Nous vous proposons régulièrement d’en savoir plus sur des saints bretons. Aujourd’hui : Mélar de Lanmeur, fêté le 2 octobre.
A la fin du VII° siècle pour les uns, peut-être du VI° pour les autres, Saint Meliau, roi de Dononée (aujourd’hui pays de Léon et de Tréguier en basse Bretagne) fut assassiné par son frère Rivode, comte de Cornouailles, dans le but de lui ravir son trône. Son fils, Mélar, héritier légitime, alors âgé de 7 ans, pourrait un jour se dresser contre son oncle pour venger son père.
Les bretons regrettaient le souverain assassiné qui était bon avec son peuple et gardaient leur espoir dans le jeune dauphin. Alors le perfide Rivode soudoya l’entourage de l’enfant pour l’empoisonner. Avant de s’asseoir à table, Mélar remerciait toujours Dieu de lui accorder son repas. Ce jour là, dès l’accomplissement de son signe de croix, le poison apparut brillant dans les plats, à la vue de toute la cour. Mélar accorda son pardon aux serviteurs empoisonneurs qui s’étaient jetés à ses pieds en lui jurant fidélité.
Rivode, alors mit au point un stratagème pour assassiner son neveu. Mais les spadassins venus pour accomplir leur funeste besogne furent émerveillés par la douceur de Mélar et retournèrent vers le Comte de Cornouilles pour implorer sa grâce. Pensant à quelques protections divines qui lui échappaient et à « tu ne tueras point », il envoya alors d’autres soudards pour lui couper la main droite et le pied gauche afin qu’il ne puisse ni tenir une épée, ni monter à cheval. Remis de ses ablations son peuple breton lui confectionna une main d’argent et un pied d’airain dont il se servit avec autant d’habilité que ses membres naturels et qui grandissaient avec lui.
La noblesse bretonne réunie à Carhaix, refusa à l’hypocrite Rivole de mettre l’héritier sous la tutelle de son oncle comme il se doit en droit féodal et mit l’adolescent sous la protection de l’Evêque de Quimper et du Comte Kéryoltan. A Quimper le jeune prince mena une vie religieuse et studieuse chez des religieux. Loin s’en faut, Rivode gagna la confiance du Comte Kéryoltan en lui promettant toutes les terres qu’il pouvait voir du Mont Frugy s’il apportait la tête de Mélar. Rarisia, femme du comte, avertit Mélar du complot et favorisa sa fuite. Mélar se réfugia alors chez le vassal de son père, le Prince Budic à Ru-Peulven, sur le chemin de Plouézoc’h, à un kilomètre de Lanmeur. Il mena là, de nouveau une vie monacale dans une demeure près de la chapelle du château.
Puis un jour, le Comte Kéryoltan, arriva impromptu, avec son fils Justin et deux truands. Mélar transporté de joie de voir son tuteur, accepta son invitation d’aller déjeuner dans une hôtellerie de Lanmeur. A la fin du repas, sur un signe de son père, Justin dégaina son épée et trancha la tête de Mélar et la mit dans un sac. Averti du crime, le Prince Budic ramena le corps dans la chapelle du château. Pour les funérailles la dépouille fut mise sur un char pour être enterrée dans la crypte de ses ancêtres à Lexobie. En passant par Lanmeur, les chevaux s’arrêtèrent comme hypnotisés, et le char s’écroula. La volonté divine s’était exprimée. Les moines de St Samson bâtirent un monastère et ils accueillirent dans leur crypte les cendres de Saint Mélar.
Pour la tradition : Saint Mélar cheminait sur la voie romaine vers Carhaix, près de Guerlavrec, entre Botsorhel et Plouigneau, lorsqu’il entendit des bruits de chevaux, certainement des cavaliers à sa poursuite, il se jeta à terre au bord du chemin, alors une fosse se creusa sous lui et l’herbe le recouvrit échappant ainsi à ses assassins. Ce trou existe toujours et s’appelle le lit de St Mélar, la chapelle de St Eloy à Plouigneau le protège des intempéries.
Article rédigé à partir d’Albert le Grand et de l’office du tourisme. Première publication sur AR GEDOUR le 7/10/2012.
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