Binious, bombardes, grosses caisses… Non, vous n’êtes pas dans un album de Johan et Pirlouit mais avec le bagad Saint-Patrick. Un bagad est un groupe de musique bretonne. Et en Bretagne, on peut dire que, très populaire, il est une véritable institution. Il existe même des championnats du genre. Celui-ci a la particularité d’être le seul bagad scout au monde. Il est composé actuellement d’une quinzaine de scouts, guides, louveteaux et jeannettes qui font partie du mouvement des Scouts unitaires de France (SUF) de Quimper (Finistère). Quand les scouts alpins affrontent les hautes cimes ou que les unités marines se démènent contre vents et marées, eux manient les notes comme d’autres joueraient avec les mots.
Un entraînement régulier
Si le groupe Saint-Patrick, du nom du saint patron de l’Irlande, gallois d’origine, a été créé en 1924, la fondation du bagad scout remonte quant à elle à 1957. La joyeuse troupe se produit régulièrement à des sorties de messe, lors de festivals (comme celui de Cornouailles), de défilés ou encore dans des villages lors des pérégrinations de camps — en uniforme scout, bien sûr.
En 1996, il s’est même produit devant le pape Jean Paul II lors de son pèlerinage à Sainte Anne d’Auray, en présence de quelque 150.000 personnes. Les musiciens s’entraînent chaque semaine. Si le bagad Saint-Patrick permet aux jeunes d’avoir accès à la musique bretonne et de découvrir une tradition culturelle forte, la pédagogie de Baden Powell n’est pas en reste pour autant. Ce qui reste premier, c’est le scoutisme : un scout s’engage d’abord à servir.
Note d’Ar Gedour : il existe dans le monde d’autres troupes scoutes qui se rapprochent des bagadoù, ou plutôt des pipe-bands puisque la bombarde n’est pas présente, mais seules les cornemuses et percussions. En Bretagne, un autre bagad scout depuis 2017, sous le nom de Tri Bleiz.