Le 2 octobre, nous fêtons Saint Mélar de Lanmeur. Mais le calendrier romain nous invite aussi en ce jour à faire mémoire de nos Anges Gardiens, eux qui tout au long de notre vie nous protègent.
Nous vous invitons à écouter ce chant magnifiquement interprété par Yann-Fañch Kemener dans son album Ar Baradoz, titre adressé aux Anges du Paradis : Aeled eus ar baradoz.
Les paroles de ce cantique ont été composées par l’abbé Augustin Conq (surnommé paotr Treoue, 1874-1952), prêtre du diocèse de Quimper et Léon, grand poête et chansonnier breton. Nous lui devons quelques « classiques » comme « Hirvoudoù », « Gwir Vretoned », « Breiz-izel », « Va zi bihan », et de nombreux autres cantiques et chansons.
Dans les missels d’autrefois (malheureusement moins aujourd’hui) nous retrouvons dans les prières du matin et du soir , des adresses à Dieu, à la Vierge Marie, mais aussi aux anges gardiens et aux saints patrons. Ainsi, dans le cantique M’HOC’H ADOR, MA DOUE MA C’HROUER qui est une prière de consécration et d’offrande du matin, nous retrouvons ce couplet, dont les paroles sont du Père Julien Maunoir (1606-1683), révisées par le Père Barnabé, capucin de Roscoff (1873-1950). Ce cantique, que je me souviens avoir beaucoup chanté dans ma jeunesse, n’est plus vraiment connu, et il serait souhaitable que chaque enfant de Bretagne puisse l’apprendre. Vous pouvez donc le retrouver aussi dans le superbe album de Yann-Fañch Kemener que j’ai eu l’honneur de préfacer, album dont vous pouvez écouter l’extrait ci-dessous.
Dans le recueil bilingue « Kantikou brezoneg » , disponible aux éditions du Minihi Levenez – page 139 de l’ édition de 2003, légèrement remaniée par rapport à celle de 2002 – figure un cantique exceptionnel par la mélodie et les paroles, sous le titre de PEDENN VINTIN (Prière du matin).
Ce cantique est communément utilisé au cours des pélerinages du Minihi Levenez, organisés et guidés par le Père Job an Irien. Il est donc on ne peut plus actuel…en même temps que d’une émouvante simplicité et profondeur
Ce cantique commence ainsi: M’hoch ador Doue, va c’hrouer . Il s’agit de celui que vous mentionnez, avec des paroles renouvelées, modernisées, poétiques et théologiquement très justes. En voici trois couplets sur les cinq au total (graphie brestoise, légèrement différente de la graphie rennaise en usage dans l’enseignement. Cela ne change en rien la prononciation: il s’agit uniquement d’un standard de transcription):
.1
M’hoch ador Doue, va c’hrouer
M’hoch ador Jezuz, va Zalver
Me ‘ zo amañ war va daoulin
‘Vid ho pedi diouzh ar mintin
.3
Kement a rin, a lavarin,
A c’houzañvin hag a zoñjin,
A ginnigan evit ho kloar
Keid ha ma vin war an douar.
.5
Gwerhez Vari, va mamm dener,
Bezit atao mad em c’heñver
Ha pa zono eur ar c’himiad
Deut da gloza va daoulagad
Pour moi, ce chant matinal (cette comptine?) figure parmi les plus beaux cantiques d’aujourd’hui et de toujours. Il témoigne de la vivacité de l’expression de la Foi, en Bretagne. Il peut être considéré comme un véritable check-up quotidien. Et c’est en quoi, il constitue une belle réussite liturgique. Na brav ar Feiz pa vez diskleriet dre un ton dudius mod-se ha komzoù sklaer seurt-se!