réjouit ou qui afflige cet homme d’un point de vue culturel, social et politique. Il faut que l’évangélisateur parle [au breton] de façon à ce que ce dernier, comme la samaritaine, puisse dire: “Il m’a dit tout ce que j’ai fait” (Jn 4, 39); il faut que les [bretons] disent aux évangélisateurs ce que les samaritains avaient dit à la samaritaine elle-même: “Ce n’est plus sur tes dires que nous croyons ; nous l’avons nous-mêmes entendu et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde” (Jn 4, 42). Cette rencontre avec Jésus et la samaritaine est survenue certainement parce que Jésus avait pénétré profondément dans sa vie; pour ce faire, Jésus a parlé sa langue et son langage. Il n’a pas parlé comme il parlait aux Juifs, aux scribes et aux pharisiens.
C’est pourquoi il est indispensable et urgent que l’inculturation ne soit plus lettre morte. Un missionnaire ou n’importe quel autre évangélisateur, pour autant qu’il soit de bonne volonté, n’inventera pas “de nouvelles méthodes” ni des “langages” ni de “nouvelles expressions” en [Bretagne] ni pour les [bretons] sans s’immerger dans leur culture. Si la nouvelle évangélisation est une question de “méthodes” et d’“expressions”, pour être “nouvelle” elle devra passer à travers l’inculturation. »
Alors plus de raisons d’attendre, dans nos paroisses, groupes, etc… n’est-ce pas ?
Judwal
D’après un article diffusé initialement le 18/10/2012