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A propos de la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Nous sommes en plein dans la semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens. Une bien belle initiative si elle n’était marquée par certains points noirs. Avant de continuer, précisons juste qu’Ar Gedour ne peut être taxé de ne pas avoir une certaine approche oecuménique, étant donné les relations et les projets réalisés ou en perspective avec des frères chrétiens, mais cela sans renier le côté catho.

Nous voyons des initiatives fleurir, et c’est une bonne chose … même si parfois nous nous posons la question du sens quasi systématique de protestantiser nos offices sous prétexte de rejoindre nos frères issus de la Réforme. Faut-il s’effacer pour pouvoir laisser une place à l’autre ? Nous ne le pensons pas. C’est au contraire – et nous le disons souvent ici- en s’assumant, en sachant qui l’on est et d’où l’on vient que nous sommes à mêmes de nous ouvrir pleinement à l’autre, dans un respect mutuel sans pour autant se renier.

Ainsi donc, sur le Diocèse de Rennes, Dol et Saint Malo, nous retrouvons différentes initiatives oecuméniques. Il est dit « Ces célébrations sont co-organisées par les différentes confessions chrétiennes présentes à Rennes, et, sur la Côte, par l’association Le Groupe Œcuménique des Bords de Rance. Elle sont ouvertes à tous et ont pour objectif de permettre à chacun de découvrir les lieux de cultes et rencontrer les pratiquants des autres confessions. Même si nous ne partageons pas tout dans notre foi, prier ensemble notre Dieu est un premier pas nécessaire afin de donner une réalité.[…] Pour la France et la Suisse Romande, l’association Unité Chrétienne élabore  le matériel nécessaire à la préparation et la célébration de la Semaine de l’unité, en lien avec la Conférence des évêques de France, la Fédération protestante de France et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. »

Parfait… Il n’est pas question pour nous de critiquer ces initiatives qui ont le mérite d’exister et travaillent à cette unité si désirée :

 

« Conduis-nous vers l’unité parfaite », demande le prêtre à la messe.

Mais justement : quelqu’un peut-il nous expliquer pourquoi c’est valable ici (et ailleurs), mais par contre, quand il s’agit le reste de l’année de pratiquants dits tradis (voire «intégristes» pour reprendre un mot fourre-tout stigmatisant et disqualifiant), la question de prier ensemble ne semble plus si nécessaire à bien des gens ? Combien de prêtres qui se font jeter parce qu’ils célèbrent aussi la messe en latin (et peu importe de savoir si c’est selon la forme ordinaire ou extraordinaire du rit romain) ? Un lieu attend même depuis plusieurs mois une décision de l’évêque pour permettre que la messe puisse être dite occasionnellement selon la forme extraordinaire.

Mais même sans parler de cette forme de la liturgie, combien de jeunes et moins jeunes, qui en paroisse réclament une catéchèse conforme au Magistère et une liturgie digne de ce nom, qui ne ferait que respecter la Constitution sur la Liturgie issue de Vatican II «Sacrosanctum Concilium», se font mettre au ban de la société ecclésiale locale et sont contraints soit d’assister à des offices minimalistes mettant en danger la foi proclamée dans notre Credo, soit à faire des kilomètres pour enfin trouver une messe digne de ce nom et qui fera grandir en eux la foi. Sont-ils comme le lépreux qui se fait jeter par tout le monde sauf par le Christ ?

Comment on peut se réclamer à cors et à cris du Jubilé de la Miséricorde et de prier pour l’unité des chrétiens, tout en balayant d’un revers de manche tout ceux qui seraient un peu trop « intégristes » ou « traditionalistes » pour certains ? Certainement, parfois quelques « tradis » peuvent être un peu trop crispés et ont tendance à voir du modernisme partout même là où il n’y en a pas. On nous demande de trouver un consensus différencié, de trouver ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous divise avec les protestants, les orthodoxes et pourquoi pas ? Mais cela ne se peut que si on est capable d’assumer soi-même sa propre catholicité et de la transmettre.

Alors, lors de cette semaine pour l’unité des Chrétiens, et même s’il y a besoin de prier pour et avec nos autres frères chrétiens, je prie en particulier pour l’unité au sein même de l’Eglise Catholique. Y’a déjà du boulot…

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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2 Commentaires

  1. oui, cherchons auprès du Christ, le courage de la Vérité, même au prix de se nous faire « mal voir » des intolérants tenants de la Tolérance…

  2. Hélas, l’exemple vient aussi d’en haut. Il est vrai que le pape François n’en n’est pas à sa première maladresse mais là… Aller célébrer le 5ème centenaire de la Réforme luthérienne en Suède ? On ne commémore pas un schisme qui a détruit l’unité de l’Eglise et qui a été la cause de désastres et de malheurs pour la Chrétienté comme pour l’Europe.
    Le dialogue oecuménique doit être fait dans la vérité et la charité. Son but doit être le retour des chrétiens dans l’Eglise. A partir de là, rien n’empêche des moments de rencontres courtoises et de dialogue théologique.
    Après 50 ans de dialogue oecuménique, que voit-on ? La plupart des églises luthériennes, calvinistes et épiscopaliennes se sont encore éloignées de ce qui faisait leur plus gros point commun avec l’Eglise catholique : le respect de la loi naturelle. Si quelques avancées théologiques ont pu avoir lieu, tant mieux, mais sur les questions de l’avortement, de la pilule, de la contraception, de l’euthanasie, le divorce, « l’ordination » des femmes (le sacerdoce n’ y est plus valide après rupture de la transmission apostolique au XVIème siècle) .
    Ces Eglises (ou plus exactement communautés écclésiales) se sont alignées sur le monde et sont des chantres du politiquement correct. Je ne parle même pas de leur mépris du culte de la Vierge et des saints comme de leur aversion envers la Présence réelle… Ces églises ne sont devenues que des coquilles vides pour les cérémonies des monarchies fantoches ou de la bourgeoisie libérale. Quelle crédibilité peuvent avoir des églises dirigées par des « évêques » hommes ou femmes ouvertement homosexuels ? D’ailleurs, la plupart des vrais chrétiens qui s’y trouvent encore rejoignent de plus en plus l’Eglise Catholique.
    Le malheur dans l’histoire, c’est que certains des responsables clercs comme laïcs de nos églises catholiques occidentales veulent prendre exemple sur ces caricatures ecclésiales qui leur donnent des idées : d’où ces liturgies stupides, ces autels « face au peuple » ces discours de culture de mort que l’on trouve aussi chez certains catholiques en complète opposition avec l’enseignement de L’Eglise. Mais bon, « il ne faut pas être fermé et tournés vers le passé » Ces braves catholiques de France pourraient en revanche s’inspirer de la solennité des liturgies de certaines de ces églises, de la beauté des ornements liturgiques et de certaines formes liturgiques anciennes qui y ont été conservées, notamment chez la high church anglicane et en Suède, mais bon, même en matière d’oecuménisme, nos apparatchiks ecclésiaux sont très sélectifs.

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