Saints bretons à découvrir

A ceux qui chantent le Requiem pour nos églises

chapelle bretonne à l'abandon
Amzer-lenn / Temps de lecture : 18 min

« Une église en ruine n’est jamais romantique, car ses pierres qui pleurent,  témoignent de l’indifférence spirituelle et culturelle des héritiers de ceux qui les ont construites,  elles témoignent plus encore de la ruine des âmes qui l’ont amenée à cet état »   (Abbé Yann-Vari Perrot)

2017772101.2Dans de précédents articles, comme déjà à plusieurs reprises au gré de l’actualité, nous avons  attiré l’attention sur l’avenir très compromis de beaucoup de nos sanctuaires, de l’humble chapelle de campagne à la prestigieuse cathédrale (1).

Si l’avenir de nos sanctuaires (à travers  toute l’Europe que l’on peut qualifier de « post-chrétienne ») est compromis, c’est donc qu’il y a sur cette question un problème, qui en renferme bien d’autres, tous unis par un  tronc commun  : la perte de la foi, qui engendre  la  perte du sacré, du beau, de toute transcendance, et conduit à l’indifférence destructrice.  Le monument sacré ne devient plus qu’un monument comme un autre,   l’église n’a plus aucune utilité, si ce n’est d’être le témoin de temps qui ne sont plus, ou qui achèvent leur course dans l’Histoire du village, de la ville.

Si on doit lui trouver encore une utilité, c’est en tant qu’élément d’un patrimoine architectural ou comme « acteur » du tourisme, comme pour les monuments ruinés des civilisations antiques disparues. Et encore, ce statut ne les protège pas du vandalisme, comme l’ont prouvé  les destructions des Temples de Palmyre par les « Fous d’Allah ».

L’indifférence religieuse engendre aussi l’indifférence culturelle, le sanctuaire ne « parle plus » à ceux qui au quotidien le côtoient ; son avenir leur importe donc peu.  L’église, la chapelle ont désormais moins d’importance qu’un terrain de foot, qu’une salle omnisports,  ou qu’un rond-point giratoire.

 

Régulièrement, certains médias se font un réel plaisir en publiant des reportages sur, soit la reconversion d’églises, de chapelles, de couvents et autres biens immobiliers de l’Eglise pour des usages profanes, soit pour les affecter à d’autres cultes, soit pour annoncer leur destruction. Le phénomène est devenu affaire banale, et ne suscite guère la réprobation des autorités civiles et… religieuses, car les deux sont partie prenante ; elles sont unies par le souci de se débarrasser d’un patrimoine encombrant, coûteux et accusateur de leur conscience de faillis.  Ne comptons pas davantage sur  la réprobation des « grands médias »,  car par essence, tout ce qui affaibli le christianisme est, pourrait-on dire, jouissif chez ces gens-là. Seule une presse, souvent qualifiée  « d’identitaire » et encore vraiment chrétienne parce que défendant toutes les valeurs, les vertus qui firent la grandeur du christianisme, s’indigne de cet avenir sombre programmé. Mais aussi  beaucoup de gens attachés à l’église, la chapelle, de leur ville, de leur village, à leur présence séculaire dans nos paysages..  Certaines églises ont vu passer tellement de baptêmes, de mariages, de funérailles. Cela marque des populations. Nous avons même connaissance d’une chapelle qui était laissée à l’abandon et est peu à peu rénovée par l’œuvre St Joseph, qui était un lieu où étaient déposés des bébés abandonnés (+ de 2000 sur l’histoire de cette chapelle). Quand ceux qui ont vécu cela et y ont leur origine se retrouvent dans ce qui était devenu des ruines, nul doute que cela puisse les marquer.

De plus, rappelons que ces édifices ont souvent été érigés par les dons et le travail de nos ancêtres, qui y ont mis leur sueur et le fruit de leur travail, pour la gloire de Dieu. Laisser se perdre ces églises, c’est donc mépriser leur vie, même inconsciemment.

S’INDIGNER,  C’EST  BIEN, SAUF  QUE  C’EST  TRES   INSUFFISANT…

S’indigner, c’est bien, mais si les « braves gens » s’en tiennent à seulement cela, et c’est hélas trop souvent le cas, avec en prime la larme à l’œil, c’est un peu  court.  Un sanctuaire, pour vivre ou revivre,  n’a que faire de pleureuses sur les temps qui ne sont plus, il a besoin de fidèles qui le fasse (re)vivre par toutes les expressions de la foi, et d’abord par celles qui sont l’expression de la culture du pays, et en Bretagne, cela rappelons-le, s’appelle  la …culture bretonne, dont la langue bretonne et ses cantiques. Il  serait temps que le clergé et les équipes liturgiques comprennent qu’en Bretagne il y a une réelle culture religieuse bretonne qui doit servir de socle.

Quelle que soit sa beauté architecturale et son histoire, le sanctuaire n’aura d’utilité que s’il a su conserver la20150813_114721.jpg fonction pour laquelle il a été construit.  Notre époque matérialiste et nihiliste est ainsi : tout doit-être fonctionnel et rentable ; le beau, le sacré, le divin, la nostalgie, c’est respectable, c’est sympathique, mais si ça ne rapporte pas, il faut s’en débarrasser, ou trouver au dit sanctuaire une fonction qui soit compatible avec « le marché ».

Le seul moyen d’éviter que l’avenir de nos églises, chapelles et monastères, si ce n’est de nos cathédrales soit aussi sombre, c’est tout simplement  de leur retrouver leur fonction d’origine ; en un mot, que nos sanctuaires cessent d’être désertés.

N’est-il pas triste de constater que nos églises ne font le plein que lors d’obsèques ?

N’est-il pas affligeant  de constater que les mariages sont de plus en plus rares, car ce n’est plus  de  mode. On vit en couple avant le mariage, même chez des cathos bien labellisés.  Quant aux mariages qui ont lieu, combien sont des mise-en-scènes pour la photo ? Il suffit de se rendre régulièrement dans nos paroisses pour se rendre compte du vernis écaillé qui est de ces cérémonies.

Les baptêmes !  On ne fait baptiser que « bien plus tard », quand l’enfant « comprendra », ce qui implique qu’il ait reçu une formation catéchétique qui fait défaut dès l’enfance, autant en famille, à l’église que dans les écoles dites catholiques. On attend qu’il fasse l’expérience de la rencontre avec Jésus, et on néglige les vérités de la foi chrétienne. Disons d’ailleurs que la fameuse « Profession de Foi » ressemble davantage à une « Profession de non-foi »,  puisque personne n’ignore que sur dix jeunes, plus de la moitié dès le lendemain de ce « Grand Jour » cesseront de pratiquer, ou auront une religion à la carte. Il ne faut donc pas s’étonner que nos églises soient  devenues des annexes des Maisons de retraites ou des Salons funéraires, voir des sortes de tombeaux.  Le Cardinal Robert Sarah avait dit lors d’un entretien :

 « ce lien entre Dieu et l’homme est en train de disparaître dans le monde occidental où Dieu est mort. Nous sommes les assassins de Dieu. Dieu est désormais enterré. Les églises sont devenues les tombeaux, les caveaux de Dieu, comme dit Nietzsche. Et donc beaucoup d’occidentaux ont cessé de fréquenter les Eglises pour éviter de sentir la putréfaction de Dieu » (Zénit 9/04/2015).

Nos églises ne sonnent que trop souvent le glas des générations non-renouvelées,  et si peu les joyeux carillons d’un baptême ou d’un mariage, promesses  d’avenir.

La fréquentation des églises exige donc un retour à la foi, ce pourquoi malheureusement, le chrétien n’y est guère aidé, par le nihilisme de nos sociétés dans lesquelles Dieu est devenu un intrus dérangeant, un empêcheur de légiférer sur des lois qui vont contre les siennes.

Mais le chrétien n’est aussi  guère aidé  par tout un clergé et une frange de laïcs « en responsabilité » qui n’ont toujours pas compris que le « Mai 68 de l’Eglise » qui ne cesse de jouer les prolongations et de faire des ravages,  beaucoup  de catholiques en ont plus qu’assez. Un clergé qui ne veut pas entendre qu’une certaine compréhension (ou incompréhension) des directives de Vatican II a été, et est toujours une catastrophe pour l’Eglise et la foi : un arbre se juge à ses fruits ; nos églises désertées en sont les résultats flagrants.  Un clergé qui n’a pas compris que son « Eglise des pauvres, que son Eglise de l’enfouissement, du dépouillement » était un cuisant échec, et est en grande partie à l’origine de la désertion des églises, des séminaires, de l’indifférence religieuse qui engendre l’indifférence pour un patrimoine devenu  sans intérêt si ce n’est architectural, mais qui ne « parle plus » aux nouvelles générations élevées dans cette indifférence.

EGLISES   DESAFFECTEES  CHERCHENT  NOUVELLE   VOCATION

20150813_114901.jpgC’était le titre sur deux grandes  pages intérieurs du quotidien «  Aujourd’hui en France » dans son numéro du 12 mars 2016, et en « UNE », « Eglise de France à vendre ».  Le lecteur, ce sera selon sa sensibilité, pourra considérer le reportage, neutre ou complaisant. En tout cas, à sa lecture, il n’en ressort aucune émotion, aucune indignation de la part du journaliste, c’est tout simplement l’actualité ;  bref ! Une église à vendre comme une vulgaire maison, c’est du banal, c’est un produit de consommation comme un autre…on recycle aussi les églises.

D’après un sondage, 71 % des catholiques sont prêts à voir leurs églises devenir des bâtiments civils. Une évolution inéluctable pour sauvegarder un patrimoine menacé. Il y a un an, un autre sondage donnait 40 % de catholiques acceptant une telle mutation. Doit-on voir dans cette évolution des mentalités une progression du « travail des esprits dans le bon sens » ?  (2)

« Le mouvement de transformation des églises qui s’annonce de fond, est déjà engagé. Les diocèses qui possèdent encore entre 4000 et 5000 églises, sans parler de biens d’autres bâtiments, souffrent à la fois de la baisse du denier du culte, de la désaffection des ouailles et de la crise des vocations. L’Eglise n’a plus les moyens d’entretenir un patrimoine parfois devenu inutile, coûteux et vend souvent pour financer d’autres travaux. Les communes, propriétaires de leurs églises depuis la loi de 1905, gèrent entre 45.000 et 50.000 édifices. Là, ce sont les dotations et les subventions qui manquent pour assurer leur entretien. «  Le patrimoine religieux n’est pas en très bon état » confirme Edouard de Lamaze, président de l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR) « Nous avons dénombré quelque 27 églises démolies depuis 2000, et deux sont menacées de l’être en 2016, alors que les Français y sont très attachés. La France, c’est un village et un clocher… »

Comme nous le disions plus haut, la nostalgie ne suffira pas à sauver nos sanctuaires. Seules la foi et la pratique religieuse le feront. Mais faire comprendre cette évidence relève sans doute du miracle… ou d’un des  « Douze travaux d’Hercule… ignorés » ( il faudra que sur la question nous reprenions  l’étude de l’histoire de l’Antiquité au cas où cela nous aurais échappé…)

Et le journaliste de nous préciser que « face à la situation, tout le monde semble d’accord » (évidemment, puis que c’est lui qui le dit…) »  Il nous cite les propos de Benoît de Sagazan, journaliste au « Pèlerin » et créateur de « Patrimoine-en-blog » : « Je préfère un changement d’affectation à une destruction. D’ailleurs, cela a toujours existé dans l’histoire. Mais le  « mouvement » est en train de s’accélérer »

Nous ferons remarquer, que la réputation très progressiste de la revue citée,  explique sa partie prenante de ces « changements d’affectations » ; elle a été, et est toujours, le porte-voix d’une Eglise de l’enfouissement, mais milite pour la visibilité de cultes  étrangers  au christianisme, et qui par essence en sont souvent  l’ennemi.  Que si ce « phénomène a toujours existé », il a en général été provoqué davantage, et surtout, par les conséquences de guerres, de révolutions  (Française, 1793)…ou de spoliations, façon brigandage d’Etat (confiscations des biens de l’Eglise en 1905), alors, oui, on pouvait parler de « réaffectations ».  Des exemples de « réaffectations », il y en a ainsi des centaines : églises, monastères transformés en bureaux de l’Etat, en prisons, en casernes, en écoles, en Panthéon des « Gloires de la République » (Sainte Geneviève à Paris), en usines, ou parfois en…lupanars pour la soldatesque sans-cullotide.  Disons pour être « optimistes » que dans leur malheur, ces monuments sacrés ont ainsi, par ces « affectations » échappé à la destruction totale ;  on leur avait trouvé une utilité…

Le reportage donne la parole à des pour et des contres : les « pour » rejoignent le consensus  général qui, faisant dans la philosophie bon marché, disent que « mieux vaut une nouvelle affectation profane que de la raser », surtout si l’église est transformée en « logements sociaux », là, l’argument devient l’Evangile, et interdit toute contestation.  Les « contres » : « On ne doit pas toucher à une église, elle ne doit pas perdre son caractère », mais ces gens  ne nous disent pas si, pour que l’église ne perde pas son caractère, ils se font le devoir de la fréquenter…

Le journaliste n’omet pas d’initier le lecteur aux étapes de la désacralisation avant de confier le bien à une agence immobilière spécialisée dans les transactions du patrimoine religieux. On est toutefois rassuré « Si une église ne peut en aucune manière servir au culte divin, et qu’il n’est pas possible de la réparer, elle doit être réduite par l’évêque diocésain  à un usage qui ne soit pas inconvenant ». Parfait, sauf que les exemples donnés dans le quotidien posent la question « Où commence l’usage inconvenant ? » dans un bâtiment qui fut lieu de prières et de louanges à Dieu, à la Vierge, aux Saints et Saintes ?

L’éditorialiste, Stéphane Albouy, lui aussi y va de sa parole ouatée et rassurante :

« Une fois désacralisés, ces lieux saints (qui ne le sont d’ailleurs plus. NDLR) se découvrent  parfois une surprenante nouvelle vocation.  Mais finalement, qu’elles se transforment en salles  de concerts, en musées  ou en restaurants, l’essentiel est que les Maisons de Dieu restent le plus souvent la maison de tous ».

Dans cette phrase, tout est dit, du moins dans l’acceptation d’un « mouvement » regardé comme inévitable, et qu’il faut accepter. Surtout, quand on parle de20150813_114828.jpg maison pour tous, comme on parle de logements sociaux, contester ce genre de reconversion équivaut à se faire taxer de manquer à la charité, d’être replié sur soi, de manquer d’ouverture, etc.. L’ex- Maison de Dieu, devenue la Maison pour tous, n’est plus celle, ni de Dieu, ni  des Chrétiens ; il y a donc, de fait, des exclusions acceptables, puisque les  propriétaires légitimes, à commencer par le « Premier d’entre eux » en sont…exclus, sauf à accepter que l’église ne soit plus une église.

Le reportage, photos à l’appui, nous donne « d’heureux exemples de reconversions réussies » :  Une chapelle des Templiers restaurée en luxueuse résidence secondaire, une église gothique transformée en bar-restaurant-discothèque, une autre pour abriter le siège régional de Haute-Garonne, une autre en cave à vins (Vinothèque), une autre encore en restaurant 4 étoiles, ailleurs l’église romane devenue une supérette.  Des chapelles reconverties en fast-food, en baraque à frites, ou encore en Skatepark.  Un constat : les marchands du Temple retrouvent une audace très biblique, qui justifierait  un sérieux ménage à coup de fouet, façon Jésus chassant ceux qui ont fait de la Maison de son Père, un maison de trafiquants et de spéculateurs, la Maison de Mammon.

Ce que le reportage ne souligne pas, si ce n’est par un léger entrefilet, c’est la transformation d’églises en mosquées. Ce n’est pas, le sujet…pour l’immédiat, car ce « tabou-là n’est visiblement pas prêt d’être levé ». Ce n’est qu’une question de temps et de lavage des esprits pour faire accepter l’inacceptable, car plusieurs « ballons d’essais » ont déjà été lancés.  Précisons que bien des musulmans ne comprennent pas ces abandons, eux pour qui un endroit sacré de l’Islam le reste à jamais. Le musulman, lui au moins, et c’est à son crédit, fréquente avec raison la mosquée qu’il a fait construire.  Le chrétien, lui, déserte l’église de ses ancêtres, n’en construit plus et rase celles existantes, quand ce n’est pas son indifférence qui détruit l’oeuvre des générations antérieures. Cherchez l’erreur…

La morale de cette tragédie prévisible depuis des décennies est que pour y échapper, il faut, forcer ce destin, malgré un certain clergé frileux et complexé, des chrétiens fatalistes et indifférents. Il faut contrer ce destin en réinvestissant nos sanctuaires, en les rendant beaux, attrayants, vivants par la foi, une belle liturgie portant vers le ciel et en osmose avec la culture du pays (en Bretagne avec la culture bretonne).  Il faut contrer ce destin malgré des administrations qui préfèrent souvent un bâtiment à l’état de ruine plutôt que celui-ci soit restauré par des bénévoles sans les coûteuses obligations que leur imposent ces structures dites de préservation du patrimoine (ce dont nous avons plusieurs exemples, comme le montrent nos photos. Nous y reviendrons). Si cette voie, la seule possible, n’est pas, en urgence, prise en considération, nous aurons alors scellé nous-mêmes les destins tragiques de nos églises, de nos chapelles, et les lamentos ne pourront rien y changer : l’indifférence est parfois plus destructrice que les guerres, le vandalisme et les injures du temps n’en sont que les fruits amers …

Une église désertée, un clocher dont les cloches restent silencieuses devraient couvrir de honte les fidèles (qui ne le sont plus) et les prêtres, et les inciter à se poser la question : « Comment avons-nous pu en un demi-siècle en arriver là ? » La réponse est cruelle, car elle exige une totale remise en question de cinq décennies d’abandons, de dénigrements  et de mépris d’une foi populaire qui, malgré des imperfections  bien humaines, était le terreau d’une vie religieuse intense et dont l’église en était le cœur vivant.  Une réponse qui exige la remise en question d’une pastorale qui a accumulée les échecs, et transformée les diocèses en syndics de faillites expédiant les «affaires courantes».  Mais apparemment, ces situations ne semblent guère inquiéter ceux qui devraient l’être, et qui sont atteints du syndrome d’une Eglise des Catacombes outrageusement  idéalisée.

La réalité, nous fait obligation de craindre que le marché de l’immobilier religieux ne soit dans l’avenir que trop florissant, et que ce qui devrait être notre honte, sera transformée en fierté, avec pour justification  un « Ne soyons pas triste, l’église, la chapelle, le monastère reconvertis dans le profane ont été sauvés, n’est-ce pas là  l’essentiel ? », et exit donc la foi…qui finalement n’avait rien d’essentielle dans un monde sécularisé.  Sécularisé ? Pas pour longtemps, car d’autres spiritualités sont en embuscade à la porte de nos sanctuaires désertés, et ne demandent qu’à prendre les places laissées vacantes.

Au fait ! Petit détail d’intendance, car dans les causes à effets, tout est lié : les finances en berne des paroisses et des diocèses sont aussi dû à cette perte de la foi et de la pratique religieuse. On donne alors ailleurs, et Dieu sait si dans le business de la charité il y a de la concurrence. Le problème, est que ce sont nos sanctuaires- et nos prêtres – qui en sont victimes. Sans état d’âme alors, on vend et on brade.

Que la foi soit véritablement proclamée du haut de la « Chaire de Vérité » (même si on l’a enlevée ou réduite au silence, éventuellement poussée à la fonction d’antiquité tolérée dans certaines églises…), que la liturgie redevienne belle et élève les cœurs et les âmes, et alors les églises revivront autrement que dans un brouhaha de grandes foires vespérales. Les vocations sacerdotales renaîtront, la pratique dominicale aussi. Avec l’aide de Saint Joseph, les finances suivront. Nos  églises cesseront ainsi d’être des tombeaux du Christ et ceux de notre foi…

  • (1)«1793-2015 : Quand la France n’aime plus ses églises. »
  • (2) « Aujourd’hui en France » numéro du 12 mars 2016
  • Photos @Ar Gedour – DR

À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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2 Commentaires

  1. si vous revenez à Moi dans la prière, les ténèbres reculeront » Les Chapelles Chantantes »

  2. Bonsoir,

    je suis arrivée sur votre blog par le hasard d’une réponse que vous avez faite sur un autre blog…
    Elevée dans la foi chrétienne, aujourd’hui non croyante, je reste très attachée aux chapelles, églises, et tous lieux de culte, notamment en Bretagne. Ils sont pour moi des lieux de paix, de mystère, de tradition,d’humanité, d’art… et de foi au sens de la vie. J’ai mal au coeur de les savoir ainsi bradés et/ou détruits.

    Dès que j’en vois une signalée sur la route, je fais le détour. Parfois j’y joue de la musique (c’est mon métier) et trouve lors de ces concerts un vrai bonheur, plus que dans les salles « polyvalentes » sans âme. Nous sommes toujours accueillis chaleureusement par des personnes passionnées…

    A ma petite échelle, que faire ?

    Autre chose : je lis aujourd’hui dans le quotidien régional que les communes Saint-Brice-en-Coglès et Saint-Etienne-en-Cogles ont fusionné et deviennent « Maen-Roch ». Une nouvelle fois donc les « saints » ont disparu. Le « désert » proche de Louvigné-du-désert, désert de christianisme et non de sécheresse du sol a donc regagné du terrain…
    Une amie à qui je faisais part de votre article m’a signalé que dans sa ville l’arrêt de bus « église » (église que tout passager peut voir pour se repérer) a été rebaptisé comme une rue voisine au nom de la laïcité.

    Je suis frappée de constater que cette évolution se fait sans que les gens y prêtent attention. J’en ai souvent parlé autour de moi et reçois comme réponse « ha bon tu crois que c’est voulu ? »

    Je continuerai à vous lire, très bonne continuation à vous.

    ML Groleau

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